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KANT et le "je pur transcendantal"

Publié le 06/05/2005

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kant
Le Je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations; car, sinon, quelque chose serait représenté en moi qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire que la représentation serait impossible, ou, du moins, qu'elle ne serait rien pour moi. Une telle représentation, qui peut être donnée avant toute pensée (Denken), s'appelle intuition. Donc tout divers de l'intuition a un rapport nécessaire au Je pense dans ce même sujet où ce divers se rencontre. Mais cette représentation est un acte de la spontanéité, c'est-à-dire qu'elle ne peut être considérée comme appartenant à la sensibilité. Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperception empirique, ou encore l'aperception originaire, parce qu'elle est cette conscience de soi qui, tout en produisant la représentation Je pense, doit pouvoir accompagner toutes les autres représentations, et qui, une et identique en toute conscience, ne peut être accompagnée au-delà (weiterbegleitet) d'aucune. J'appelle aussi l'unité des représentations l'unité transcendantale' de la conscience de soi, pour désigner la possibilité, à partir d'elle, de la connaissance a priori. En effet, les diverses représentations qui sont données dans une certaine intuition ne seraient pas toutes ensemble mes représentations si elles n'appartenaient pas toutes ensemble à une conscience de soi, c'est-à-dire qu'en tant qu'elles sont mes représentations (bien que je n'en aie pas conscience comme telles), elles doivent néanmoins être nécessairement conformes à la condition sous laquelle seulement elles peuvent être réunies dans une conscience universelle de soi puisqu'autrement elles ne m'appartiendraient pas généralement. De cette liaison originaire on peut déduire bien des choses. Notamment, cette identité générale de l'aperception du divers donné dans l'intuition comprend une synthèse des représentations, et elle n'est possible que par la conscience de cette synthèse. En effet, la conscience empirique, qui accompagne différentes représentations, est, en soi, dispersée et sans relation avec l'identité du sujet. Cette relation donc n'advient pas encore du fait que j'accompagne de conscience chaque représentation, mais par ceci que j'ajoute une représentation à l'autre et que j'ai conscience de leur synthèse. Donc c'est seulement du fait que je puis lier le divers des représentations données dans une conscience qu'il est possible que je me représente l'identité de la conscience dans ces représentations mêmes, c'est-à-dire que l'unité analytique de la perception n'est possible que sous la supposition de quelque unité synthétique'. Cette pensée : ces représentations données dans l'intuition m'appartiennent dans leur totalité, revient à dire en conséquence que je les unis en une conscience de soi, ou que je puis du moins les y unir; et bien qu'elle ne soit pas encore elle-même la conscience de la synthèse des représentations, elle en présuppose néanmoins la possibilité; c'est-à-dire que c'est uniquement du fait que je puis saisir le divers de celles-ci dans une conscience que je les appelle dans leur totalité mes représentations, car, sinon, j'aurais un Moi aussi divers et bigarré que j'ai de représentations dont j'aie conscience. L'unité synthétique du divers des intuitions, en tant que donnée a priori, est donc le principe de l'identité' de l'aperception même, laquelle précède a priori toute ma pensée (Denken) déterminée. Toutefois la liaison ne réside pas dans les objets et n'en peut être en quelque sorte empruntée par la perception, puis, en étant extraite en tout premier lieu par celle-ci, passer à l'entendement, mais elle est uniquement une. opération de l'entendement, qui lui-même n'est rien de plus que la faculté de lier a priori et de ramener le divers des représentations données sous l'unité de l'aperception, et c'est là le principe le plus élevé de toute la connaissance humaine. KANT

Dans la Critique de la Raison pure, Kant s'interroge sur l'essence de la connaissance humaine et montre qu'elle suppose le jeu de deux facultés du sujet : l'entendement et la sensibilité' : « l y a deux souches de la connaissance humaine, qui partent peut-être d'une racine commune mais inconnue de nous, à savoir la sensibilité et l'entendement; par la première les objets nous sont donnés, par la seconde ils sont pensés «. Leur union seule peut déterminer en nous des objets. L'unité de l'objet renvoie donc à deux facultés du sujet.

kant

« Mais cette représentation est un acte de la spontanéité, c'est-à-dire qu'elle ne peut être considérée commeappartenant à la sensibilité.

Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperception empirique, ou encorel'aperception originaire, parce qu'elle est cette conscience de soi qui, tout en produisant la représentation Je pense,doit pouvoir accompagner toutes les autres représentations, et qui, une et identique en toute conscience, ne peutêtre accompagnée au-delà (weiterbegleitet) d'aucune.

J'appelle aussi l'unité des représentations l'unitétranscendantale' de la conscience de soi, pour désigner la possibilité, à partir d'elle, de la connaissance a priori.

Eneffet, les diverses représentations qui sont données dans une certaine intuition ne seraient pas toutes ensemblemes représentations si elles n'appartenaient pas toutes ensemble à une conscience de soi, c'est-à-dire qu'en tantqu'elles sont mes représentations (bien que je n'en aie pas conscience comme telles), elles doivent néanmoins êtrenécessairement conformes à la condition sous laquelle seulement elles peuvent être réunies dans une conscienceuniverselle de soi puisqu'autrement elles ne m'appartiendraient pas généralement.

De cette liaison originaire on peutdéduire bien des choses.Notamment, cette identité générale de l'aperception du divers donné dans l'intuition comprend une synthèse desreprésentations, et elle n'est possible que par la conscience de cette synthèse.

En effet, la conscience empirique,qui accompagne différentes représentations, est, en soi, dispersée et sans relation avec l'identité du sujet.

Cetterelation donc n'advient pas encore du fait que j'accompagne de conscience chaque représentation, mais par cecique j'ajoute une représentation à l'autre et que j'ai conscience de leur synthèse.

Donc c'est seulement du fait queje puis lier le divers des représentations données dans une conscience qu'il est possible que je me représentel'identité de /a conscience dans ces représentations mêmes, c'est-à-dire que l'unité analytique de la perceptionn'est possible que sous la supposition de quelque unité synthétique'.

Cette pensée : ces représentations donnéesdans l'intuition m'appartiennent dans leur totalité, revient à dire en conséquence que je les unis en une consciencede soi, ou que je puis du moins les y unir; et bien qu'elle ne soit pas encore elle-même la conscience de la synthèsedes représentations, elle en présuppose néanmoins la possibilité; c'est-à-dire que c'est uniquement du fait que jepuis saisir le divers de celles-ci dans une conscience que je les appelle dans leur totalité mes représentations, car,sinon, j'aurais un Moi aussi divers et bigarré que j'ai de représentations dont j'aie conscience.

L'unité synthétique dudivers des intuitions, en tant que donnée a priori, est donc le principe de l'identité' de l'aperception même, laquelleprécède a priori toute ma pensée (Denken) déterminée.

Toutefois la liaison ne réside pas dans les objets et n'enpeut être en quelque sorte empruntée par la perception, puis, en étant extraite en tout premier lieu par celle-ci,passer à l'entendement, mais elle est uniquement une.

opération de l'entendement, qui lui-même n'est rien de plusque la faculté de lier a priori et de ramener le divers des représentations données sous l'unité de l'aperception, etc'est là le principe le plus élevé de toute la connaissance humaine." Critique de la Raison pure, 2e éd., 1787, Analytique transcendantale, L.

1, ch.

II, 2e section, § 16, trad.

L.M.

Modaux. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser sonobjectivité.

— La connaissance se ramène à deux éléments : le monde sensible, ou phénomènes liés à l'espace et autemps et le monde intelligible, ou chose en soi, noumènes, pur objet de pensée.

L'intuition et le concept sont lessources de la connaissance.

— Mais, intellectuellement, il nous est impossible de parvenir à la connaissance dumonde intelligible.

— L'espace et le temps sont les conditions de toute connaissance ; pour qu'un objet possède uneréalité objective, il faut qu'il soit placé dans l'espace et le temps.

L'espace et le temps sont les formes a priori de. »

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