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Est-il légitime d'avoir bonne conscience ?

Publié le 18/09/2004

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3. Nietzsche se place au niveau d'un simple constat, sans jugement de valeur : il constate que le châtiment empêche l'éclosion du remords. l La première solution semble la plus probable dans l'économie de la pensée de Nietzsche, qui se place généralement selon des perspectives différentes et n'hésite pas à étudier les conséquences des pensées de ceux qu'il étudie (ici les juges, etc.). 2. Preuve a posteriori l À partir de « là-dessus «. l Nietzsche justifie sa thèse par le constat que font les observateurs. On constate donc simplement que c'est le cas. l Pourquoi les observateur éprouvent-ils de la « répugnance (...) à faire un pareil aveu « ?

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« « Le véritable remords est excessivement rare, en particulierchez les criminels et les détenus ; les prisons, les bagnes ne sontpas les endroits propices à l'éclosion de ce ver rongeur :—là-dessus tous les observateurs consciencieux sont d'accord,quelque répugnance qu'ils éprouvent d'ailleurs souvent à faire unpareil aveu.

Grosso modo, le châtiment refroidit et endurcit ; ilconcentre ; il aiguise les sentiments de marginalité ; il augmentela force de résistance.

S'il arrive qu'il brise l'énergie et amène unepitoyable prostration et une humiliation volontaire, un tel résultatest certainement encore moins édifiant que l'effet moyen duchâtiment, qui est le plus généralement une gravité sèche etmorne.

Si nous nous reportons maintenant à ces milliers d'annéesqui précèdent l'histoire de l'homme, on peut sans hésiterprétendre que c'est précisément le châtiment qui a le pluspuissamment retardé le développement du sentiment deculpabilité,—du moins en ce qui concerne les victimes surlesquelles s'acharnaient les autorités répressives.

Et nenégligeons pas de nous rendre compte que c'est l'aspect desprocédures judiciaires et exécutives qui empêche le coupable decondamner en soi son méfait et la nature de son action : car il voitcommettre au service de la justice, commettre en bonneconscience, puis approuver la même espèce d'actions : à savoir l'espionnage, la duperie, la corruption, les pièges tendus, tout l'art plein de ruses et d'artifices dupolicier et de l'accusateur, puis encore ces actions essentiellement criminelles qui n'ont même paspour excuse l'affect : le vol, la violence, l'outrage, l'incarcération, la torture, le meurtre, tels qu'ilssont marqués dans les différentes sortes de châtiments, — tout cela n'est donc pas condamné par lejuge et réprouvé en soi , mais seulement d'un certain point de vue et dans certaines conditions.

»Nietzsche Introduction l Objet du texte : l'influence du châtiment sur le remords. l Problème du texte : le châtiment aide-t-il à faire naître le remords chez le criminel condamné ? l Thèse du texte : loin de favoriser l'éclosion du remords, le châtiment l'empêche. l Plan du texte Il y a deux grandes parties dans ce texte : 1.

Du début à « une gravité sèche et morne » : constat selon lequel le véritable remords est excessivementrare chez ceux qui ont reçu un châtiment. 2.

De « Si nous nous reportons maintenant » jusqu'à la fin du texte : explication de la raison pour laquelle lechâtiment a « retardé le développement du sentiment de culpabilité ». Première partie : 1.

Énoncé de la thèse l Thèse : « le véritable remords est extrêmement rare ». l Complément de la thèse, dont on verra dans la suite du texte que c'est en réalité la thèse étudié : c'estnotamment chez ceux qui ont été condamnés et qui subissent leur peine que le remords se rencontre trèspeu. l Pourquoi préciser le « véritable » remords ? C'est pour contrer une objection selon laquelle on rencontresouvent du remords ou selon laquelle des gens peuvent dire avoir du remords.

Nietzsche dit au contraire quesi remords affirmé il y a, ce n'est pas un véritable remords (on peut, par exemple, feindre le remords pouradoucir une peine face au juge). l Pourquoi parler d'un « ver rongeur » à propos du remords ? Nietzsche semble penser, dans ce texte, qu'il estdommage que le châtiment freine le remords (on peut penser à l'expression « retardé le développement »).Mais en réalité, chez Nietzsche, rien n'est jamais univoque, il n'y a pas de valeur en soi, tout dépend de cequ'on fait du remords.

On peut donc ici émettre plusieurs hypothèses quant à cette caractérisation duremords :. »

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