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Qu'est-ce que la nature ?

Publié le 21/01/2004

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Né dans la première moitié du XVIIe siècle, le mécanisme a non seulement entraîné de grands développements ultérieurs de la science, mais encore il a produit une réforme totale de la conscience que l'homme a du monde. La science mathématique et mécanique de la nature est née à cette époque. On en vit encore aujourd'hui les conséquences. La nature n'est plus sacrée, elle est le simple lieu de l'expérience scientifique.      c. La nature est tout aussi bien l'expression d'une dynamique conceptuelle. Il n'y a pas de mystère de la nature chez Hegel. La nature est extériorité et est à comprendre chez Hegel comme l'effectuation d'une dialectique de l'intérieur et de l'extérieur. Il n'y a pas à voir derrière les choses naturelles un quelconque principe indicible et lointain : « C'est l'erreur habituelle de la réflexion, que de prendre l'essence comme ce qui serait seulement intérieur. Si elle est prise simplement ainsi, cette considération, aussi, est une considération tout à fait extérieure, et cette essence-là est l'abstraction extérieure vide ».

« Nature « a deux sens en français, puisqu'on parle aussi de la « nature « d'une chose. En fait, ces deux sens ont la même origine : nature vient du latin nascor, naître. La nature d'une chose, c'est ce qu'elle était en quelque sorte « à la naissance «, avant toute modification. Aristote définit la nature comme ce qui est à l'origine de son propre mouvement : contrairement à l'horloge qu'on doit remonter, la plante semble pousser « toute seule «. En ce sens, la nature s'oppose aussi bien à la technique qu'à la culture, qui désignent les différents produits de l'action humaine.

« On ne peut plus parler aujourd'hui de « nature » comme par le passé.

Cette notion a laissé place à la notion de milieu, d'environnement ou à la notion devivant.

Cependant, la « nature » retrouve, après une période de disgrâce, un sens pour les hommes d'aujourd'hui confrontés à des problèmesenvironnementaux majeurs.

C elle-ci est importante car l a représentation que l'homme se donne de la nature détermine la relation qu'il noue avec elle. Curieusement, on pense le naturel et la nature par des voies différentes.

Le naturel, c'est ce qui est encore à l'état « sauvage » Or, la nature, c'est aussi le cosmos, la totalité que forment l'ensemble des être vivants.

C 'est une chose toute différente de la percevoir comme un système d'équilibre qui permet lapromotion de la vie, que de penser le naturel à partir de l'instinctif.

Et c'est encore une idée différente que procure la science depuis Descartes en invitantles hommes à découvrir dans la nature les rouages d'une machinerie cosmique aveugle, sans intelligence, mais régie seulement par les lois que la science découvre. Qu'est ce que la nature ? Est-il seulement possible de concilier de quelque manière les points de vue si distincts et si opposés que l'on a sur elle ? C'est presque comme si, à l'égard de la représentation de la nature, le quiproquo était constant, que l'on avait toujours à l'esprit des idées différentesquand on parle de la nature. 1) L'idée de nature est-elle encore pertinente ? La crise de la représentation de la nature est patente.

Notre époque contemporaine est en quête d'un nouveau paradigme des relations de l'homme et de la nature.

Dans les termes de Prigogine et Stengers, d'une Nouvelle alliance entre l'homme et la nature.

Il doit être possible de réenchanter la vision de la nature, sans tomber dans l'animisme et sans renoncer aux acquis de la science.

On a besoin d'une vision de la nature qui soit celle d'une science, mais quiplonge en même temps ses racines dans les plus lointaines traditions de l'humanité.

On doit pour cela entièrement repenser le schéma dans lequel se meutla science moderne et son paradigme de l'objectivité.

On ne peut plus, comme le croyait les savants du XIX e siècle, séparer le sujet de l'objet.

La relation de l'homme à la nature fondamentale n'est pas celle d'un survol ou d'une opposition, mais d'une appartenance au monde qui est participation .

Prigogine va jusqu'à dire que même la méthodologie de la science doit se penser comme une « écoute poétique de la nature et processus naturel dans la nature ». Le temps de la nature n'est pas celui de la science classique .

La découverte récente de l'imprévisibilité replace l'homme dans une perception beaucoup plus vivante et dynamique de la nature.

Ce qu'on est invité par là à découvrir, c'est ce processus de transformation autonome que les Grecs appelaient laphusis .

Les découvertes scientifiques les plus récentes ont conduit à la formulation d'un nouveau paradigme.

Un point de vue a émergé pour finalement s'imposer, le paradigme de la complexité tiré de la pensée systémique.

Dans le paradigme de la complexité, la causalité n'est plus pensée de manièrelinéaire mais circulaire .

Cela veut dire que l'on doit aussi apprendre à penser la nature de manière globale, à penser tout les processus naturels sous la forme de système.

Seule une pensée systémique, une pensée globale, peut appréhender avec exactitude le fonctionnement de la nature, mais aussipermettre de construire une relation vivante avec la nature.

A ussi la philosophie de la « nature » se doit de penser cet enchevêtrement qui n'a rien desimple.

On est en droit de penser que la science moderne est à la fois un symptôme des transformations profondes qu'a subi nôtre société et un facteur quiengendrent des réactions dans différents domaines de la vie. 2) Une vision à reconstruire.

On ne peut se contenter de conceptions binaires qui verraient d'un côté une nature forcément détruite par l'action humaine et de l'autre une nature pure carnon modifiée par l'homme.

Les transformations que l'homme a opérées sur la nature n'ont pas pour autant détruit son existence.

Elle n'est certes plusintacte, mais elle est toujours façonnée par l'homme sans pour autant être complètement « arraisonnée ».

La nature moderne est un mixte complexed'artefacts et de processus naturels.

La philosophie moderne de la nature doit composer avec des éléments matériels et intellectuels complexes oùplusieurs niveaux de réalité s'entrecroisent.

Il faut prendre de nouveaux facteurs en compte qui n'existaient pas il y a une centaine d'années.

A insi que cesoit du point de vue de la science, de l'esthétique, de l'écologie ou des activités de loisir, la nature ne peut plus être considérée comme une substanceimmuable.

Elle est le lieu du travail humain, de la contingence dans le domaine de la physique, des activités de loisirs, et de l'expérience esthétiquelibératrice.

Il faut considérer l'impact des théories récentes sur la conception que l'homme se fait de la nature.

C omme le pense Whitehead dans Le concept de nature , la théorie de la relativité de Einstein et la physique quantique a induit de nouveaux rapports entre l'homme et la nature.

Aussi étrange que cela puisseparaître, les peintures cubistes de paysage de Braque et Picasso, par exemple, ont été influencées par la science moderne.

Bien que les deux artistes aientnié rétrospectivement avoir jamais suivi un système scientifique à un moment quelconque du développement de leurs œuvres, celles-ci présentent à cetteépoque des similitudes frappantes, signe d'un développement parfaitement parallèle, aboutissant aux mêmes conclusions.

Le souci principal des deuxartistes, au cours de cette période, fut de briser les formes du sujet et de jeter les bases d'une nouvelle conception de l'espace pictural.

C e mouvementutilise le simultanéisme qui est la forme picturale de l'espace-temps, il représente en même temps des mouvements qui se succèdent dans le temps.

Sansqu'ils en soient pleinement conscients, les artistes cubistes ont été influencés par les théories modernes de la science.

Ils ont représenté une nature endehors de tout sentiment avec la volonté d'aller toujours plus loin dans l'artificialisme Ne serait-ce pas possible dans d'autres domaines commel'aménagement du territoire, la perception du paysage, que l'homme soit conditionné consciemment ou non par des théories dans son rapport à la nature ?Les lois de la nature, dans le domaine quantique, montre une instabilité stable et forcément fragile.

Cet équilibre précaire des atomes et de la matière est unpendant du souci actuel de protection de la nature.

Il suffit de peu de choses pour modifier complètement un milieu, une molécule parfois la détruire.

Lanature au XXI e siècle apparaît fragile, instable, et comme un bien à préserver.

La philosophie de la nature au XXI e doit allier en elle différents domaines de la culture humaine comme l'esthétique, l'épistémologie, l'écologie, la politique de protection des territoires, le développement durable, les loisirs pourréconcilier l'homme et la nature.

La donne a changé en deux siècles d'évolutions techniques et scientifiques, on ne peut comprendre des changementsradicaux avec des idées d'un autre temps.

3) La nature au 21 e siècle. Aussi, la nature n'est plus seulement un sujet de contemplation comme au XVIII e siècle ou au XIX e.

Elle est devenue un espace de loisir, de travail et d'échange.

Les usages de la nature ont changé depuis le XIX e siècle et il est temps d'en tenir compte.

On ne peut se contenter de thèses biologiques et épistémologiques pour saisir le contenu exact des représentations humaines.

La pensée de la nature doit se renouveler et prendre en compte la réalité desdifférents usages de la nature.

L'homme moderne est un homme mobile et actif.

Il réclame en retour des moments de loisirs, d'activités ludiques et libres.

Ildésire retrouver une nature authentique et préservée des actions néfastes de l'homme.

Par exemple, le désir de rivage mis à jour A .

Corbin dans Le territoire du vide illustre un aspect important de la modernité.

L'intérêt porté aux littoraux marque une profonde mutation du rapport de l'homme au temps libre, et à la nature.

Mais depuis le milieu du XIX e siècle, les pratiques ont encore évolué.

L'apparition du tourisme de masse, de la civilisation des loisirs et du sport ne permet plus de penser la nature comme autrefois.

Cette demande de nature massive se heurte à de nombreuses contradictions.

Il faut aménager cesterritoires et parfois les déstructurer pour qu'ils puissent accueillir une population toujours plus importante.

Conclusion.

Aussi, dans cette réflexion, nous avons tenté rapidement de mettre le doigt sur les problématiques fondamentales liés à la nature au 21 e siècle plutôt que de juxtaposer les doctrines sur la nature à travers l'histoire.

Il vous faudra aussi vous informer sur les doctrines de la nature antiques, notamment celled'Aristote dans la Physique , la conception de la nature qui s'est formé progressivement à partir de la Renaissance pour aboutir au romantisme, en passant par l'âge classique.

Ici, il a été interrogé la pertinence même du concept de nature, démarche philosophique recommandé dans toute tentative de définition.. »

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