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Les passions et la raison chez Pascal. ?

Publié le 13/11/2005

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pascal
 » (pensée 410) Remarque : Des Barreaux était un libertin. -          Les deux sectes ici mises en avant par Pascal (qui sont des sectes au sens philosophique, c'est-à-dire des écoles de pensée philosophiques et non des communautés religieuses) sont les stoïciens (ceux qui renoncent aux passions) et les épicuriens (qui, dans l'interprétation pascalienne, renoncent à la raison). -          Dans le domaine de la connaissance, Pascal identifie également deux écoles de pensée : ceux qui croient au pouvoir absolu de la raison sont les dogmatistes, et ceux qui postulent l'impuissance de la raison sont les pyrrhoniens (Pyrrhon est considéré comme étant le fondateur du mouvement sceptique). On retrouve cela dans la pensée 395 : « Nous avons une impuissance de prouver invincible à tout le dogmatisme. Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme » (pensée 406). Là aussi il y a conflit entre la passion et la raison, car c'est la passion qui nous fait sentir que la vérité existe, mais dès qu'on la recherche, on découvre l'impuissance de la raison. -          Ainsi, contre l'hypothèse classique, représentée notamment par Descartes (qu'on pourrait ranger dans les dogmatistes), et selon laquelle la raison doit prendre le dessus sur les passions, Pascal considère qu'une telle supériorité de la raison est impossible. -          Si la raison dispose bien de nombreuses nécessités qu'elle peut parcourir, remontant et redescendant avec aisance les chaînes de causalité, elle reste cependant impuissante face à l'essentiel qui est l'existence humaine. Dans ce domaine, elle est formelle et vide, comme le sont les mathématiques. Même la physique ne parvient qu'à prédire les choses « en gros », et en dernière analyse, il lui faut toujours s'en remettre à l'expérience.

 

-          En philosophie morale, on considère traditionnellement qu'il y a en l'homme un affrontement de la raison et des passions. Une majeure partie de cette branche de la philosophie cherche à résoudre ce problème en décrivant les normes éthiques qu'il faudrait adopter pour parvenir à la vie bonne en dépit de cette contradiction interne.

-          La tradition philosophique considère d'habitude que la raison est cette faculté supérieure qui en l'homme doit commander car elle est ce qui permet de bien juger. Elle serait la faculté qui permet de se hisser à la connaissance du vrai bien, le seul bien universel et immuable qui puisse servir de guide sûr à nos actions.

-          A l'inverse, les passions nous feraient courir après des faux biens, et elles nous empêcheraient ainsi de parvenir au bonheur. Notons l'étymologie de passion, qui vient du latin patior qui signifie « pâtir « : cela nous indique qu'une passion serait quelque chose qu'on subirait, et non qu'on choisirait. Les passions résulteraient des pulsions sensibles, des velléités changeantes de notre corps qui nous inclineraient selon le hasard vers une direction ou une autre, dans un renoncement à l'ordre.

-          En quoi Pascal apporte quelque chose à cette problématique ? Le point de vue de Pascal soulève des interrogations car, d'un côté, c'est un philosophe qui n'a cessé de rabaisser la raison et montrant comment les passions nous dominaient, et d'un autre côté, Pascal est un génie des sciences à qui l'on doit l'analyse infinitésimale, l'induction mathématique, le calcul des probabilités et la physique expérimentale. Il faut donc concevoir la philosophie pascalienne comme une attaque en règle contre le rationalisme, mais pas contre la science.

-          Ce refus du rationalisme procède sans doute de sa grande sensibilité à la profondeur de l'existence humaine, existence qui est irréductible à de simples déductions rationnelles. En effet, l'existence humaine est pour Pascal un drame qui se noue avec la mort et il faut donc concevoir l'homme comme axé autour des passions. La raison et les passions sont donc chez l'homme dans un dialogue perpétuel, et ce balancement permanent ne fait qu'accroître sa misère.

-          C'est peut-être aussi pour cette raison qu'on peut comprendre l'engagement religieux de Pascal dont l'oeuvre philosophique est tout entière tournée vers une apologétique de la chrétienté. La passion du Christ rendant d'après lui raison des vicissitudes de l'existence humaine enchaînée à ses passions, et permettant un usage sagace de la raison.

 

pascal

« qui croient au pouvoir absolu de la raison sont les dogmatistes, et ceux qui postulent l'impuissancede la raison sont les pyrrhoniens (Pyrrhon est considéré comme étant le fondateur du mouvementsceptique).

On retrouve cela dans la pensée 395 : « Nous avons une impuissance de prouverinvincible à tout le dogmatisme.

Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout lepyrrhonisme » (pensée 406).

Là aussi il y a conflit entre la passion et la raison, car c'est la passionqui nous fait sentir que la vérité existe, mais dès qu'on la recherche, on découvre l'impuissance dela raison. - Ainsi, contre l'hypothèse classique, représentée notamment par Descartes (qu'on pourrait ranger dans les dogmatistes), et selon laquelle la raison doit prendre le dessus sur les passions,Pascal considère qu'une telle supériorité de la raison est impossible. - Si la raison dispose bien de nombreuses nécessités qu'elle peut parcourir, remontant et redescendant avec aisance les chaînes de causalité, elle reste cependant impuissante face àl'essentiel qui est l'existence humaine.

Dans ce domaine, elle est formelle et vide, comme le sontles mathématiques.

Même la physique ne parvient qu'à prédire les choses « en gros », et endernière analyse, il lui faut toujours s'en remettre à l'expérience.

La prétention cartésienne dusavoir monolithique est ainsi insoutenable et Descartes se révèle « inutile et incertain » (pensée887). - Comment en effet faire confiance à la raison ? Celle-ci ne peut même pas se fournir ses propres principes.

En effet, ces principes lui viennent du « coeur » (de l'intuition) et l'on sait que« le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point » (pensée 423).

De sorte, « tout notreraisonnement se réduit à céder au sentiment.

(...) La raison s'offre mais elle est ployable à toussens.

Et ainsi il n'y en a point.

» (pensée 530) - D'un autre côté, il n'est pas question non plus d'abandonner la recherche de la vérité car, ainsi qu'on l'a déjà remarqué plus haut, « nous avons une idée de la vérité, invincible à tout lepyrrhonisme » (pensée 406).

De la sorte, l'homme doit éviter de tomber dans ces deux excès :« exclure la raison », ou bien « n'admettre que la raison » (pensée 183). - L'homme est donc dans une situation ambiguë, il ne peut pas choisir entre la raison et la passion, il doit jouer sur les deux tableaux.

Coincé entre les deux, l'homme est un « monstreincompréhensible » (pensée 130) voué à la contradiction. - Mais la force de Pascal consiste justement en cela qu'il décide de ne pas trancher : il ne faut pas choisir, il faut s'intéresser à cette nature humaine qui se fait jour dans la contradiction.

Cette« guerre intestine de l'homme entre la raison et les passions» constitue la nature même del'homme. Grandeur et misère de l'homme : Pascal prend au sérieux cette contradiction.. 2.

- On sait que les philosophes ont jusqu'alors tiré de cette opposition entre la raison et les passions l'occasion de démontrer soit la grandeur de l'homme, soit sa misère.

Il s'agira de grandeurpour ceux qui s'efforceront de montrer la force de la raison, comme le feront les dogmatistes, et ily aura lieu de mettre en avant la misère de l'homme pour ceux qui s'intéresseront à la faiblesse dela raison et au primat des passions, comme le feront les pyrrhoniens. - Pascal dépasse ce choix binaire en proposant une nouvelle alternative : la grandeur et la misère de l'homme ne constituent pas deux options opposées, mais elles se convertissent l'unedans l'autre.

La pensée 122 intitulée Grandeur et misère en expose le mouvement : « La misère se concluant de la grandeur, et la grandeur de la misère, les uns ont conclu la misère d'autant plusqu'ils en ont pris pour preuve la grandeur, et les autres concluant la grandeur avec d'autant plusde force qu'ils l'ont conclue de la misère même, tout ce que les uns ont pu dire pour montrer lagrandeur n'a servi que d'un argument aux autres pour conclure la misère, puisque c'est êtred'autant plus misérable qu'on est tombé de plus haut ; et les autres, au contraire.

Ils se sontportés les uns sur les autres par un cercle sans fin : étant certain qu'à mesure que les hommesont de lumières, ils trouvent et grandeur et misère en l'homme.

En un mot, l'homme connaît qu'ilest misérable : il est donc misérable, puisqu'il l'est ; mais il est bien grand, puisqu'il le connaît.

»(pensée 122) Ainsi donc la grandeur se conclut-elle de la misère et la misère de la grandeur.

Sesentir misérable dans notre situation, c'est faire preuve de grandeur, car les bêtes, qui sont dansdes situations semblables, ne se sentent pas misérables. - Si, par ailleurs, l'homme se sent misérable, c'est parce qu'il éprouve un manque : il lui manque quelque chose qu'il n'a plus.

L'homme se sent misérable parce qu'il a le souvenir d'une grandeurperdue.

« Qui se trouve malheureux de n'être pas roi, sinon un roi dépossédé ? (...) Qui se trouvemalheureux de n'avoir qu'une bouche ? et qui ne se trouvera malheureux de n'avoir qu'un oeil ? Onne s'est peut-être jamais avisé de s'affliger de n'avoir pas trois yeux ; mais on est inconsolable den'en point avoir » écrit Pascal (pensée 117). - La cause de cette grandeur perdue, Pascal la trouve dans la doctrine chrétienne du péché originel.

Le péché originel serait le crime commis par Adam et par lequel ce dernier a voulu goûterle fruit de l'arbre de la connaissance.

C'est un péché d'orgueil, et c'est la raison pour laquelle Dieule chassa du Jardin d'Eden.

Ce péché souille l'ensemble de l'espèce humaine car il est héréditaire etAdam est le premier des hommes.

« Pour moi, j'avoue qu'aussitôt que la religion chrétiennedécouvre ce principe, que la nature des hommes est corrompue et déchue de Dieu, cela ouvre lesyeux à voir partout le caractère de cette vérité ; car la nature est telle, qu'elle marque partout un. »

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