Peut-on concilier avec le devoir de tolérance les exigences d'une conviction sincère ?
Publié le 13/03/2004
Extrait du document
Le rationalisme nous propose un
moyen de réconcilier Vérité et Liberté ; pour lui, ces deux exigences
s'impliquent mutuellement. bien loin de s'exclure. On rejettera
énergiquement la formule de Comte pour qui « il n'est pas de liberté de
conscience en géométrie ni en astronomie ». Car il y a là un contresens sur
la véritable signification de la liberté. En effet, si l'adhésion que donne
mon esprit à un théorème est nécessitée par la puissance interne du
raisonnement, elle n'est contrainte par aucune force extérieure. On
n'imagine pas, dit Albert Bayet, « Riemann ou Einstein faisant appel à des
bataillons ou à une majorité politique pour défendre les géométries non
euclidiennes ou la Relativité ». La vérité rationnelle n'opprime aucunement
la liberté, car elle repose sur mon assentiment. La « preuve »n'est jamais
un principe de contrainte mais tout au contraire un principe de liberté, car
dès que la preuve fournie par autrui est de moi comprise, elle devient ma
preuve et j'adhère librement à la vérité. Certes la pensée rationaliste ne
redoute pas niais appelle de tous ses voeux la plus large tolérance, la
diffusion de toutes les idées, la discussion la plus ouverte. Ainsi voit-on
Pasteur réclamer aux partisans de la génération spontanée leurs arguments et
leurs protocoles d'expérience.
Liens utiles
- Peut-on concilier avec le devoir de tolérance les exigences d'une conviction sincère ?
- la recherche philosophique implique t-elle le devoir de tolérance ?
- La liberté et le devoir peuvent-ils se concilier ?
- Comment concilier, dans l'organisation des groupements humains, les exigences de la discipline et le respect dû à la dignité personnelle ?
- La vertu de tolérance nous fait-elle un devoir de tout tolérer ?