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Peut-on concilier les exigences de la justice et celles de la liberté ?

Publié le 15/01/2004

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justice

 • La justice est la justesse en matière de morale, le respect rigoureux des droits de chacun. Sous sa forme législative et judiciaire, elle fait respecter le droit en édictant des règles et en sanctionnant les injustices.    • Les exigences sont les nécessités pratiques déduites de la nature de ce à quoi elles se rapportent.    • La liberté est définie communément comme le pouvoir de faire ce qu'on veut, et légalement comme le droit de faire tout ce qui n'est pas nuisible à autrui.

justice

« aveugle. Abandonner l'exigence d'universalité de la liberté ou de la justice conduit à la destruction de ces valeurs : si on neconsidère pas la justice égale pour tous, alors elle est immédiatement inégale pour tous.

De même pour la liberté : jeme dois de respecter la liberté d'autrui si je veux pouvoir exiger la mienne de ceux-là. - La liberté et la justice transcendent l'homme. La liberté n'est pas donnée avec l'humanité : l'homme a les moyens de se la donner, mais il ne l'a pas d'emblée.L'homme doit, pour être libre, se référer à des exigences qui le dépassent.

La déclaration universelle des droits del'homme se veut être une valeur qui dépasse les hommes, elle est une création qui n'est pas naturelle.

De mêmepouvons-nous rapporter la justice à des principes transcendants divins (Cf.

la pesée des âmes.). - Dès lors que l'une est abandonnée au dépend de l'autre, alors toutes les deux disparaissent. On peut imaginer 2 sociétés : l'une dont la justice écrase toute liberté individuelle, l'autre dont les hommes n'ontaucune limite dans l'application de leurs liberté.

On s'aperçoit alors que ni justice ni liberté ne peuvent exister l'unesans l'autre. - On peut penser à Calliclés s'entretenant avec Socrate dans le Gorgias à propos du juste. Calliclés prône la toute puissance de sa liberté de jouir de tout ce dont il veut jouir.

De son point de vue, la justiceest à rejeter : elle est de ces valeurs faites pour asservir ceux qui sont faits pour dominer les faibles. - L'esclave de Hegel. Le maître de l'esclave de Hegel se croit libre car il est le plus fort, et assume son injustice.

Mais tout le mondecomment il finira.

L'injustice ne permet pas la liberté, de ce point de vue là non plus. Transition : De premier abord, donc, les deux valeurs supérieures morales que sont la justice et la liberté, semblent égales, etaucune ne parait aller à l'encontre de l'autre.

Cependant, au moindre déséquilibre de l'une sur l'autre, c'est toutl'édifice qui s'écroule.

Ainsi reste-t-il à penser les possibilités de leur compatibilité. 2/ Compatibilité sous condition Les puissantes exigences de justice et de liberté, toutes deux distinctes, peuvent rentrer en conflit si l'une oul'autre est trop poussée.

Le passage d'un état de nature (décrit comme un état de licence par Locke, c'est à dire ouchacun fait ce que bon lui semble) à un état de droit nécessite de chacun qu'il abandonne certaines de seshabitudes.

Le respect de la liberté d'autrui, au regard de la justice, doit donc s'accompagner de ce qui peut êtrevécu comme une soumission à des règles extérieures, et donc un asservissement. - Pour Rousseau, c'est le seul moyen d'avoir justice et liberté. La liberté, pensée non comme licence, mais comme obéissance à la loi que l'on se prescrit à soi même, c'est à direqui ne vient en aucun cas de l'extérieur mais de soi, cette liberté nécessite que tous, au sein d'une société,s'accordent avec la loi & la justice.

C'est le fameux "contrat social" de Rousseau qui doit permettre à l'homme dejouir de la liberté et de la justice. - L'état de licence naturel doit donc être abandonné par tous, et tous doivent se soumettre à la loi, et celle-ci doits'appliquer à tous, en tout temps de leur existence.

Si le contrat n'est pas respecté par un des "signataires" alorsc'est tout le projet social et moral qui s'écroule.

- Ainsi, c'est à la seule condition que tous se soumettent à une loi commune & aveugle que les hommes, pourRousseau, peuvent jouir de la liberté et de la justice. - Rawls, citation : "L'idée principale est la suivante: quand un certain nombre de personnes s'engagent dans une entreprise decoopération mutuellement avantageuse selon des règles et donc imposent à leur liberté des limites nécessaires pourproduire des avantages pour tous, ceux qui se sont soumis à ces restrictions ont le droit d'espérer un engagementsemblable de la part de ceux qui ont tiré avantage de leur propre obéissance.

Nous n'avons pas à tirer profit de lacoopération des autres sans contrepartie équitable.

Les deux principes de la justice définissent ce qu'est unecontrepartie équitable dans le cas des institutions de la structure de base.

Ainsi, si le système est juste, chacunrecevra une contrepartie équitable à condition que chacun (y compris lui-même) coopère." (Rawls, Théorie de la justice) - Mais un tel contrat social doit sans cesse être revisité, car dès lors qu'un seul individu se sent laisé par la loi, c'esttoute la construction fraternelle de liberté et de justice qui s'écroule.. »

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