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Pourquoi s'intéresser à l'histoire ?

Publié le 16/02/2004

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histoire

C'est pour ces raisons que l'on s'intéresse au passé humain.  Il paraît étonnant que les faits passés soient compris dans l'obligation morale de se souvenir. En effet, pourquoi nous sentons forcés de nous remémorer le passé ? La mémoire n'est elle pas individuelle sans qu'on nous oblige à la formater régulièrement ? Le devoir de mémoire remémore les actes injustes et cruels que les homes ont pu commettre. Il faut de rappeler à quel point l'homme a pu agir avec cruauté, qu'il peut être capable du pire tout en étant un homme et pas un monstre. Le passé n'est pas distancié, il s'agit donc d'une certaine de rendre justice du passé en ne l'oubliant pas car l'oubli équivaudrait à l'effacement de la faute. Ce n'est qu'en conservant le souvenir du passé que l'on peut rendre justice de l'humanité, des victimes et de la culpabilité des responsables. Ainsi se souvenir des capacités monstrueuses que l'homme peut receler, nous refusons d'effacer la faute des hommes, nous refusons d'effacer notre faute sous peine d'être injustes. Se souvenir des actes des hommes, c'est respecter la mémoire et donc l'humanité des hommes qui ont du subir des injustices commises par d'autres hommes.

La question «pourquoi?« ne doit pas induire en erreur. Contrairement à ce qu'elle peut laisser croire, elle n'appelle pas, dans une dissertation philosophique, une énumération de réponses. Comme nous l'avons expliqué dans l'introduction méthodologique, la juxtaposition d'idées (ce qui reviendrait ici à donner les «bonnes raisons« de s'intéresser à l'histoire) est toujours à proscrire. Ce type de sujet ne déroge pas à la règle: toujours reformuler et convertir la question en problème.

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« l'humanité étant la seule divinité à qui l'individu ait lieu de rendre un culte, et d'imposer un nouveau calendrierdans lequel les saints traditionnels du catholicisme seraient remplacés par les grands hommes du passé(scientifiques, philosophes, grands hommes politiques du passé).

La philosophie de Comte proclame doncadvenue l'ère de la raison dans tous les domaines de la connaissance et de l'existence.

De même que toutesles sciences viennent s'inscrire pacifiquement dans un grandiose système de la science, de même tous lesindividus sont appelés à venir prendre leur part à la vie sociale, unis les uns aux autres par le seul amour duprochain et par l'exigence de vivre les uns pour les autres.

Chacun étant redevable envers tous, il apporte sapierre à l'édifice de l'humanité à la mesure de ses moyens, et contribue par là au progrès indéfini des sociétéshumaines. L'histoire permet à chacun de nous de s'éprouver comme l'héritier d'une aventure qui continue.

Ceux qui nous ontprécédés ont laissé des traces, des oeuvres, qui témoignent et nous interrogent.

Nous en sommes les dépositairesactuels.Un monde sans connaissance historique, une société sans lien avec ses traditions et son patrimoine, un mondeignorant son passé collectif, est un monde sans repères, sans valeurs.

Et vivre sans passé condamne à vivre dansun éternel présent : un monde actuel, sans horizon.

S'intéresser à l'histoire permet de se connaître, en tantqu'individu rattaché à une histoire familiale et en tant que membre de la communauté humaine. [II.

S'intéresser à l'histoire pour connaître ce que nous sommes] Mais faut-il donner autant d'importance à ce qui n'est plus ? D'autant plus que l'histoire ne se répète jamais demanière identique et qu'on ne peut en tirer aucune leçon.

Mais l'histoire tend un miroir et oblige à la confrontation,développant ainsi l'esprit critique des hommes.

Hegel pense que le passé éclaire le présent : c'est pourquoi «l'histoiredu monde est le tribunal du monde ».

S'intéresser à l'histoire, c'est sauver de l'oubli les actions humaines. L'ultime conséquence de cette compréhension de l'histoire est que, loin qu'on puisse juger l'histoire, celle-ci devientle tribunal des actions humaines.

Une fois reconnue la nécessité suprême du développement de l'Idée de liberté etde sa réalisation concrète dans l'Etat, les considérations morales deviennent oiseuses.

Si Hegel affirme que ceux quirésistent par noblesse et moralité au progrès de l'Idée et à la ruine du monde reconnu qu'elle entraîne sontmoralement plus « haut » que les héros qui détruisent l'ordre antérieur, c'est pour ajouter aussitôt que ces grandshommes sont « justifiés du point de vue du monde.

» "Dans leurs relations entre eux, les Etats se comportent en tant que particuliers.

Par suite, c'est le jeu leplus mobile de la particularité intérieure, des passions, des intérêts, des buts, des talents, des vertus, dela violence, de l'injustice et du vice, de la contingence extérieure à la plus haute puissance que puisseprendre ce phénomène.

C'est un jeu où l'organisme moral lui-même, l'indépendance de l'Etat, est exposéeau hasard.

Les principes de l'esprit de chaque peuple sont essentiellement limités à cause de laparticularité dans laquelle ils ont leur réalité objective et leur conscience de soi en tant qu'individusexistants.

Aussi leurs destinées, leurs actions dans leurs relations réciproques sont la manifestationphénoménale de la dialectique de ces esprits en tant que finis, dans cette dialectique se produit l'esprituniversel, l'esprit du monde en tant qu'illimité, et en même temps c'est lui qui exerce sur eux son droit (etc'est le droit suprême), dans l'histoire du monde comme tribunal du monde." HEGEL L'histoire est la seule connaissance absolument concrète des actions des hommes.

Elle montre qu'aucune civilisationne disparaît jamais totalement : ce qui a disparu dans la réalité s'est intériorisé dans la conscience de l'histoire, etsurvit ainsi comme traces, signes des hommes du passé aux hommes du futur.

Le passé, puisqu'il est révolu,irréversible, devient un point de repère, un écho qui nous fait prendre conscience des liens sociaux qui nousunissent, et renforce la conscience collective du groupe.

L'histoire ne concerne donc pas seulement le passé maiséclaire notre présent, et peut nous aider à préparer l'avenir. [III.

Le travail de mémoire et la compréhension du monde] Mais le savoir historique ne risque-t-il pas d'entretenir en nous la nostalgie du passé et de nous détourner de la vie,comme l'affirme Nietzsche ? Inversement, au lieu d'oublier le passé et de l'abandonner à l'inconscient, n'est-il paspréférable, pour s'en libérer, d'accomplir l'effort qui permettra de le retrouver et de l'assumer en pleine conscience(pensez, par exemple, à la demande de pardon de l'État allemand aux Juifs persécutés) ?Le passé, c'est ce qui ne peut plus changer.

Il ne subsiste, comme nous l'avons vu, que grâce aux traces laisséespar l'homme : croyances, empreintes dans des grottes, monuments, documents, etc.

S'il subsiste, c'est qu'il resteencore présent : c'est paradoxalement la présence du passé dans notre vie actuelle qui nous interroge.

Notresituation historique, nos structures mentales, sociales, nos institutions, nos frontières, dépendent du passé à undegré que l'on ne soupçonne pas toujours.

Ainsi, « la connaissance historique libère l'homme du poids de son passé», comme le souligne l'historien Henri-Irénée Marrou.L'histoire est avant tout une activité intellectuelle, philosophique, la science humaine par excellence, le lieu del'émancipation de l'intelligence des hommes, selon Auguste Comte.

Elle est tentative de compréhension du monde etpas seulement mémoire figée.

C'est pour ces raisons que l'on s'intéresse au passé humain. Il paraît étonnant que les faits passés soient compris dans l'obligation morale de se souvenir.

En effet, pourquoinous sentons forcés de nous remémorer le passé? La mémoire n'est elle pas individuelle sans qu'on nous oblige à la. »

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