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Pourquoi limite-t-on la liberté par des règles juridiques ?

Publié le 27/02/2005

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  I La liberté sans entrave et le problème de l'état de nature   A : La liberté est spontanément définie comme le pouvoir de réaliser tout ce qu'on veut. Selon Kant cette définition constitue le plus bas degré de la liberté dans la mesure où elle se manifeste déjà par le nourrisson en train de pleurer car il réclame de la nourriture. Si on considère que la liberté c'est réaliser tous ses désirs, on se rend immédiatement compte qu'une telle liberté est un danger pour l'homme lorsqu'il s'agit de vivre en société.   B : L'état de nature est cet état hypothétique dans lequel cette liberté sans freins est à l'oeuvre. Dans l'état de nature, Hobbes affirme que « l'homme est un loup pour l'homme » dans la mesure ou chacun est en proie aux désirs de l'autre et que par conséquent mes biens et ma vie sont menacés constamment. Donc dans l'état de nature l'homme jouit d'une condition misérable dont sa raison le pousse à sortir. En effet sa raison lui enjoint de sortir de l'état de nature pour entrer dans une société civile où tous ses biens seront conservés à condition qu'il se dessaisisse de son droit sur toute chose au profit d'un droit limité.   II La liberté et la question du droit   A : Pour Kant, le droit c'est ce qui permet de faire concilier les arbitres de chacun selon une loi universelle de liberté, ( Métaphysique des moeurs, doctrine du droit intro ). Le droit constitue une législation externe dans la mesure où il limite des actions pour les faire coïncider avec celles des autres. Une action sera juste dans la mesure où elle fait coexister la liberté de l'arbitre de chacun avec la liberté de tout autre, selon une loi universelle de liberté.

 La liberté est ce qui constitue chez l’homme son bien le plus précieux. En effet, ôter la liberté à un homme c’est lui retirer sa dignité, c’est-à-dire ce qui lui confère une valeur morale en tant que personne. Par conséquent, la liberté doit faire l’objet de tous les combats lorsqu’elle se sent menacée. La liberté elle se réalise aussi dans des actes comme ceux du citoyen qui lorsqu’il vient voter, manifeste son droit d’élire le président qu’il souhaite. Dans une société civile les actions des hommes sont soumises aux lois juridiques en vigueur. Mais pourquoi limite-t-on la liberté par des lois juridiques ? Les lois juridiques constituent des lois positives dont la finalité est de faire coexister les libertés des individus. Cela implique que la liberté peut donc constituer un danger dans la mesure où elle doit être limitée. Mais en quel sens la liberté constitue-t-elle un danger, à un tel point qu’elle doive être limitée ? Les lois juridiques constituent-elles l’unique moyen pour limiter la liberté ? Peut-on être libre tout en étant contraint par des lois ?

« A : Pour Kant, le droit c'est ce qui permet de faire concilier les arbitres de chacun selon une loi universelle de liberté, ( Métaphysique des mœurs, doctrine du droit intro ).

Le droit constitue une législation externe dans la mesure où il limite des actions pour les faire coïncider avec celles des autres.Une action sera juste dans la mesure où elle fait coexister la liberté del'arbitre de chacun avec la liberté de tout autre, selon une loi universelle deliberté.Le droit chez Kant prépare l'homme à la moralité en lui montrant qu'en sonIdée la liberté est limitée.

Le jurisconsulte nous dit ce qui est de droit, c'est-à-dire ce que les loisprescrivent dans un temps et dans un lieu donnés.

Exposant le droit positif, ilne peut se prononcer sur ce qui est juste et ce qui est injuste, ni produire lecritère de la justice.

Or, tout droit positif ne peut être fondé que par la raisonpure.

En son domaine propre, le droit ne s'applique qu'aux relationsextérieures et pratiques d'une personne avec une autre, en tant que leursactions peuvent avoir de l'influence l'une sur l'autre.

Le droit ne concerne quela forme du rapport de deux volontés entre elles, et non leur contenu (àsavoir si l'une ou l'autre peut y trouver son avantage).

Ces volontés sonttenues pour libres, et le problème du droit est de chercher si l'action de l'unepeut s'accorder, suivant une loi générale, avec la liberté de l'autre : "Le droitest donc l'ensemble des conditions au moyen desquelles l'arbitre de l'un peut s'accorder avec celui de l'autre, suivant une loi générale de liberté." Porter atteinte au droit, c'est faire obstacle àune action qui peut s'accorder avec la liberté de chacun.

Le droit n'exige pas que ce principe d'action devienne mapropre maxime.

Ce problème relève de la morale.

Du point de vue du droit, il importe simplement que par mes actionsextérieures, je ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui.

La loi universelle du droit est donc la suivante : "Agisextérieurement de telle sorte que l'usage de tout arbitre puisse s'accorder avec la liberté de chacun suivant une loigénérale." Si nous avons l'obligation de respecter cette loi, elle n'est pas un devoir, soit un motif d'action.

Enfin, ledroit implique la faculté de contraindre.

La contrainte sera nécessaire toutes les fois qu'il sera fait obstacle àl'exercice de la liberté qui ne contrevient pas à la liberté d'autrui.

Ce n'est qu'en ce sens que la contrainte peut êtrejuste, puisqu'elle protège la liberté.

Elle doit être générale et réciproque, c'est-à-dire impersonnelle.

Du droit découleun certain nombre de devoirs, qui se résument à vivre honnêtement, c'est-à-dire à affirmer sa dignité d'homme dansses rapports à autrui : "Ne sois pas pour les autres un pur moyen, mais sois aussi une fin pour eux" ; ne pas faire detorts à autrui ; se comporter de telle sorte que l'on puisse vivre dans une société où chacun conserve ce qui luiappartient.

III La liberté morale comme plus haute forme de liberté A : Pour Kant, la moralité se distingue de la légalité, autrement dit la vertu se distingue du droit : en effet le droit régit les actions extérieures tandis que la morale traite des intentions Pour Kant ce n'est pas parce que je respectele droit que je suis un être moral.

Quand je respecte le droit je le fais par crainte, par intérêt.

Or pour Kant uneaction est morale quand elle est désintéressée, c'est-à-dire quand elle est accomplie par respect pour la loi morale.Une action qui respecte le droit est conforme au devoir mais elle n'est pas accomplie par devoir, c'est-à-dire parrespect pour la loi morale.

Le commerçant qui rend correctement la monnaie obéit au droit mais il le fait par intérêtpour conserver ses clients : son action est conforme au devoir, elle est légale mais elle n'est pas accomplie pardevoir par respect pour la loi morale donc elle n'a aucune valeur morale.

B : De plus pour Kant la fondation du droit est une étape nécessaire puisqu'elle prépare l'homme à accomplir sa plushaute destinée : l'avènement de la moralité.

En effet la légalité externe fondée par le droit prépare à la légalitéinterne que constitue la moralité où tout homme obéira à la loi du devoir qui est pour Kant autonomie, c'est-à-direobéissance à la loi qu'on s'est prescrite.

Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législationrationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer àfaire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." Conclusion : La liberté doit donc être limitée sous peine d'engendrer un état invivable dont le modèle hypothétique est l'état denature.

Il faut donc limiter la liberté par des lois juridiques afin de lui fournir un cadre dans lequel elle puisse se. »

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