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Si le propre du désir est d'être insatiable comment le bonheur pourrait-il ne pas être illusoire ?

Publié le 27/02/2005

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C'est pour cela que Schopenhauer  dit dans "L'art d'être heureux" que "bonheur et jouissance sont de pures chimères qu'une illusion nous indique au loin." De même, pour Freud, ce qu'on nomme bonheur est une satisfaction soudaine et éphémère de désirs "ayant atteint une haute tension".     C'est le renoncement aux désirs qui mène au bonheur, considéré comme ataraxie Mais la satisfaction de tous les désirs mène à une vie de débauche, où toutes les satisfactions perdent de leur valeur et pour finir crée ennui et dégoût. Donc ce n'est pas l'assouvissement des désirs qui permet le bonheur. Partant de ce constat, on peut alors essayer de se soustraire au désir et de chercher le bonheur dans le renoncement, ou tout du moins dans le règlement des désirs. C'est ce que proposent les écoles hellénistiques comme le Stoïcisme et l'Épicurisme. "une étude des désirs qui ne fasse pas fausse route, sait rapporter tout choix et tout refus à la santé du corps et à l'absence de troubles de l'âme, puisque c'est là la fin de la vie bienheureuse" Lettre à Ménécée, Épicure   Les efforts pour la satisfaction du désir contribue au bonheur Pourtant le désir est fondamentalement humain, une conduite qui viserait à le supprimerait ressemblerait à une sorte de suicide, à une négation de l'humain, ainsi que l'affirme Spinoza  " le désir est l'essence de l'homme." Comment alors sortir de ce dilemme? Si la satisfaction des désirs n'apportent aucun plaisir durable, mais si d'un autre côté, on ne peut se défaire des désirs, comment trouver le bonheur? En fait, pour Rousseau, c'est moins l'obtention de l'objet désiré que le désir lui même qui rend heureux.

Le désir est défini par Platon dans le banquet comme désir de quelque chose que l'on ne possède pas. Ainsi Éros, puisqu'il n'est pas beau, recherche la beauté. Le désir relève donc toujours d'un manque,  ou de privation par rapport à un objet, à une chose dont on imagine que la possession nous procurera du plaisir.

Mais le désir ne semble effectivement pas admettre de satisfaction, ainsi que le dit Schopenhauer dans Le monde comme représentation et comme volonté, dès qu'un désir a été assouvi, il est remplacé par un autre.

Si en effet, le désir ne laisse pas de répit à l'âme désirante, comment peut-on trouver une paix nécessaire au bonheur? Mais peut-on affirmer que la satisfaction du désir soit la condition essentielle au bonheur?

 

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