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Quelle peut être l'origine de la conscience morale ?

Publié le 11/01/2004

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conscience
7. - Originel : qui vient de l'origine (péché originel). MORAL(E):Moral: 1) qui concerne la morale. 2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral.Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire). Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit. Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience. La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ». Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ».
conscience

« la révélation d'un ordre moral, par une sorte de privilège attaché à sa qualité d'être raisonnable.

Au contraire, lesfaits moraux sont des faits sociaux.

Ainsi, chaque morale est fonction des autres séries de faits dans la société oùl'on observe les sentiments moraux.

Les pratiques morales d'une société donnée sont nécessairement liées auxcroyances religieuses, à l'état économique et politique, aux acquisitions intellectuelles, aux conditions climatiques etgéographiques, en bref, à l'ensemble des séries concomitantes de phénomènes sociaux« (A l'opposé d'un point de vue religieux) la science, loin de ramener l'ensemble de la réalité sociale à la conscience,comme à son centre, rendra compte au contraire de chaque conscience morale par l'ensemble de la réalité socialedont cette conscience fait partie, et dont elle est à la fois une expression et une fonction » (Lévy-Bruhl, La Moraleet la Science des moeurs).Affirmer que la conscience morale n'est qu'une manière de sentir et de penser que l'individu acquiert et développe ausein de la vie sociale, permet de rendre compte de la diversité selon les lieux et les temps des conceptions du bienet du mal.

Mais cette thèse ne permet pas d'expliquer comment l'individu peut se sentir obligé par des règles qui luisont au départ étrangères et extérieures, s'il ne les reconnaît pas et ne les approuve pas intérieurement par unjugement personnel, A moins de considérer, avec le sociologue Durkheim (1858-1917), que la société représentepour l'homme une autorité sacrée à laquelle il accepte de se soumettre.

Ce serait là diviniser la société et confondremorale et conformisme (tendance à accepter sans jugement les valeurs établies).

Enfin et surtout, traiter laconscience morale comme un fait culturel peut conduire à affirmer que toutes les morales se valent, qu'il n'y a pasde hiérarchie des valeurs.

Autre manière de dire qu'il n'y a pas de morale mais seulement des moeurs et des usages.En faveur de la thèse opposée, on trouve Hutcheson (1694-1746).

Selon lui, l'homme aurait une capacité intuitivede la conscience à ressentir une action comme bonne ou mauvaise.

Ce sens moral est antérieur à la coutume, àl'éducation et à toute forme d'expérience morale.

Il suppose préalablement à toute conduite « une bienveillancedésintéressée » à l'égard d'autrui, prenant la forme de la sympathie ou de la pitié.

C'est ce sens moral - et non laraison - qui détermine la loi morale.Dans le même esprit, Rousseau (1712-1778) prétend que l'homme a un sentiment inné du bien.

L'homme est tout à la fois passion, sentiment et raison.

Mais passion et raison sont tour à tourrécusées.

La passion, c'est ce qui est de l'ordre du besoin et des sens.

Laraison, avec ses subtilités, ne conduit le plus souvent qu'aux sophismes et àl'erreur.

Seul le sentiment, qui est de l'ordre du coeur, délivre un messageclair.

La Profession de foi du Vicaire Savoyard (livre IV de l'Émile) développelargement ce thème, en identifiant la conscience avec ce principe inné dejustice et de vertu qui est en nous - conscience qui nous permet de juger nosactions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises.

« Je n'ai qu'à meconsulter sur ce que je veux faire : tout ce que je sens être bien est bien;tout ce que je sens être mal est mal.

Le meilleur de tous les casuistes est laconscience » (Émile, Livre IV). L'homme prend conscience, avec l'aide de sa raison, du bien de l'espècehumaine, et cherche à le réaliser : la pitié se change en conscience*.

Laconscience est un critère naturel du comportement, universel, intimetoutefois, source du bonheur enfin, à la fois « sentiment intérieur » et bonsens joint à la raison.

Sa force ne nous pousse pas à agir, mais nous endétourne : elle est contraignante, empêche de faire ce qui est immoral, ouempêche de ne pas faire ce qui est moral.La conscience est un principe sensible : ce n'est donc pas la raison quis'oppose aux passions, mais deux principes de la sensibilité qui s'opposententre eux.

Le mal moral n'est pas dans les passions, mais dans la soumission de la raison aux passions ; de même le bien n'est pas dans la raison, mais dans la soumission de la raison à laconscience.

L'enjeu du bien ou du mal, c'est la soumission de la raison, non à la raison.La conscience est le véritable critère en matière de religion.

L'enseignement religieux des hommes est aussi obscuret incertain qu'est certain et lumineux le rapport naturel et direct de la conscience à la « Divinité ».

« Que d'hommesentre Dieu et moi ! », s'écrit Rousseau, doutant de toute religion révélée ; que d'intolérance dans les religionsinstituées ! Cependant, la sainteté de l'Évangile parle au coeur, et la religion naturelle lit sa foi dans la nature.. »

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