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En quoi les lois sont-elles nécessaires à la liberté?

Publié le 07/03/2005

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Les lois sont donc nécessaires à la liberté en société. Mais l'homme libre n'a-t-il pas besoin, lui aussi, de vivre sous des lois, pour affirmer sa liberté ? C'est un point de vue que l'on peut soutenir en distinguant, au plan individuel cette fois, l'autonomie de l'indépendance. Que signifie en effet être indépendant ? C'est ne dépendre de personne, donc ne dépendre que de soi-même. C'est donc pouvoir faire tout ce que l'on veut. Mais est-on vraiment libre quand, indépendant, on satisfait le moindre de ses caprices, la moindre de ses impulsions ? N'est-on pas alors plutôt esclave de ses désirs ? Indépendance ne veut donc pas forcément dire liberté. À quelle condition peut-on alors être libre ?

-Etre libre, c'est être indépendant par rapport à ce qui peut nous déterminer de l'extérieur.

-Or, cela ne signifie pas que la liberté doive se passer de la soumission à certaines lois, car la liberté n'est pas l'indétermination totale : pour pouvoir être indépendant par rapport à certaines lois extérieures, il faut obéir à d'autres lois qui nous permettent de nous arracher au déterminisme externe.

-Quelles formes de lois constituent-elles les conditions de l'exercice de la liberté ? Peut-il y avoir une forme de correspondance entre diverses formes de lois pour pouvoir rendre la liberté possible (celle-ci constituant une forme d'indépendance par rapport à un autre type, encore, de lois) ?

 

« -Livre III et IV de la République : les hommes doivent collaborer pour subvenir à leurs besoins communs, c'est pourquoi ils constituent un groupe, au sein duquel chaque membre doit s'occuper d'une tâche particulière qui doits'articuler organiquement avec toutes les autres tâches particulières traitées par les autres membres.

C'est au prixd'une telle division des fonctions sociales qu'une société unie peut prendre forme et subvenir à ses propres besoins.Elle devient ainsi autarcique, et donc libre.

Et cette autarcie dépend de l'obéissance de chacun des membres de laCité aux lois qui régissent l'ensemble du corps politico-social, ces lois étant fixées par l'élite philosophique, quioccupe ainsi une fonction directrice au sein de la Cité. II.

La légitimité des lois politiques prend sa source dans la légalitéformelle de la raison pure pratique (Kant). -Perspective individuelle : l'homme n'est libre qu'en obéissant à sa propre loimorale : c'est la théorie de l'autonomie, par laquelle l'individu donne à lamaxime de son action la forme pure que lui prête la raison pure dans sonusage pratique.

Le sujet peut ainsi s'affranchir du déterminisme universel de lanature (saisi par l'entendement), et imprimer sur cette dernière la marque dela moralité. -Perspective collective : l'homme ne saurait jamais obéir toujours à cette loimorale ; il faut donc l'établissement de lois politiques, qui soient l'expressionde cette loi morale, dans son application à des cas concrets.

Ainsi, on nepeut contester une loi, quand sa légitimité tient à la liaison intime entre ledroit et la morale. III.

La véritable liberté, dans l'état social, c'est l'obéissance aux loisqu'on s'est prescrites : elle suppose donc la forme démocratique de lalégislation politique (Rousseau). -L'homme de la nature est libre et égalaux autres hommes dispersés dans la nature.

A l'occasion du pacte social, les individus s'aliènent entre eux leurliberté propre, ce qui les constitue comme égaux entre eux, cette égalitéconstituant le fondement du droit. -Les lois de la cité doivent être l'expression directe de la Volonté générale,qui détermine les lois qui devront réguler l'activité du vivre-ensemble ; c'estdans cette auto-régulation que réside la liberté retrouvée, chez l'hommesocial.

En ce sens, l'égalité du contrat social fonde la possibilité d'une libertéindividuelle retrouvée, au sein d'une égale aliénation de la liberté naturelle detous envers tous. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait nepas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Maisil faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas êtreempêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans cesens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir unoiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcherquelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte desinterdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne aumot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et sesentreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettrefin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loidont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est êtrepleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdirecertains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le ContratSocial jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuplesouverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membrede la volonté générale. Conclusion -La liberté, c'est avant tout l'autonomie (pour l'individu) ou l'autarcie (pour la collectivité politique) : l'indépendance. »

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