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Qu'est-ce que le réel ?

Publié le 17/01/2004

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Quels critères donner au Réel ? Ce sont des questions qui accompagnent inévitablement toute entreprise de définition du Réel, et qu'il faudra prendre au sérieux.  On pourra choisir d'élaborer une définition du Réel ou bien pour lui-même, de manière positive, ou bien de manière négative, par opposition à d'autres concepts comme par exemple le concept d'imaginaire. Références utiles : Descartes, Méditations métaphysiques Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse (et notamment la cinquième leçon), et Introduction à la psychanalyse, deuxième partie (sur le « principe de réalité ») Textes à utiliser : Platon, Timée             « Existe-t-il un feu absolu et en soi, et tous les objets dont nous ne cessons de parler ont-ils en même façon chacun leur être absolu et en soi ? ou bien au contraire tous les objets que nous voyons et tous ceux dont le corps nous permet d'avoir la sensation sont-ils les seuls à posséder une telle vérité ? n'en existe-t-il jamais d'autres que ceux-là en aucune façon et est-ce en l'air que nous parlons chaque fois que nous disons qu'il y a une forme intelligible de chaque objet et n'est-ce là qu'un mot ? (...) Voici comment pour ma part j'exprime mon suffrage : si intellection et opinion vraie sont deux genres distincts, ces formes qui ne peuvent être objets de sensation, mais seulement de pensée ont absolument l'existence en soi ; mais si, au contraire, comme il paraît à certains, l'opinion vraie ne diffère en rien de la science, il faut admettre que tout ce que le corps nous permet de sentir est on ne peut plus certain. » Aristote, Physique, II, 1       « Mais que la nature existe, il serait ridicule de s'employer à le montrer. Il est manifeste, en effet, qu'il existe beaucoup d'étants de ce genre, et montrer ce qui est manifeste par le moyen de ce qui n'est pas manifeste, c'est le fait de quelqu'un qui n'est pas capable de distinguer ce qui est connaissable par soi et ce qui ne l'est pas par soi (qu'il soit possible d'être dans une telle situation est assez évident, en effet quelqu'un qui est aveugle de naissance pourrait faire des syllogismes sur les couleurs), de sorte que de telles gens raisonnent nécessairement sur des mots, mais ne pensent rien ».

« THÈMES DE RÉFLEXION • Indications lorsqu'on tente de définir la notion de « réalité ».Le terme réalité se dédouble de la façon la plus simple en « réalité sensible » (matrice de l'apparence, du fictif, del'imaginaire) et en « réalité intelligible » (lieu de la « vraie » réalité, de la certitude).

Que l'homme se débarrasse dunégatif de l'erreur qui le séduit ou par lequel il se séduit lui-même, qu'il renonce à ce qui lui semble son intérêt, maisqui n'est que le désir de la partie non raisonnable de son être, et la « réalité vraie » se montrera telle qu'elle est enelle-même.

Est erreur ce qui est individuel : il ne peut y avoir une vérité ni pour l'individu en tant que tel, ni au sujetde l'individu en tant que tel.

L'homme est raisonnable, non les hommes et c'est la réalité qui se montre dans lavérité, non les chose; qui semblent être.La Réalité vraie (opposée à l'apparent, à l'illusoire) c'estce qui se comprend selon l'ordre de la nécessité univoque de part en part.

La contradiction est ce qui doit avanttout être rejeté par le discours sur la réalité puisque ce que l'on recherche c'est ce sur quoi l'on peut comptertoujours : le permanent, l'identique.

Ce qui est est.

Ce qui n'est pas n'est pas.

Ce « mode de penser » tourne le dosaux « choses » et s'occupe de lui-même : la réalité ne peut être pensée que par de longs détours et par la créationde termes nouveaux, précis, susceptibles de fonctionner sans hiatus et sans jeu tels que l'Essence, l'Être en tantqu'Être.Il s'ensuit que les relations entre les concepts sont rigides, donc rigoureuses et qu'elles s'imposent à l'esprit avec uncaractère de nécessité que ne présente aucun des autres modes de connaissance.

Ce que ce « mode de penser »présente de plus impressionnant c'est que l'homme, lorsqu'il le pratique, ne se sent pas libre de penser d'une façonou d'une autre.

C'est un succès puisque c'est cette appréhension de la réalité nécessaire, immuable, univoque, quiétait recherchée.

L'appréhension de la réalité cesse ainsi d'être quelque chose de subjectif (la subjectivité étantimpliquée dans l'apparent, l'illusoire, le fictif, l'imaginaire) : elle représente une dé-subjectivisation de l'homme et,n'imposant pas ses propres lois à celui qui la choisit, apparaît comme la révélation de la Réalité elle-même.

La Réalitéauthentique ou ce qui est à proprement parler est ce que pense la pensée logique (commune à tous les hommes).Nous pourrions, sans plus, nous contenter de l'état actuel de nos investigations; mais quel est l'envers de cettefaçon d'appréhender « la réalité »? la réalité n'est réalité qu'en tant qu'elle coïncide avec les concepts; on exige àpriori qu'elle possède les attributs du Logos, on^ réclame que ce sur quoi l'on s'interroge possède la perfection quiest propre à l'Idée et qui est — ou prétend être — l'exactitude univoque.

On confond donc la Réalité et l'Idéal d'uneréalité.

Ce mode de connaissance non seulement idéel mais idéal est donc une pensée qui idéalise et invente peut-être des perfections.

Ainsi, étant parti d'une méthode d'appréhension de la Réalité conçue comme devant s'opposerdéfinitivement à l'apparence, au fictif, à l'illusoire, on aboutit à se demander si cette Réalité ainsi pensée n'est pasdu domaine de l'Idéal, de l'Imaginaire, de l'Illusoire. • D'une certaine façon on peut se demander si Kant ne fait pas apparaître clairement ce qui est en jeu (dans saposition même du problème).Pour lui, la réalité (les choses en soi) ne peuvent être connues : seules peuvent être déterminés les phénomènes.Par contre elle peut être « pensée » (de façon non déterminée).

Comme la notion de Réalité est pensée commeincluant l'existence, la seule Réalité certaine que nous pouvons établir à priori comme fondement inconditionné est laréalité pratique de Dieu, réalité que nous pouvons établir de façon certaine (sans d'ailleurs la connaître) à partir dela réalité pratique de la moralité qui est avant tout commandement.C'est un renversement prodigieux de la façon d'appréhender la réalité, et corollairement un changement total de laconception de la notion de réalité.La notion de réalité n'est plus du monde de l'indicatif mais de celui de l'impératif, un impératif encore conçu selon lemode de l'universel.Pour que l'opération soit radicale, il faut abattre le dualisme (entre le monde vrai et le monde des apparences, del'illusion; entre l'objectif et le subjectif) et se demander quelle est la source de ce dualisme, de cette opposition.C'est cette opération radicale que tente Nietzsche en remplaçant le dualisme par la pluralité « des points de vue »(le « perspectivisme ») conformément à une appréhension de la Réalité comme Interprétante-Interprétée (seuleapte à rendre compte du fait et du sens de notre exigence et de notre instauration du sens).« Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l'interprétation et de la subjectivité, c'estune hypothèse parfaitement oiseuse; elle supposerait que l'interprétation et la subjectivité ne sont pas essentielles,qu'une chose détachée de toutes ses relations est encore une chose.

» Volonté de PuissanceEn effet la notion de « réalité » sous-tendant l'ensemble des systèmes métaphysiques ne rend pas compte ducaractère essentiel de l'activité connaissante et se condamne ainsi à lui donner un caractère parfaitement illusoire,voire imaginaire en convainquant les apparences et la subjectivité d'illusion.C'est pourquoi l'on peut se demander si la volonté d'appréhender la réalité selon les schémas de la logique n'est pasce qui nous condamne le plus sûrement à l'illusion et nous écarte le plus de la réalité (tout en étant l'une desmanifestations de la Réalité interprétante-interprétée).« Parménide a dit : « on ne pense pas ce qui n'est pas » nous sommes à l'extrémité opposée et nous disons : ce quipeut être pensé doit être assurément une fiction.

» (Le Crépuscule des Idoles)Certes, l'homme, y compris dans cette attitude, est toujours, ou plutôt se fait toujours nécessairement le sens et lamesure des choses.

Mais ce qui n'est pas légitime, ce qui est évitable, c'est la naïveté dont s'accompagne soninterprétation, naïveté qui — précisément — nous cache la réalité effective.« L'homme cherche la « vérité » : un monde qui ne puisse ni se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai...Il ne doute pas qu'il existe un monde tel qu'il devrait être; il en voudrait chercher le chemin...

Où l'homme est-il alléchercher le concept de la réalité ? Pourquoi déduit-il justement la souffrance du changement, de l'illusion, de la. »

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