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La religion est-elle naturelle ?

Publié le 16/02/2004

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Ce qu'on a appelé au xviiie siècle « religion naturelle « s'oppose aux religions positives comme le judaïsme, le christianisme, l'islam..., qui sont incarnées dans des institutions, et révélées, c'est-à-dire fondées sur la transmission aux hommes d'un message divin écrit et mystérieux (la Bible par exemple). La religion naturelle prône au contraire un rapport immédiat à Dieu, sans l'intermédiaire de l'institution ecclésiastique (« naturelle « s'oppose ici à « artificielle «). Elle voit dans les lois de la nature plus que dans le texte biblique la présence de Dieu. Enfin, elle situe la piété non dans l'observance, mais dans le contenu moral des prescriptions religieuses (« naturelle « signifie donc aussi « rationnelle «). Avec l'idée d'une religion naturelle, le xviiie siècle effectue, par rapport à la philosophie du Moyen Âge, un véritable renversement. À une philosophie « au service de la religion « il substitue, selon une expression dont Kant a fait le titre d'un de ses ouvrages, une « religion dans les limites de la simple raison «.

L'essence de la croyance en la divinité est-elle spontanée ? ou l'homme découvre-t-il la religion en raisonnant ? ou bien encore la religion est-elle un acquis culturel ?

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« [III.

La religion, acte de raison ?] Dans un célèbre dialogue Sur la religion naturelle, Hume met en scène trois personnages qui discutent des méritesrespectifs de la raison et de la révélation dans l'éducation religieuse.

Cléanthe, qui défend la thèse de la religionnaturelle, développe l'argument théologique classique : la preuve de l'existence d'un être suprême est donnée parl'ordre qui règne dans la nature.

Mais peut-on rationnellement déduire l'existence de Dieu ?Toute la philosophie du xviiie siècle s'est posé cette question.

Déjà Descartes avait démontré la possibilité despreuves de l'existence de Dieu.

Dans la Troisième Méditation métaphysique, il découvre l'idée d'infini dont l'homme,être fini, ne peut être l'auteur.

Existe donc, hors de moi, une réalité possédant au moins autant de perfection quel'idée qui la représente : Dieu.

À cette idée d'infini que je ne peux avoir de moi-même, s'ajoute celle de perfection.L'existence de Dieu est prouvée pour Descartes.

Ce qui est une hérésie pour Pascal.Beaucoup de philosophes ont ainsi tenté d'élaborer des preuves rationnelles de l'existence de Dieu. A) La preuve thomiste. La preuve téléologique que Kant nomme « physico-théologique » consiste à assigner Dieu comme cause suprême de l'ordre du monde. Avancée par saint Thomas , cette preuve suppose le principe aristotélicien suivant lequel il est impossible de remonter à l'infini dans une série de causes ordonnées.

Il faut donc s'arrêter à une première cause qui existe par soi originairement et d'une manière indépendante –cette cause, c'estDieu .

Cause de toutes les choses du monde, Dieu est aussi sa propre cause. Dans cette preuve, la voie suivie consiste à partir de l'être donné pour remonter à une cause qui est Dieu .

Mais jamais, dit Descartes , Thomas n'aurait imaginé la possibilité de rejoindre Dieu à partir du sensible s'il n'avait déjà eu l'idée de Dieu .

De plus, si l'univers n'est pas fini, mais indéfini ou infini, il n'y a pas de raison d'arrêter la série des causes.

Enfin, pour Descartes , l'existence de Dieu est plus évidente que celle du monde extérieur.

On ne saurait donc partir de ce monde pour prouver l'existence de Dieu .

D'autant que la preuve thomiste n'aboutit qu'à l'existence d'un auteur de l'univers.

La constatation de l'ordre du monde permet tout au plus de conclure à un « architecte du monde » et non à un être parfait, cad Dieu . B) L'argument ontologique de Descartes. « Si de cela seul que je puis tirer de ma pensée l'idée de quelquechose, il s'ensuit que tout ce que je reconnais clairement etdistinctement appartenir à cette chose, lui appartient en effet, ne puis-je pas tirer de ceci un argument et une preuve démonstrative del'existence de Dieu ? Il est certain que je ne trouve pas moins en moison idée, cad l'idée d'un être souverainement parfait, que celle dequelque figure ou de quelque nombre que ce soit.

Et je ne connais pasmoins clairement et distinctement qu'une actuelle et éternelleexistence appartient à sa nature, que je connais que tout ce que je puisdémontrer de quelque figure ou de quelque nombre, appartientvéritablement à la nature de cette figure ou de ce nombre.

Et partant,encore que tout ce que j'ai conclu dans les Méditations précédentes nese trouvât point véritable, l'existence de Dieu doit passer en mon espritau moins pour aussi certaine, que j'ai estimé jusques ici toutes lesvérités des mathématiques, qui ne regardent que les nombres et lesfigures : bien qu'à la vérités cela ne paraisse pas d'abord entièrementmanifeste, mais semble avoir quelque apparence de sophisme.

Carayant accoutumé dans toutes les autres choses de faire distinctionentre l'existence et l'essence, je me persuade aisément quel'existence peut être séparée de l'essence de Dieu, et qu'ainsi on peutconcevoir Dieu comme n'étant pas actuellement.

Mais néanmoins,lorsque j'y pense avec plus d'attention, je trouve manifestement que l'existence ne peut non plus être séparée de l'essence de Dieu, que de l'essence d'un triangle rectiligne lagrandeur de ses trois angles égaux à deux droits, ou bien de l'idée d'une montagne l'idée d'une vallée ; ensorte qu'il n'y a pas moins de répugnance de concevoir un Dieu (cad un être souverainement parfait)auquel manque l'existence (cad auquel manque quelque perfection), que de concevoir une montagne quin'ait point de vallée.

[...]De cela seul que je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s'ensuit que l'existence est inséparable de lui,et partant qu'il existe véritablement : non pas que ma pensée puisse faire que cela soit de la sorte, etqu'elle impose aux choses aucune nécessité ; mais, au contraire, parce que la nécessité de la chosemême, à savoir de l'existence de Dieu, détermine ma pensée à le concevoir de cette façon.

Car il n'est pasen ma liberté de concevoir un Dieu sans existence (cad un être souverainement parfait sans unesouveraine perfection), comme il m'est libre d'imaginer un cheval sans ailes ou avec des ailes.

»Descartes, « Méditations métaphysiques ». Descartes avait tout d'abord, dans son « Discours de la méthode », montré que les idées que nous. »

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