Devoir de Philosophie

Satisfaire tous ses désirs, est-ce la clé du bonheur ?

Publié le 11/01/2005

Extrait du document

En outre, le  sage qui ne désire rien de plus pourra tout de même, s'il est invité à un banquet, jouir de  la nourriture succulente. De tels plaisirs ne sont nullement interdits, à condition de ne pas les désirer  toujours, de ne pas en être dépendant. Il faut donc passer ses désirs au crible de sa raison et éliminer impitoyablement tous ceux qui ne sont pas naturels et nécessaires, tous ceux qui sont vains, artificiels, superflus ou excessifs . alors nous serons sages et nous atteindrons l'ataraxie, l'état d'absence de trouble de l'âme, cad le bonheur. En effet, ce sont les angoisses, les passions, les désirs inassouvis qui troublent notre âme, nous font souffrir et nous empêchent d'être heureux. Se délivrer de tout cela, c'est déjà  être heureux, de même qu'il faut penser que le plaisir se trouve déjà dans l'absence de souffrance. Nous voyons qu'Epicure  redéfinit le plaisir (et corrélativement le bonheur) à l'encontre de la pensée commune, qui n'aperçoit  de plaisir que dans un excitation  positive des sens  ou de l'esprit. Nous voyons aussi quelle est la vraie nature de l'hédonisme d'Epicure et quel monumental contresens a fait la tradition en en faisant « une morale de pourceaux libidineux se vautrant dans la luxure », alors qu'il s'agit avant tout d'une ascèse, d'une maîtrise des désirs, assez semblable à ce que peuvent pratiquer certains religieux, ermites ou ascètes, même si c'est dans de tout autres buts.     Critique de la sagesse épicurienne.   La sagesse d'Epicure ne nous semble cependant pas entièrement satisfaisante pour au moins trois raisons.

« jusqu'à demande avant que tout ne recommence ; c'est donc prolonger ses souffrances : « Tant que notreconscience est remplie par notre volonté, tant que nous sommes asservis à l'impulsion des désirs, aux espérances etaux craintes continuelles qu'il fait naître, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n'y a pour nous ni bonheurdurable, ni repos.

» Et c'est pour cela que le désir ne nous rend pas heureux ou alors illusoirement mais nous plongedans le désespoir du vouloir vivre.

Dans le désir le but est illusoire ; la possession lui enlève son attrait et le désirrenaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin ; sinon c'est le dégoût, le vide, l'ennui, « ennemis plus rudesencore que le besoin.

» Impossible satisfaction des désirs : la nature même du désir est de se reproduireindéfiniment : à peine satisfait, un désir est remplacé par un autre, qui demande à son tour à être satisfait.

Seulspeuvent échapper à ce cycle désespérant les êtres d'exception dont l'intelligence pure l'emporte sur la volonté.

Etmême l'amour qui pourtant pourrait apparaît comme le paradigme du bonheur ou de « l'être heureux » n'échappe pasà la critique comme c'est le cas dans Petite métaphysique de l'amour .

En effet, dans ce texte, Schopenhauer montre que l'homme va à l'encontre de son bonheur pour satisfaire le besoin de perpétuer l'espèce.

Ainsi lasatisfaction des désirs n'est pas la voie à suivre si l'on veut être heureux.

Transition : Ainsi, la satisfaction semble ne pas être un gage de bonheur possible.

Elle ne rend pas heureux dans la mesure où lanature du désir et du bonheur sont impossibles à concilier semble-t-il puisque le bonheur suppose un état stable quene peut lui assurer le désir.

Cependant n'est-ce pas là une définition négative du désir qu'il convient de reprendre ?Cet ascétisme lui-même est-il gage de bonheur ? II – Revendication du désir, refus de l'ascétisme : la puissance des forts a) En effet, on peut se demander d'où vient cette haine farouche envers le désir comme le demande Nietzsche dans les paragraphes 1 & 2 du Crépuscule des Idoles : Pourquoi la philosophie et la religion mettent-elles si souvent en garde contre le désir, au lieu d'en glorifier la puissance créatrice ? Sous le non de nihilisme, Nietzsche dénonce lacondamnation a priori de tout désir, qui domine selon lui la tradition judéo-chrétienne.

A la volonté de puissance, quiest créatrice et élève l'homme au-dessus de sa condition première, s'opposerait depuis des siècles, selon lui, unevolonté de néant, qui prône lâchement le renoncement et le sacrifice : « attaquer les passions à la racine, c'estattaquer la vie à la racine : la pratique de l'Eglise est hostile à la vie ».

Le désir est l'essence même de la vie.

Deplus, condamner le désir se serait aussi faire le postulat d'une vie future où les sacrifices consenties dans cette vieserait récompensés par des plaisirs dans l'au-delà.

Il s'agit certes de désirs d'un autre ordre mais rien ne nousindique qu'un tel monde existence et devient dès lors compréhensible la position hédoniste.b) On peut s'interroger avec Nietzsche notamment dans la troisième dissertation de la Généalogie de la morale sur la portée de cet idéal ascétique prôné par tout un courant de la philosophie.

En effet, l'ascétisme est unephilosophie de la mort, du corps pauvre et maladif, à l'opposé de la glorification de la volonté et de la puissance quis'affirme dans le désir.

Cette haine du désir produit ces morales ascétiques dans le silence et la solitude descabinets de philosophie.

Elles sont bien éloignées de la vie et ne peuvent donc pas apporter une réponse à unequestion qu'elles ne comprennent pas.

En effet, pour être heureux, il faut vivre et être en vie.

Il y a doncincompatibilité entre la morale ascétique et la réflexion sur le bonheur.

La morale ascétique est l'apanage du faiblepour Nietzsche ; d'un esprit et d'un corps faible qui cherche à se prémunir contre la puissance de l'autre et celle dudésir qu'il ne saurait maîtriser.

Il faut donc vivre pleinement afin d'être heureux, développer sa volonté de puissanceet goûter à la vie.c) Et cette mécompréhension se saisit pleinement si l'on observe la critique que fait Nietzsche de la philosophie de Schopenhauer notamment sur le plaisir esthétique dans sa Généalogie de la morale .

En effet pour développer sa critique Nietzsche considère qu'il y a peu de choses dont Schopenhauer parle avec autant d'assurance que lacontemplation esthétique.

A ce sujet, Schopenhauer dit qu'elle agit directement comme l'intérêt sexuel.

Il ne se lasse jamais de glorifier cette délivrance de la « volonté » comme étant le grand avantage et l'utilité de l'étatesthétique.

« On serait même tenté de se demander si la conception fondamentale de « volonté et représentation »n'a pas son origine dans une généralisation de cette expérience sexuelle.

» En effet, ce dernier, dans Le monde comme volonté et comme représentation écrit : « c'est l'ataraxie, qu'Epicure estimait comme le bien suprême, l'apanage des dieux ; nous sommes pour cet instant, délivrés de l'odieuse contrainte de la volonté, nous célébrons lesabbat des travaux forcés du vouloir, la roue d'Ixion immobile… » Schopenhauer a décrit l'un des effets du beau,l'effet calmant sur la volonté ; mais est-ce seulement un effet normal ? Stendhal lui insiste sur un autre effet dubeau : le beau est un promesse de bonheur.

Il s'agit dans ce cas d'une excitation de la volonté, d'un intérêt par labeauté.

« Dès lors, on peut peut-être objecter à Schopenhauer sa compréhension du kantisme, c'est-à-dire du beaucomme désintéressement.

En effet, le beau plaît ici par intérêt et pour l'intérêt le plus fort, c'est-à-dire celui de ladélivrance d'une torture.

Et en ce sens, à travers l'exemple de Schopenhauer, à la question que signifie le fait qu'unphilosophe rende hommage à l'idéal ascétique ? » L'art n'est donc pas le remède au désir, c'est même l'inverse, il estsa mise en forme en tant que puissance créatrice.

Transition : Ainsi faut-il mettre un terme à cette haine du désir et cette promotion des idéaux ascétiques qui ruinent la vie etcorrespondent à un refus d'un bonheur terrestre ou à la peur de la puissance du désir ou tout simplement du désird'autrui.

N'ayant qu'une existence terrestre assurer il convient de satisfaire ses désirs afin de nous rendre heureux.Cependant, il semble que la puissance du désir contienne sa propre négativité en ce sens où la satisfaction de tousnos désirs entraîne une impossibilité même pour la réflexion.

Certains désirs comme celui d'immortalité est bienimpossible, mais il faut aussi bien se garder et être vigilant face à la puissance du désir afin de ne pas setransformer selon l'expression qu'emploie Mill dans l'Utilitarisme en « pourceaux d'Epicure ».

Il convient dès lors de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles