Devoir de Philosophie

Sommes-nous prisonniers de notre passé ?

Publié le 02/01/2004

Extrait du document

  • Un sujet à la fois très classique et intéressant, en lien étroit avec les connaissances acquises durant l'année. Le candidat au baccalauréat doit pouvoir répondre et à la question et au problème qu'elle soulève.
  • Commencez par conceptualiser et définir les termes : - notre : l'adjectif possessif signale qu'il s'agit d'un passé personnel, non de celui de quelque collectivité (nation, société, etc.). - passé : dimension du temps écoulé, envisagé dans son irréversibilité absolument irréductible. - prisonnier : ici, esclave de... - sommes-nous : ici, la copule (verbe être).

Cette question a deux dimensions, l’une plus personnel, l’autre plus historique et sociale. Etre prisonnier, veut dire dans ce premier temps que l’on ne peut s’extraire de ce passé, qu’il nous empêche de voir l’avenir, de nous projeter même dans le présent. C’est aussi prendre le passé comme élément de la temporalité fondamentale et non le présent ou l’avenir. Quelle est la temporalité fondamentale de l’homme ? Aussi, d’un autre point de vue, il faut se demander quelle la temporalité fondamentale de la vie sociale, quel est le poids du passé dans notre vie et dans l’histoire, prend-t-on des libertés avec notre passé, ou sommes-nous obligés de nous référer à lui en permanence ?

« irréversible, uniforme, historique, profane ; la durée ne peut correspondre alors qu'aux aspects les plus pauvres de laconscience.

La conscience du temps constitue une donnée première à partir de laquelle l'être humain se pense dansune finitude absolue.

Que ce soit la durée- mesure ou la durée- vécue, nous sommes toujours prisonniers del'intuition temporelle du « flux », menacés, en sursis, à l'intérieur du temps.

Nous sommes bordés par deux néants :le néant de la naissance et le néant de la mort.

Pour la pensée de la temporalité comme flux, la durée signifiel'écartèlement de la conscience entre la certitude implacable de la mort et le désir à jamais inassouvi d'éternité.Aussi, dans ce cadre il est difficile de penser que nous sommes prisonniers du passé, puisque le temps est un fluxcontinu, on ne peut en être prisonnier, même le temps est trop fluant, rapide pour qu'on puisse en être prisonnier,au contraire cette pensée pourrait amener à suspendre le cours du temps 2) déterminisme social comme prison ? Le déterminisme social, fait mise au jour par des penseurs comme Bourdieu, correspond à une forme de prisonsociale.

Mais est-ce assimilable entièrement au passé de l'individu, est-ce une fatalité ? Nous ne vivons qu'auprésent, et le déterminisme n'est en vérité qu'un conditionnement, une direction dans lequel l'homme est libre de semouvoir, de s'arranger des conditionnement souvent synonymes d'adversité et de contraintes.

L'existentialisme viala philosophie de Sartre pensera au contraire que nous sommes libre quelque soit la situation, « L'existence précèdel'essence » signifie bien que l'homme a à se construire au-delà de toute essence prédéterminée, et donc de toutdéterminisme social.

Il est évident que nous sommes le produit de notre éducation, de notre culture et passeulement individuel.

Aussi, ce passé ne cesse de s'augmenter tout au long de notre vie, et ce sont plutôt nos choixqui nous emprisonnent plutôt que notre passé.

Notre vie n'est que la résultante de nos choix, qui sont le plussouvent personnels, parfois influencés par la société.

Aussi, parler du passé de prison pour notre présent seraitpresque impropre, il faudrait parler de choix qui s'insère dans une existence humaine forcément sociale.

Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existenceavant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objetsmatériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objetva servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile,l'essence précède l'existence, et son existence ne vaut que dans la mesureoù elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permis de laconcevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieuune sorte d'artisan supérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'uneidée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait au préalable ce qu'il crée.

Chaqueindividu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiiesiècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaquehomme étant un exemplaire particulier d'un concept universel : l'Homme.

Dupoint de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond, tous leshommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leurstatut social.

Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieun'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni de référent suprême.

Ily a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abordexistent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on sepense ensuite.

Si l'homme est a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'estrien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde :"L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." 3) Le poids de l'histoire ? Il est difficile de penser que nous sommes prisonniers du passé, dans la mesure où nos sociétés modernesprivilégient le présent et non le passé.

Il ne reste du passé ce que l'homme a bien voulu conserver, ou du moins cequi est passé au travers de la destruction.

Aussi, il peut rester du passé, ce qui par chance est passé au travers del'usure du temps, ou ce que l'homme a sciemment protéger.

Aussi, il existe deux attitudes vis-à-vis du passé : nevoir en lui que le souvenir des malheurs passés, comme l'Ancien Régime après la Révolution , ou comme le MoyenAge à l'époque contemporaine , période perçue comme obscure, tyrannique.

Mettre à bas les restes de ces époquesa été perçu un moyen d'échapper à un éventuel retour de ces malheurs.

D'autres, plus nostalgiques, et parfois jugésréactionnaires ont senti la nécessité de protéger ce passé jugé pittoresque, noble, et réceptacle de la mémoire detout un peuple.

Mais il existe un intermédiaire entre une nostalgie triste et improductive et un simple acte deconservation d'éléments importants de l'histoire.

Aussi, l'idée même de conservation est récente et date seulementde la fin du 18 e siècle et de la fin du 19 e siècle.

Les destructions de la Révolution française y sont pour beaucoup. Autant dire que les choses anciennes sont rares et ont de ce fait une grande valeur et une grande capacité àsusciter l'intérêt des foules.

Ce qui reste du passé est souvent conservé dans des musées ou des institutions qui lespréservent des changements et des aléas de l'histoire.

Les bâtiments anciens, les monuments sont l'objet derestauration, de protection à l'inventaire des monuments historiques, les villes et les quartiers anciens sont parfoisentièrement protégés.

De même, des sites naturels témoins du passé de la Terre.

De ce fait, la plupart des objetsque nous utilisons, ou plutôt que nous consommons sont voués à la destruction et d'autant plus à notre époquevouée au culte de la nouveauté et du progrès, pour qui tout ce qui est « dépassé » mérite d'être jeté et détruit.

Lerecyclage lui-même empêche quelque permanence du passé que ce soit.

Ce qui fait penser que l'homme vit toujoursau présent, et ne se projette jamais dans l'avenir, et plus précisément, il ne se demande jamais ce qui dans l'avenir. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles