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Le sujet est-il seul au monde ?

Publié le 22/01/2004

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D'autant plus que la morale ne repose pas uniquement sur la raison, mais aussi sur la foi.Être conscient, c'est aussi sentir quelque chose, éprouver des sentiments. Cela signifie-t-il que la conscience reste en quelque sorte enfermée dans sa subjectivité ? Mais ne risquerait-elle pas alors d'être source d'illusions ? Toutefois, la nature paradoxale de la conscience, sa complexité, convient peut-être à l'ampleur de son domaine qui, au-delà des limites de la raison, s'étend au fonctionnement global et diversifié de l'esprit humain. La conscience semble se distinguer de la raison, non pas parce que la raison pourrait exister sans conscience, mais parce que la conscience ne se limite pas à la rationalité : les sensations, les émotions, les opinions plus ou moins fondées, l'intuition, sont des phénomènes de la conscience. Ce qui fait l'identité irréductible d'un sujet semble plutôt se trouver du côté de la conscience, avec l'ensemble de son vécu, que de la raison, plus objective, par laquelle la personne ne diffère nullement d'une autre.Si la conscience enregistre les sensations, elle est aussi capable de prendre de la distance avec elles, de distinguer ce qui relève du moi et ce qui relève du monde. Elle représente ainsi un moyen privilégié d'accès au réel. Avec la complicité de la raison, pour des raisons de convenance, la conscience nous empêche d'être nous-même et de nous exprimer.

« n'est pas un objet pour moi, ni le mien pour lui : ils sont des comportements d'emblée compréhensibles, parce queles deux s'inscrivent dans un monde commun, qui est celui de la perception.

Il n'y a donc pas des mondes isolés, quicorrespondraient à autant de sujets esseulés, mais un seul monde de la perception, qui permet une communicationdes consciences : un surgissement simultané des corps percevant et expressifs (pour le dire plus simplement, parceque je perçois les choses du monde et exprime mes sensations et émotions, je comprends d'emblée autrui, qui faitde même).

Merleau-ponty donne un exemple frappant pour se faire comprendre : le regard d'un homme sur moi neme laisse jamais indifférent, alors que celui d'un chien ne me gêne pas.

S'il en est ainsi, c'est que même sans lamédiation du langage, l'intériorité d'autrui me touche toujours immédiatement.

Il faut donc dire que parce que je nesuis pas un pur esprit mais aussi un corps percevant, je ne suis pas seul au monde. III.

La solitude authentique n'est pas isolement subi, mais choix du sujet Merleau-ponty nous permet de comprendre que le sujet n'est pas seul au monde au sens où il partage d'emblée un monde commun avec les autressujets.

Mais cela nous montre seulement que le sujet ne subit pas unisolement de fait.

Or il pourrait se faire que sur cette base le sujet puissechoisir la solitude activement.

Mais alors quelles raisons aurait-il de le faire ?Dans Être et temps , Heidegger montre que le sujet vit la plupart du temps sur un mode inauthentique, au sens où se fuit lui-même dans son être véritable,dont la caractéristique est d'être mortel.

Mais le sujet peut aussi prendre larésolution de cesser de fuir la conscience de sa propre mort à venir.

Or quandla fuite cesse, Heidegger dit au § 53 que le sujet connaît une solitudecomplète, car chacun est seul pour affronter la mort (personne nem'accompagne dans la mort, comme on pourrait l'accompagner dans unepromenade ou toute autre activité).

Or si cette solitude peut être choisie,c'est parce que seule cette expérience, bien qu'elle soit angoissante, permetde vivre authentiquement une vie d'homme, qui est finie.

Ayant prisconscience qu'il vit dans une temporalité finie, l'être humain est donc mieux àmême de faire les bons choix qui lui permette de vivre une vie riche.

Il fautdonc dire que si je suis seul au monde, c'est que je le choisis, comme uneexpérience fondamentale qui me permet ensuite d'autant mieux d'aller vers lesautres. Conclusion L'asymétrie entre l'accès que le sujet a à sa propre subjectivité et aux choses extérieures trace une frontièrequi semble isoler le sujet du reste du monde.

Mais cette séparation repose en réalité sur une conception du sujet quile manque comme être incarné et percevant, qui partage avec les autres un monde commun.

Si je peux être seul aumonde, ce n'est donc pas en vertu d'une donnée de l'existence, mais par choix, parce que l'expérience de la solitudepermet de se saisir de soi-même sur un mode authentique qui permet ensuite d'aller véritablement vers les autres.. »

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