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LES STATUETTES CYCLADIQUES, DE LA FABRICATION AUX FONCTIONS

Publié le 13/11/2020

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LES STATUETTES CYCLADIQUES, DE LA FABRICATION AUX FONCTIONS   Plan de l’exposé:   Introduction    I.Présentation générale, les différents « types » de figurines    II.Technique de fabrication : sculpture et peinture   III.Fonction et signification    Conclusion   Bibliographie      Après une présentation générale des différents « types » de figurines cycladiques , je conduirais mon analyse selon deux axes:   1- les aspects techniques et stylistiques, ce qui pose directement la notion de fabrication    2- la fonction et la signification spécifique des statuettes dans les différents contextes cycladiques     Introduction    L’intérêt porté aux figurines de marbre cycladiques a contribué a en faire un domaine à part de l’histoire de l’art égéen. La sculpture des Cyclades invite à réfléchir en amont sur ses origines qui correspondent aux origines de la plastique grecque dans son ensemble. Les Cyclades dessinent un espace où s’est jouée la transition entre les traditions et les styles archaïques. La sculpture des Cyclades serait le terme d’une longue genèse entamée en Egypte, passant peut-être par la Crète, et s’achevant dans les îles.   Le succès des « idoles primitives » est dû à des artistes, des sculpteurs surtout, qui cherchaient leur inspiration ailleurs que dans l’art classique: Brancusi, Epsein ( qui ont vu à Paris des figurines cycladiques), Giacometti, Moore, Picasso qui en vante l’art épuré. «Des Grandes-Déesses de la vie, des Fécondités, j’en connais de toutes les sortes […] Il n’y a que les sculpteurs des îles [cycladiques] qui aient trouvé le moyen de les transformer en signes. D’habitude, elles sont plutôt fantastiques. Ou symboliques. Un peu comme la Vénus de Lespugue :des ventres. La mienne, celle que vous avez vue, elle me plaît, parce que j’aime la trouvaille du violon. Mais dans d’autres îles, le violon disparaît. Donc plus de ventre. C’est la déesse si vous voulez, enfin, l’objet magique, ce n’est plus la Fécondité. Il reste les petits seins sans volume, les lignes gravées pour les bras… Plus fort que Brancusi. On n’a jamais rien fait d’aussi dépouillé ».   La redécouverte des idoles cycladiques intervient à la fin du xviiie siècle.  L'intérêt se ravive à partir de 1880, quand les archéologues publient leurs appréciations sur les idoles cycladiques. Dans leurs textes, ils formulent des jugements esthétiques et essaient d'élaborer les premières théories concernant l'usage et l'origine des statuettes. Un premier dialogue s'instaure donc, même si ces trouvailles archéologiques surgissent de manière accidentelle, à la suite de fouilles clandestines, et sont étudiées en dehors de leur contexte archéologique. Les jugements esthétiques négatifs dérivent de la conception d'une beauté dominante. Omniprésent, l'idéal de la Grèce classique ne laisse aucune place aux approches divergentes. Les archéologues se laisseront séduire par les idoles cycladiques lorsque la préhistoire et, plus précisément, la protohistoire égéenne, gagnera du terrain. Les chercheurs commencent à s'intéresser véritablement au contexte archéologique des idoles afin de les étudier plus scientifiquement. Cette familiarité remplace les jugements négatifs par des positifs, qui libèrent et élargissent le terrain de la recherche.   La civilisation mal connue (« culture de Kéros-Syros ») qui s'épanouit dans les îles du centre de la mer Égée durant le IIIe millénaire est caractérisée par la production d'ustensiles en obsidienne de Mélos (Milo), mais aussi de récipients et surtout de statuettes en marbre communément appelées « idoles cycladiques », bien que leur signification, sans doute variable, reste mystérieuse. La plupart représentent des femmes debout, pieds joints et bras croisés sur le buste. La stylisation extrême de la figure humaine, avec des têtes où, le plus souvent, le nez seul est indiqué plastiquement, ne doit pas leurrer : ces volumes simples et soigneusement polis, aux lignes épurées et aux proportions concertées, recevaient des compléments peints qui leur donnaient un aspect beaucoup plus figuratif. Deux mille ans avant que l'art grec ne réinvente des figures en marbre rehaussées de couleur et obéissant souvent à un canon de proportions très élaboré, on a pratiqué dans les Cyclades une sculpture en marbre dont l'apparente rigueur séduit le goût de notre époque.   Les premieres figures des Cyclades dans leur ensemble se divisent en deux types, schématique et naturel. Les figures schématiques sont relativement communes et particulièrement diverses dans la phase de Grotta-Pelos, bien qu’elles aient continué à être faites tout au long de la période. Les premiers exemples ont des caractéristiques en commun avec des figurines contemporaines produites ailleurs dans la région méditerranéenne orientale, bien qu’elles se développent de manière typiquement cycladique. Les figures schématiques sont généralement de profil très plat et caractérisées par l’absence d’une tête clairement définie. Les formes les plus simples ont à peine cessé d’être des galets de plage.     Bent a fait des remarques selon lesquelles, au cours de ses fouilles, il a trouvé « des morceaux plats et ronds de marbre que je jetais comme de simples cailloux à l’époque », mais avec lesquels il a décidé plus tard qu’il s’agissait probablement d’une « représentation grossière de la forme humaine ». En fait, Bent était plutôt en avance sur son temps dans sa reconnaissance de figures schématiques basées sur des formes humaines; en effet, il a même suggéré que deux figurines schématiques qu’il a trouvé ensemble dans la même tombe pourrait représenter l’homme et la femme. Ces deux éléments sont typiques dans leurs profils plats et leurs « têtes » en dents de scie. La taille entaillée de l’un le rapproche du type « violon », et il a certainement un regard plus féminin que son compagnon à flanc droit. Les figurines « violon » sont ainsi appelées en raison de leur forme. Elles portent parfois des détails de surface incisés, en particulier des triangles pubiens et des rainures à la taille.  Il existe pourtant une figurine cycladique de type « violon » qui est inhabituelle parce qu’elle a des seins et une indication des bras, ainsi que le triangle pubien incisé et une entaille profonde à la taille. Elle semble être un exemple tardif, peut-être contemporain des types de figure naturaliste, par lequel elle semble avoir été influencée. Image 19    Les types des statuettes cycladiques sont très variés. Etant donné que la majorité des oeuvres sont sans contexte spécifique, et souvent sans provenance assurée, les typologies existantes, fondées sur des critères stylistiques, ne peuvent avoir qu’une valeur chronologique, géographique ou historique incertaine.  Des figurines schématiques, qui prolongent des types du Néolithique, existent en Egée pendant tout le BA. Dans les Cyclades, elles sont particulièrement variées au CAI: « idoles » à têtes réduite à une simple tige et à un corps rétréci à la taille, dites en violon, ou de forme trapézoïdale. souvent très rudimentaires, elles peuvent avoir des détails incisés, comme le collier à la base du cou d’une figurine de Kimolos ( image), plus rarement modelés, comme une figurine d’Amorgos qui est exceptionnelle par l’indication des seins, des bras et du triangle pubien, et forme une transition vers les formes naturalistes (image). Elles se poursuivent au CA II, avec notamment le type dit d’Apeiranthos ( Naxos) où la tête est simplement suggérée par un renflement au sommet du corps, et au CA III; on retrouvera des types similaires en Crète jusqu’au MM.  Parmi les types naturalistes, le plus ancien est celui de Plastiras (CA I), du nom d’un cimetière de Paros. De petite taille (moins de 30 cm pour la plupart), plates ( on a suggéré des prototypes en bois), ces figurines, proches de celles du Néolithique, ont un cou très long, des épaules carrées, des hanches larges; les mains se rejoignent sur la poitrine ou l’abdomen, les jambes sont séparées, ce qui peut entraîner cassures et réparations. Les traits du visages sont parfois marqués (bouche, oreilles, trou pour les yeux incrustés); quelques-unes portent une coiffe conique ou cylindrique (image). Un certain nombre sont masculines.  Un type hybride, celui de Drios (Paros), associe à une forme en violon une tête proche du type de Plastiras. Vers la fin de la période apparaît notamment le type dit de Louros ( Naxos), intermédiaire entre schématisme et naturalisme, aux formes simplifiées, aux bras en moignons, sur lequel les traits du visage ne sont pas indiqués (image) C’est au CA II (2750-2300), dans la culture de Kéros-Syros, qu’apparaît le type le plus caractéristique, dit « canonique », celui des figurines aux bras croisés, représentées allongées, comme des gisants. Le type général englobe plusieurs variétés, produits de différents ateliers locaux. Les premières, celles de Kapsala (Amorgos), ont désormais un profil en ligne brisée, tête en arrière et genoux fléchis; les pieds sont généralement allongés. Minces, elles ont des formes arrondies, épaules plus larges que les hanches, jambes séparées au niveau des mollets. Les têtes ovales sont encore rendues de manières schématique.  Les figurines du type de Spédos (Naxos) constituent le groupe le plus nombreux. On trouve parmi elles des exemplaires de grande taille( l’une atteint 1,48m) provenant essentiellement de Kéros, Naxos et Amorgos; en font aussi partie les musiciens les plus évolués: deux harpistes et un joueur de flûte (image) de Kéros se rattachent à cette catégorie. Elles se différencient du groupe Kapsala par leur construction plus géométrique et des incisions plus nombreuses.  Le groupe « récent » est composé uniquement de figurines féminines, à tête en forme de lyre; les jambes sont le plus souvent jointes, les pieds allongés et écartés; des incisions marquent le triangle pubien. Sur plusieurs d’entre elles, le modelé du ventre arrondi paraît indiquer la grossesse: si l’on admet que ces figurines avaient un usage funéraire, cela pourrait correspondre à l’image de femmes mortes en couches. Vers la fin du CA II, les figurines du groupe de Dokathismata (Amorgos), à tête presque triangulaire, sont très plates, avec un profil anguleux; elles privilégient les lignes plus que le volume. Les plus tardives, celles du groupe de Chalandriani (Syros), s’éloignent de la tradition, de petite taille, elles ont une poitrine trapézoïdale, parfois presque carrée, les bras croisés au dessus du pubis et des jambes plus courtes, aux pieds rudimentaires (image). Dans ce dernier groupe, réapparaissent des figurines masculines. Un type particulier dit du « guerrier-chasseur », avec baudrier passé en diagonales la poitrine poignard, on a suggéré que ces représentations, vers la fin du CA II, pouvaient être liées à un contexte de raids maritimes et d’insécurité.      Technique: sculpture et peinture   Les figurines existent rarement dans un autre matériau que le marbre, dont les sources principales étaient les îles de Kéros et de Naxos. Une, en pierre volcanique, vient probablement de Théra, où le turf local était aussi utilisé. Seuls quatre exemplaires en métal (plomb), de petite taille et de facture grossière, sont connus.  Les expérimentations modernes ont montré que les figurines de marbre pouvaient être réalisées assez rapidement, avec des outils simples en pierre (obsidienne, marteaux d’émeri, pierre ponce pour le polissage). Leur fabrication ne nécessitait donc pas de nombreux spécialistes sur chaque îles.  Les figurines étaient à l’origine ornées de motifs peints, qui reflétaient des partiques de décoration corporelles, ils servaient à indiquer des détails qui donnaient une expression au visages: yeux en amande, sourcils, plus rarement la bouche, étaient parfois rendus en noir (cinabre), bleu sombre ( azurite) et rouge (hématite), ainsi que la chevelure ou des bandeaux de front (image); certains représentaient des bijoux ou des tatouages; on a décelé dans un cas des yeux multiples sur le visage et une jambe. Peu d’entre elles ont conservé des traces de couleur; mais l’utilisation de m méthode modernes ( comme la réflectographie ultraviolette) a permis de révéler l’existence de décors disparus.  Ces décors , qui ont protégé la pierre, subsistent parfois simplement sous la forme de traces « fantômes », en très léger relief; peu attestés au CA I, ils semblent s’aitre développés au CA II. Le marbre, en raison de sa blancheur, procurait un fond bien adapté pour l’application de détails peints. Ils pouvaient être éventuellement modifiés, à l’inverse du décor sculpté ou incisé; ils s’adaptaient ainsi à une utilisation des figurines au cours de rituels variés.  Le sculpteur utilisait sans aucun doute un système traditionnel de dimensions, mais les variations que l’on observe, souvent irrégulières, ne visaient certainement pas, comme dans la sculpture grecque, un but esthétique particulier et ne faisaient pas partie d’une règle.    Tête d’une statue féminine. Kéros (archipel des Cyclades), cycladique ancien II, vers 2600-2500 av. J.-C. Marbre. H. 27 cm. Don Rayet, 1873. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, Ma 2709. Cette tête a été rattachée par les historiens de l’art grec au type des idoles aux bras croisés, découvertes en Mer Egée, dans l’archipel des Cyclades, sur l’île de Keros. Il faut imaginer le blanc de ce marbre couvert de couleurs. Elle était peut-être le support d’un décor, aujourd’hui disparu, qu’on lui donnait des ornements criards. De grande dimension, elle provient probablement de sculptures qui faisaient sans doute 1,50 mètres de haut est très caractéristique du travail du marbre à cette époque c’est à dire à la période du bronze, à un moment où se développe dans cette région une culture qui ne connait pas encore l’écriture mais qui excelle dans la création de ses idoles aux longs visages de marbres soigneusement polis. La forme est équilibrée, géométrisée. Le long né, est caractéristique. On remarque le détail des oreilles sculptées de l’autre côté du visage. Lorsqu’on parle d’idoles, on entend par là le culte des images des ancêtres, des déesses, de la fertilité, des compagnes placées dans des sépultures.   Fonctions et signification    La longue tradition de fabrication de ces figurines de marbre indique leur importance dans la société cycladique. La plupart ont été trouvées dans des cimetières et leur aspects « gisants » de même que leurs peintures, peuvent évoquer d’abord un usage funéraire; mais toutes les tombes d’une m^me nécropole ne possédaient pas de figurines, et certaines proviennent de contexte d’habitat. Leur fonction n’était peut-être donc pas uniquement funéraire et le dépôt dans la tombe pouvait ne constituer que la phase finale d’une longue utilisation. Les hypothèses sur leur signification oscille d’un rôle cultuel mal défini à celui d’un symbolisme social. On a proposé par ailleurs de voir dans les figurines aux bras croisés l’image d’une féminité idéale, et les harpistes ont pu être intérêts comme la représentation quasi mythique de navigateurs cycladiques contant, à la manière des aèdes, leurs aventures lointaines.  Il n’y a pas d’exagération des caractéristiques féminines dans les statuettes. L’état de grossesse de certains d’entre elles évoque naturellement des notions de fertilité, mais il peut également y avoir une fonction de protection de leurs propriétaires à des moments difficiles de la vie. Certains de ces types semblent appropriés à une sorte de  dévouement au sanctuaire : les musiciens pourraient bien jouer en l’honneur d’une divinité, les chasseurs-guerriers pourraient poursuivre leurs activités en l’honneur, ou sous la protection d’un dieu, et ainsi de suite . D’autres semblent peut-être plus susceptibles d’être des représentations d’une déité. Les figures assises peuvent entrer dans cette catégorie car les dieux sont plus susceptibles de s’asseoir parmi les mortels que les adorateurs de s’asseoir en présence d’un dieu. Il a récemment été suggéré que les très grandes figures pourraient avoir été statues de culte, ce qui signifie que les statues représentant la divinité étaient le centre de l’activité de culte. Elle recevaient le culte, les prières et les offrandes. Encore une fois, l’absence de contexte signifie que toute suggestion ne peut être qu’hypothétique, mais il a été souligné que les oreilles sont plus fréquemment trouvées sur les grandes statues. Ce n’était pas simplement en raison de l’espace libre, ou à cause de la préférence du sculpteur. Il semblerait que les oreilles étaient conçues pour écouter les prières.   Il semble certain que les figurines étaient importantes pour les premiers habitants de l’île des Cyclades.  La tradition persistante de leur fabrication semble l’indiquer, tout comme le fait qu’ils ont été faits de marbre, de haute qualité, matériau durable qui a été long travaillé. Il semble très probable que les types de figures schématiques représentent généralement des versions abstraites de la forme féminine nue des types naturalistes. Elles ont été trouvées principalement dans les tombes, et certaines caractéristiques des figurines à bras plié, en particulier, évoquent des associations funéraires. Leur posture inclinée et leur inactivité tranquille sont peut-être les plus remarquables, bien que leurs bras aient pu évoluer en partie parce qu’une telle position était facile à sculpter et réduisait le risque de rupture.  On pourrait ajouter le lien possible entre la décoration peinte sur les figures et l’utilisation de la peinture dans le rituel funéraire, si l’on peut supposer que c’est la raison de la présence fréquente de matière colorante dans les tombes. Il peut aussi être significatif que sur les figurines, là où la peinture ou les fantômes de peinture sont bien préservés, il y ait rarement aucune indication de la bouche peinte : peut-être une équation symbolique est faite entre l’absence de parole et la mort. L’association funéraire est donc très frappante. De façon générale, nous savons que dans les sociétés anciennes, des statuettes ont été placés dans des tombes pour diverses raisons. Il peut s’agir de domestiques qui assistent aux morts dans l’au-delà, ou  parfois avec des rôles spéciaux. Par exemple, certaines statuettes féminines peuvent être des concubines, des musiciens peuvent jouer pour le défunt, et ainsi de suite. Elles peuvent être des biens personnels, pensé pour protéger le propriétaire dans la vie avant de l’accompagner à la tombe. Elles pourraient également représenter leurs propriétaires ou une divinité. Si un homme est mort avant l’âge du mariage, une statuette feminine  « épouse de remplacement » pourrait être considérée comme nécessaire pour lui, alors qu’aucune figure de ce genre ne serait nécessaire dans l’inhumation d’un homme plus âgé.    Conclusion Même si l’hypothèse de l’utilisation possible de statuette dans le culte domestique est acceptée, nous ne savons toujours pas ce qu’elles représentent. Une divinité féminine, peut-être avec des adorateurs représentés à leur propre image. Alors que l’hypothèse jadis à la mode selon laquelle les peuples préhistoriques de la mer Egée adoraient une déesse « Grande Mère » est manifestement simpliste.Il est en effet nécessaire de tenir compte du fait que la majorité des figures cycladiques sont sous la forme d’une femme nue, et une divinité féminine reste une identification possible.     Toute explication des statuettes doit également tenir compte de la diversité des types représentés. En plus des figures canoniques féminines aux bras plissés, il y a des femmes assises et des compositions de groupe, y compris plusieurs cas où une petite femme se tient sur la tête d’une plus grande. Les hommes sont représentés de diverses façons. Certains sont sans ornement, certains portent les attributs de chasseurs-guerriers, certains sont présentés dans des compositions de groupe, d’autres sont engagés dans des activités telles que jouer de la harpe ou de la flûte, ou même en train de proposer un toast.        

«  2- la fonction et la signification spécifique des statuettes dans les différents contextes cycladiques     Introduction    L'intérêt porté aux figurines de marbre cycladiques a contribué a en faire un domaine à part de l'histoire de l'art égéen.

La sculpture des Cyclades invite à réfléchir en amont sur ses origines qui correspondent aux origines de la plastique grecque dans son ensemble.

Les Cyclades dessinent un espace où s'est jouée la transition entre les traditions et les styles archaïques.

La sculpture des Cyclades serait le terme d'une longue genèse entamée en Egypte, passant peut-être par la Crète, et s'achevant dans les îles.

  Le succès des « idoles primitives » est dû à des artistes, des sculpteurs surtout, qui cherchaient leur inspiration ailleurs que dans l'art classique: Brancusi, Epsein ( qui ont vu à Paris des figurines cycladiques), Giacometti, Moore, Picasso qui en vante l'art épuré. «Des Grandes-Déesses de la vie, des Fécondités, j'en connais de toutes les sortes […] Il n'y a que les sculpteurs des îles [cycladiques] qui aient trouvé le moyen de les transformer en signes.

D'habitude, elles sont plutôt fantastiques.

Ou symboliques.

Un peu comme la Vénus de Lespugue :des ventres.

La mienne, celle que vous avez vue, elle me plaît, parce que j'aime la trouvaille du violon.

Mais dans d'autres îles, le violon disparaît.

Donc plus de ventre.

C'est la déesse si vous voulez, enfin, l'objet magique, ce n'est plus la Fécondité.

Il reste les petits seins sans volume, les lignes gravées pour les bras… Plus fort que Brancusi.

On n'a jamais rien fait d'aussi dépouillé ».   La redécouverte des idoles cycladiques intervient à la fin du xviiie siècle.  L'intérêt se ravive à partir de 1880, quand les archéologues publient leurs appréciations sur les idoles cycladiques.

Dans leurs textes, ils formulent des jugements esthétiques et essaient d'élaborer les premières théories concernant l'usage et l'origine des statuettes.

Un premier dialogue s'instaure donc,. »

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