bioastronomie - encyclopédie.

bioastronomie - encyclopédie. n.f., science dont l'objet est la recherche de la vie dans l'Univers. L'exploration spatiale n'a pas décelé de présence de vie ailleurs que sur la Terre. Il n'est cependant pas exclu que le sol gelé de Mars renferme des « fossiles «, témoins d'une vie qui se serait développée dans l'eau qui a dû recouvrir au moins partiellement la planète avant qu'elle ne perde son atmosphère et ne se refroidisse. La vie n'existe-t-elle alors que sur la Terre, ou y a-t-il ailleurs des êtres intelligents ? Et s'il y a d'autres formes d'intelligence dans l'Univers, est-il possible d'en détecter l'existence ? Y a-t-il même une chimie « prébiotique « à l'oeuvre dans l'Univers, c'est-à-dire fabriquant les molécules de base nécessaires à la réalisation des molécules complexes de la vie ? La vie venue d'ailleurs ? À cet égard, l'observation de Titan est très intéressante : ce satellite de Saturne, entouré d'une atmosphère riche en méthane et en azote, apparaît comme un excellent modèle de la Terre primitive, préservé à une température très basse (-180 o C). On y trouve en altitude des composés du carbone et de l'azote. C'est dans un tel modèle d'atmosphère que Stanley Miller, en 1953, avait réussi à synthétiser expérimentalement les molécules de base entrant dans la chimie complexe du vivant. C'est pourquoi l'exploration de Titan par les sondes Cassini-Huygens a été programmée pour l'an 2004. Il faut noter cependant que ce modèle de l'atmosphère terrestre est fortement remis en question. On a découvert également toute une gamme de molécules organiques dans certaines météorites. L'examen de la comète de Halley a montré qu'elle émettait des composés du carbone et de l'azote, et que son noyau comportait sans doute un mélange de molécules organiques complexes. Plus largement, des observations révèlent une chimie du carbone active au voisinage des étoiles et dans le milieu interstellaire. On y découvre des molécules organiques de plus en plus nombreuses (environ une centaine en 1990) et de plus en plus complexes (certaines d'entre elles comportent plus de cinquante atomes de carbone). Ces découvertes viennent étayer les hypothèses selon lesquelles la vie est née ailleurs que sur la Terre, celle-ci ayant été ensemencée par des comètes qui l'ont frôlée dans un processus non catastrophique. Même s'il y a loin de cette chimie prébiotique à la vie ellemême, toutes ces observations donnent à la Terre un statut un peu moins exceptionnel qu'on ne l'imaginait il y a peu. À cette remarque s'ajoute celle du dénombrement des planètes dans l'Univers. Dans notre galaxie, on évalue à une dizaine de milliards le nombre d'étoiles semblables à notre Soleil. Il devient de plus en plus difficile d'imaginer que seul ce dernier est entouré d'un cortège de planètes. Mieux, on découvre de plus en plus fréquemment depuis 1980, outre des disques de poussières entourant des étoiles, des grosses planètes comparables à Jupiter ou nettement plus grosses. Les moyens d'observation ne peuvent encore permettre de dire s'il existe des planètes de la taille de la Terre, ou de décrire avec un peu de précision les planètes dont l'existence est prouvée. Ainsi, une chimie prébiotique omniprésente dans un Univers peuplé probablement d'un grand nombre de planètes conduit certains scientifiques à la conclusion que la vie a pu se développer en bien des sites. À l'écoute d'autres civilisations. Si l'on avance l'hypothèse que d'autres planètes abritent la vie et que leur évolution a pu conduire à des civilisations technologiquement évoluées, on ne peut qu'être tenté de rechercher les signes de leur existence. Malgré l'énormité du problème, il existe plusieurs programmes de recherche à l'oeuvre dans le monde. La NASA a lancé le SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), recherche de signaux radio dans la bande de fréquences qui s'étend de 1 à 10 gigahertz. On a aussi réalisé un récepteur-analyseur comportant deux millions de canaux - il a été mis en fonction en 1992 -, à l'écoute des huit cents étoiles les plus semblables au Soleil. L'observation ne peut cependant se faire qu'à temps partiel, sur le plus grand radiotélescope du monde, celui d'Arecibo (Porto Rico). Le projet SETI a été suspendu en 1993, faute de financement. C'est dans la gamme des ondes millimétriques et infrarouges que les Soviétiques avaient lancé un programme d'écoute de signaux non intentionnels, révélant d'éventuelles fuites thermiques technologiques de civilisations beaucoup plus évoluées que la nôtre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats eau - L'eau et la vie Titan Les livres bioastronomie - le télescope d'Arecibo, page 651, volume 2