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Après Lorenzaccio : vers la déchéance

Publié le 30/01/2020

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Loin pourtant de constituer une consécration, la parution en 1840 de ses Poésies complètes et de ses Comédies et Proverbes ressemblait plutôt à l’enterrement prématuré du « poète déchu », selon le titre qu’il attribua lui-même à un projet de roman resté à l’état fragmentaire (Le Poète déchu ou le Rocher de Sisyphe) : Musset avait alors à peine 30 ans (décembre 1840), mais il ne lui restait qu’une quinzaine d’années à vivre, et son génie trop précoce lui avait déjà inspiré ses œuvres les plus personnelles et marquantes. Ses innombrables excès (débauches, alcoolisme) et ses maladies récurrentes (fluxion de poitrine, pleurésie, crises, hallucinations, dépressions, insuffisance cardiaque) en firent un vieillard prématuré, capable certes de quelques lueurs comme de quelques bonheurs, mais ayant surtout fait de sa vie et de ses multiples dons, sacrifiés à autant de douleurs, un immense et regrettable gâchis !

« • Le poète déchu, vieillard de 30 ans •Loin pourtant de constituer une consécration, la parution en 1840 de ses Poésies complètes et de ses Comédies et Proverbes resse mbl ait plutôt à l'ent er­ reme nt prématuré du « poète déchu _», selo n le titre qu'il attribua lui -même à un projet de roman èèsté à l'état fragmentaire (Le Poète déchu ou.

le Rocher de Sisyphe) : Musset avait alors à pein e 30 ans (décembre 1840), mais il ne lui ·restait qu'une quin zaine d'années à vivre, et son génie trop précoce lui avai.t · déjà inspiré ses œuvres les plus personnelles et marqu antes.

Ses innomb rables excès (débauches, alcoolisme) et ses maladies réc urr ente s (fluxion de po~trine , _pleuré.s ie, crises, hal lucinations, dépress ions, insuffisance card ia9u e) en firent ~n vieillard prématuré, -capable certes de quelques lueurs comme de quelques bonheurs, mais ayant surtout fai t de sa vie et de ses multi ples dons , sacrifiés à autant de dou leurs, un immeçse et regrettable gâch is ! • Au titre des lueurs, quelques succès théâtraux tar difs et inespérés, avec des pièces enfin jouées : Un caprice (écrit dès 1837 mais créé en 1847), Il faut qu'une porte soit ouver te ou fermée, Il ne faut jurer de rien, André del Sarto, Le Chandelier (tous créés en 1848) et Les Caprices de Marianne (1851), mais obtenus au prix de compromis, voire de compromissions, avec les no uvea ux pouvoirs ...

Politiquement, ·Musset, ni démocrate 1ù répu blicain, ne brill a guère par son courage (hormis un poème de circonstance contre ie rétablissemen t de I(! censure en 1835) ni par son civisme , puisq u'il fut plusieu rs fois _emp ri­ sonn~ _pour n'.avcür pas accompli son serv ice au sein de la Garde nationale ...

Au tres satisfactions , éditori ale s : la publication des recu eils Premières Poésies (1829-1835) et Poésies nouvelles (1836-1852) (1852) , Comédies et Prov erbe s (185 3, édition « défmit ive » en 2 volumes), et Contes (1854), dont le célè bre Mimi Pinson , profil d'une grisette.

•Au titre des bonheurs, la vanité sociale (l'une Légion d'honneur (1845) et d'une élection (après deux échecs ) à l'Académie française (1852), et que lqu es f~tÎune s plus ou moins aimées mais avec lesquelles il ne put que confirmer son inaptitude au bonheur: Mm e Jaubert, alias la« marrai ne », brève liaison mais amitié durable ; Aimée d' Aiton, alias le «petit moinillon », qui devin t final e­ ment sa belle-sœur ; les actrices Louise Lebru n, Rachel et Allan -Despréaux ; et l'éc rivaine Louise Colet, entre tant d'autres co nq uêtes éphé mè res -qui lui fournirent toutefois l'o ccasion de produire l'u ne des plus remarquables corres­ pondançes du XIX 0 siècle.

•C 'es t dans l'indifférence presque générale· que mourut Mu·sset débu t mai 1857; dans sa 47e année , au moment de la publication de deux œuvres majeures de notre littérature poursuivies par la justice impériale : quelques moi s après le roman Madame Bovary de Flaubert -do nt l'auteur fut acquitté en février -et quelques mo is avant le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal de Baudelaire -dont l'auteur fut condamné en août.

Le 1er quatrain du célèbre sonnet Tristesse, écrit pourtan t dès 1840, résu me le gâch is de cette existence : « J'ai perdu ma force et ma vie,/ Et me s amis et ma gaieté;/ J'ai perdu jusqu'à la fie rté/ Qui faisait croire à mon gén ie.

». »

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