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Dictionnaire en ligne: DÉNATURÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉNATURÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de dénaturer* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une réalité matérielle] Dont la nature, les caractéristiques ont été profondément altérées. Dès les premiers jours de grosse chaleur, il est convenu que l'eau de la pompe devient imbuvable (...), et chacune apporte au fond du petit panier, (...) une bouteille pleine de boisson fraîche. C'est à qui réalisera le mélange le plus baroque, les liquides les plus dénaturés (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 250 ). B.— [En parlant d'une entité abstraite] Les différens patois dont elle est mêlée [la langue des Chactas et des Chicachas] ne sont pas assez dénaturés pour ne pas se ressentir de la mère langue dont ils dérivent (GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 266 ). C.— [Avec l'idée d'une modification en mal] Qui est le fait, qui procède d'une nature morale dépravée. Action, conduite, vérité dénaturée. — Spécialement. 1. [En parlant d'une personne] Péjoratif. Qui a perdu tout sentiment naturel d'affection et de tendresse pour ses plus proches parents. Fille, fils, père dénaturé(e). « Alors tu es encore plus dénaturé, plus sournois, plus abject que j'imaginais Ferdinand? » (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 177 ). · Emploi comme substantif. Personne dénaturée : Ø Seule, la Mouquette riait à belles dents, égayée par la façon dont la mère Brûlé traitait sa fille, une dénaturée qui la renvoyait pour se gaver de lapin, une vendue, engraissée des lâchetés de son homme. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1376. 2. [En parlant d'un membre du corps] Qui sert à commettre un acte contre nature. Monstre né des enfers! Dans ce coeur révéré De quel droit plongeais-tu ton bras dénaturé? (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, V, 13, page 173 ). 3. [Appliqué à un aspect de l'être humain, à un produit de l'activité humaine] Qui est contraire aux sentiments naturels d'affection, d'humanité, de tendresse. Crime dénaturé, moeurs dénaturées, sentiments dénaturés. Quelle chose dénaturée et dure est-ce donc que l'art, ou la science, pour que nous délaissions ainsi ceux qu'au fond nous aimons beaucoup! (JULES MICHELET, Journal, 1839, page 306 ). Fréquence absolue littéraire : 217. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 413, b) 301; XXe. siècle : a) 360, b) 191. Forme dérivée du verbe "dénaturer" dénaturer DÉNATURER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Changer dans sa nature, dans son apparence ou sa présentation, par une modification spontanée ou voulue; priver de son caractère naturel. (Quasi-)synonyme : contrefaire. a) [L'objet désigne une réalité matérielle (un objet, une substance comestible — pour la rendre impropre à la consommation — ou non)] Dénaturer du sel, du vin. Le rapport Lilienthal faisait en plus état de la possibilité de dénaturer les matières fissiles par la présence d'isotopes les rendant impropres aux usages militaires tout en permettant leur utilisation à des fins civiles (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 66 ). — DROIT. Dénaturer son/un bien. Transformer le(s) bien(s) immobilier(s) que l'on possède, en capitaux mobiliers. Dénaturer une créance. La convertir en une créance de nature différente. b) [L'objet désigne une entité abstraite; confer altérer1 exemple 16] Dénaturer les paroles, la pensée de quelqu'un. Synonymes : défigurer, déformer, fausser, travestir. — Dénaturer un texte. Lui faire subir des modifications qui en altèrent la signification. On n'eut plus que la ressource banale de tronquer des passages pour dénaturer un texte (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page XXVI. ). c) [L'objet désigne une personne, un aspect de l'être humain] Je vois Verlaine superbe, endimanché, absurde et dénaturé déjà par quelques apéritifs, arriver à ce restaurant avec Cazales (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 26) : Ø 1. Le bonhomme suffoquait d'indignation et de peur. « Si on peut dire!... si on peut dire... des menteries comme ça pour dénaturer un honnête homme! Si on peut dire!... » GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Ficelle, 1883, page 127. 2. [Avec une idée de modification en mal] Rendre dur, méchant, dépraver (quelqu'un, quelque chose). Elle [l'autopunition inconsciente] est immorale deux fois; elle dénature la mauvaise conscience qu'elle rend, de mauvaise, méchante, tout en lui retirant sa clairvoyance de conscience morale (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 705 ). B.— Emploi pronominal. 1. Perdre spontanément ou volontairement sa nature, ses qualités naturelles. a) Emploi à sens passif. — [Le sujet désigne une réalité physique, un objet, une substance] Ces sensations se mêlent d'une manière remarquable; elles se dirigent, s'éclairent, se modifient, et peuvent même se dénaturer mutuellement (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 309 ). — [Le sujet désigne une entité abstraite] Par elles enfin [l'ignorance et la cupidité] se sont dénaturées les idées du « bien » et du « mal », du « juste » et de l' « injuste », du « vice » et de la « vertu » (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 49 ). — [Le sujet désigne un être vivant, un aspect de l'être humain] L'homme n'a pas cessé de se dénaturer dans le tragique orgueil de condamner son frère (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 887 ). b) Emploi à sens réfléchi. Au XIVe. siècle il y avait en Castille, à l'usage des « Ricos omes », une procédure particulière pour se dénaturer, c'est-à-dire pour changer de roi et de patrie (PROSPER MÉRIMÉE, Portraits historiques et littéraires, 1870, page 81 ). 2. [Avec une idée de modification en mal, le sujet désignant une personne] Perdre ses sentiments naturels d'humanité, devenir méchant Son coeur s'était endurci et dénaturé (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). Synonyme : se pervertir : Ø 2. Parmi ceux-là [les soldats qui s'endurcirent aux excès] , quelques vagabonds se vengèrent de leurs maux jusque sur les personnes; au milieu de cette nature ingrate ils se dénaturèrent. SOPHIE ROSTOPCHINE, COMTESSE EUGÈNE DE SÉGUR, Histoire de Napoléon, IV, 4 dans le Dictionnaire de la langue française (Émile Littré). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 298. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 737, b) 261; XXe. siècle : a) 367, b) 276. DÉRIVÉS : Dénaturement, substantif masculin. rare. Action de dénaturer [une entité abstrait] . Nier radicalement tous les fameux bienfaits de 89. Montrer l'énormité de l'enflure, de la blague, du dénaturement de la presse, des journaux, des livres libéraux, à propos des idées, des principes, des faits mêmes de la Révolution (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1861, page 925 ).

« présentation, par une modification spontanée ou voulue; priver de son caractère naturel.

(Quasi-)synonyme : contrefaire. a) [L'objet désigne une réalité matérielle (un objet, une substance comestible — pour la rendre impropre à la consommation — ou non)] Dénaturer du sel, du vin.

Le rapport Lilienthal faisait en plus état de la possibilité de dénaturer les matières fissiles par la présence d'isotopes les rendant impropres aux usages militaires tout en permettant leur utilisation à des fins civiles (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 66 ). — DROIT.

Dénaturer son/un bien.

Transformer le(s) bien(s) immobilier(s) que l'on possède, en capitaux mobiliers. Dénaturer une créance.

La convertir en une créance de nature différente. b) [L'objet désigne une entité abstraite; confer altérer1 exemple 16] Dénaturer les paroles, la pensée de quelqu'un. Synonymes : défigurer, déformer, fausser, travestir. — Dénaturer un texte.

Lui faire subir des modifications qui en altèrent la signification.

On n'eut plus que la ressource banale de tronquer des passages pour dénaturer un texte (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page XXVI.

). c) [L'objet désigne une personne, un aspect de l'être humain] Je vois Verlaine superbe, endimanché, absurde et dénaturé déjà par quelques apéritifs, arriver à ce restaurant avec Cazales (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 26) : Ø 1.

Le bonhomme suffoquait d'indignation et de peur.

« Si on peut dire!...

si on peut dire...

des menteries comme ça pour dénaturer un honnête homme! Si on peut dire!...

» GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Ficelle, 1883, page 127. 2.

[Avec une idée de modification en mal] Rendre dur, méchant, dépraver (quelqu'un, quelque chose).

Elle [l'autopunition inconsciente] est immorale deux fois; elle dénature la mauvaise conscience qu'elle rend, de mauvaise, méchante, tout en lui retirant sa clairvoyance de conscience morale (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 705 ). B.— Emploi pronominal. 1.

Perdre spontanément ou volontairement sa nature, ses qualités naturelles. a) Emploi à sens passif. — [Le sujet désigne une réalité physique, un objet, une substance] Ces sensations se mêlent d'une manière remarquable; elles se dirigent, s'éclairent, se modifient, et peuvent même se dénaturer mutuellement (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 309 ). — [Le sujet désigne une entité abstraite] Par elles enfin [l'ignorance et la cupidité] se sont dénaturées les idées du « bien » et du « mal », du « juste » et de l' « injuste », du « vice » et de la « vertu » (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 49 ). — [Le sujet désigne un être vivant, un aspect de l'être humain] L'homme n'a pas cessé de se dénaturer dans le 2. »

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