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L' « Art poétique » de Boileau. La doctrine classique.

Publié le 25/05/2011

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Boileau a donné dans l'Art poétique (1674) son oeuvre maîtresse. Ici, il ne lui suffit plus des traits épars de la satire ; il ne se contente pas davantage de la manière, libre et sans ordre apparent, d'une épître à la façon de celle qu'Horace adressait aux Bisons : c'est dans une oeuvre didactique et régulièrement composée qu'il va passer en revue les principales questions qu'on discutait autour de lui, et faire la théorie des différents genres. Des quatre chants dont se compose l'Art poétique, le premier traite d'une manière générale de l'art d'écrire en vers, le deuxième aborde les genres secondaires tels que l'élégie, l'ode, la satire, et même l'épigramme, le sonnet et le rondeau ; le troisième est consacré aux grands genres, tragédie, épopée, comédie ; le quatrième contient des préceptes moraux. Nous avons donc là tous les éléments qui nous permettent de reconstituer dans son ensemble la doctrine de Boileau.

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« A la raison de dégager de l'émotion individuelle l'élément commun à tous les hommes.De même que tous les écrivains, à quelque pays et à quelque époque qu'ils appartiennent, travaillent sur un fondscommun, ils doivent avoir en vue un même idéal : celui du beau absolu.

Cet idéal une fois réalisé est au-dessus desrévolutions du goût : il s'impose à l'admiration et à l'imitation de tous.

Les anciens étant arrivés à la perfection, ilfaudra donc imiter les anciens.

L'écrivain moderne les imitera d'ailleurs sans rien perdre de son originalité, puisqueleur oeuvre n'est autre chose que la vérité impersonnelle réalisée : c'est la théorie de l'imitation originale.

Aucontraire, il faudra se garder des faux brillants de l'Italie, des pointes, de la galanterie des faiseurs de romans, de labasse plaisanterie des « burlesques », et, pour tout dire, de ce qui n'est qu'affaire de mode et de goût passager.Cette théorie qui s'applique à l'invention des idées concerne également la manière de les exprimer.

Il convient d'enpoursuivre l'application dans la composition, dans le style et dans la versification.

C'est la raison qui, présidant à lacomposition d'une oeuvre, y introduit l'ordre. Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu,Que le début, la fin répondent au milieu,Que d'un art délicat les pièces assortiesN'y forment qu'un seul tout de diverses parties. Le style aura pour règle suprême d'être l'expression exacte de la pensée ; le mot sera donc subordonné à l'idée : ildevra en traduire le contenu, sans y rien ajouter, sans en rien omettre. Avant donc que d'écrire apprenez à penser ;Selon que votre idée est plus ou moins obscure,L'expression la suit ou moins nette ou plus pure.Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,Et les mots pour le dire arrivent aisément. De même en est-il pour la rime à laquelle on ne doit pas sacrifier le sens : La rime est une esclave et ne doit qu'obéir. Telle est cette doctrine, dans toutes les parties, si fortement enchaînées, dépendent d'un même principe qui estl'unique, recherche de la vérité.

C'est, au sens le plus large et le plus élevé du mot, une doctrine réaliste, et c'estce qu'on désigne, dans l'histoire de notre littérature, sous le nom de doctrine classique.. »

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