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L'artiste rêve-t-il le monde ?

Publié le 18/12/2010

Extrait du document

1) L’artiste transcende le monde.

2) Une vision hors du quotidien.

3) L’artiste révèle la nature divine des choses.

4) L’artiste donne un sens à l’insignifiance.

5) L’artiste est au contraire un rêveur.

« un Christ sur une montagne éclairée par le soleil Une œuvre d'art ne mérite pas un discours mais une prière car lacontemplation d'une peinture élève notre âme vers Dieu.

La contemplation esthétique est une expérience intimed'union avec l'esprit du Créateur.

Cette pensée qu'on pourrait appliquée au Retable exprime ce désir d'union de la nature, de l'art et de la religion en vue d'une certaine totalité.

On raconte qu'ayant refusé la présence d'un tiers lorsd'un voyage, il aurait affirmé : « Je dois être entièrement seul avec moi-même.

Et je sais que si je suis seul, c'estpour percevoir la nature complètement.

Rien ne doit s'interposer entre elle et moi .Pour devenir ce que je suis, jedois me donner tout entier à mon environnement, me fondre dans mes nuages et mes rochers.

Mon meilleur amiserait à mes côtés, il me détruirait.

» Friedrich se range dans une solitude qui peut le couper de la réalité mais quiest au bénéfice de l'art.

L'artiste est dans un état méditatif, où les éléments naturels ne lui sont plus étrangers.L'esprit du contemplateur n'est plus prisonnier d'aucune rationalité ou contrainte sociale.

Il voit la nature comme aupremier jour de la Création dans un certain étonnement, il voit les choses comme si elles étaient neuves et chargéesde leur pleine signification.

On comprend que l'artiste crée un autre monde, par forcément étranger à celui qu'onconnaît mais différent, un monde né de sa subjectivité à l'écart des contraintes sociales. 4) L'artiste donne un sens à l'insignifiance. L'éclosion de style artistique comme le réalisme, le naturalisme ont permis de représenter des scènes qui n'ont riend'héroïque.

L'apparition progressive d'anti-héros dans la littérature à l'aune de Flaubert.

La médiocrité est mise augrand jour.

Bouvard et Pécuchet sont le symbole même de l'échec.

La banalité provinciale de Madame Bovary est insignifiante.

Sous cette pauvreté se cache aussi l'absurde.

Il y a le réalisme de Zola qui décrit la vie humaine quiproche de la vie animale dans toutes ses turpitudes, et la description de l'ennui par Musset dans Confession d'un enfant du siècle .

On n'hésite plus à décrire le mal du siècle, l'absence d'événement, la platitude.

On retrouve ce vide dans l'art moderne.

Les pièces de théâtre de Samuel Beckett décrivent souvent une pure attente sans espoir, En Attendant Godot illustre cette représentation de l'insignifiance.

L'art de la récupération du Nouveau Réalisme, qui récupère les objets de la vie quotidienne pour en faire des œuvres d'art tente de sauver le monde de l'insignifiance.L'univers de la standardisation, de la mécanisation, des villes modernes, des cités industrielles grises réclame unsupplément d'âme et d'art pour acquérir une nouvelle vie. L'art, aujourd'hui, a en effet tendance à descendre dans la vie quotidienne, et, par exemple, la peinture ne se défend plus aussi superbement d'être décorative, l'artcinétique s'accommode fort bien de coopérer avec l'architecture, la musique ou le théâtre de s'encanailler dans lafête.

Mais il y plus : l'art nous apprend à transfigurer le quotidien.

Lorsque Duchamp exaltait le non-art, il refusaitsans doute un certain art gourmé dans sa perfection, mais il voulait aussi chercher ailleurs, et partout ailleurs, unsubstitut à cet art, pour nous éveiller à la beauté de tout ce qui est.

Aujourd'hui, le pop' répond à Pascal : « Quellevanité que la peinture, qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les originaux ! »Car le pop' prend en charge ces originaux mêmes, nous propose de les voir autrement que dans la vie quotidienne,et nous les montre, imprévisiblement et contre toute habitude, admirables.

Aussi, en nous familiarisant avec unebeauté sauvage, l'art moderne nous apprend, plutôt qu'à méconnaître la beauté, à la reconnaître partout.

En noussensibilisant au sensible, il nous donne une leçon d'être au monde.

Et peut-être une leçon philosophique aussi : dansla poésie des choses les plus humbles, il nous invite à découvrir la densité de leur présence, et à pressentir laNature naturante, source de toute beauté. 5) L'artiste est au contraire un rêveur. Si l'on se tourne vers la peinture, on observera qu'elle occupe, dans la pensée de Freud et dans la théoriepsychanalytique en général, une position bien différente.

Les références à l'objet pictural sont très nombreuses dansles écrits, du début à la fin de l'œuvre ; un essai tout entier (Freud, 1910) lui est consacré ; mais surtout, la théoriedu rêve et du fantasme, voie d'accès majeure à la théorie du désir, est construite autour d'une esthétique latentede l'objet plastique.

L'intuition centrale de cette esthétique est que le tableau, au même titre que la « scène »onirique, représente un objet, une situation absents, qu'il ouvre un espace scénique dans lequel, à défaut deschoses mêmes, leurs représentants du moins peuvent être donnés à voir, et qui a la capacité d'accueillir et de logerles produits du désir s'accomplissant.

Comme le rêve, l'objet pictural est pensé selon la fonction de représentationhallucinatoire et de leurre.

Se saisir de cet objet avec des mots qui le décrivent et qui vont servir à en comprendrele sens, ce sera pour Freud le « dissiper », tout comme en convertissant l'image onirique ou le fantasme hystériqueen discours on conduit la signification vers sa localité naturelle, celle des mots et de la raison, et l'on rejette le voilede représentations, d'alibis derrière lequel elle se cachait.

Pour Freud en situation esthétique comme dans lesommeil, une partie de l'énergie de contre-investissement, employée à refouler la libido, est libérée et restituée,sous forme d'énergie libre, à l'inconscient, qui va pouvoir produire les figures du rêve ou de l'art ; ici comme là, c'estle rejet de tout critère réaliste qui permet à l'énergie de se décharger de façon régressive, sous la forme de scèneshallucinatoires.

L'œuvre nous offre donc une prime de séduction en ceci qu'elle nous promet, de par son seul statutartistique, la levée des barrières de refoulement (Freud, 1911).

On voit qu'une telle analyse de l'effet esthétiquetend à l'identifier à un effet de narcose.

L'essentiel y est la réalisation de la déréalité qu'est le fantasme.. »

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