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Aucassin et Nicolette – Une Parodie des idéaux chevaleresques

Publié le 26/07/2012

Extrait du document

« Aucassin est un insensé malencontreusement habité par l´amour, pour notre très grand plaisir «. Il est écervelé par l´amour envers sa douce amie Nicolette, mais aussi insensé lorsque son père a refusé de tenir sa parole. Après avoir perdu confiance en son propre père, il n´hésite pas à le trahir. Le Sarrasin Bourgar de Valence, l´ennemi éterné, devait promettre à Aucassin de poursuivre la lutte contré !!!. On perçoit une parole de Bougar, qui est absolument confus, puis tombe enfin d´accord. Tous mentent à Aucassin comme on ment à un malade ou à un fou qu´on voudrait consoler et rendre inoffensif.

« Il pleure de douleur : « […] Il s´en va vers le palais,Dont il franchit les degrés ;Puis il entre en une chambreOu ses yeux fondent en eauAu souvenir de sa mie […] » ;de désespoir : « […] Il l´enferme prisonnierDans un caveau souterrainConstruit tout en marbre brun.Jamais le pauvre AucassinSi dolent n´avait été ;En gémissant il disait :[…] »Il pleure d´attendrissement quand il est emprisonné et sa Nicolette lui donne une mèche de cheveux « […] Et la jeta dans la tour :Aucassin s´en emparaLa baisa dévotementEt la plaça dans son seinTout en pleurant âprementPour son amie.

[…] »Il pleure quand il est revenu à Beaucaire et pense à son amie :A Beaucaire, sur la tour,Aucassin était un jour,Entouré de ses barons.Les fleurs jetaient leurs parfumsEt les oiseaux leurs chansons :Il songeait à ses amours,A Nicolette la belleQu´il avait si fort aimée,Que tant il aimait toujours.Il soupirait et pleurait.Le don de la mèche de cheveux représente un lieu commun entre les amoureux allant, dans ses interprétations, d´un simple geste qui laisse un souvenir chéri à lapersonne aimée jusqu´ à une dimension psychanalytique, où il constitue une synecdoque qui substitue l´acte de « se donner a quelqu´un » par le don.

Bien !Aucassin est beau et gentil, galant comme les autres héros chevaleresques, néanmoins, son caractère s´oppose à celui ces derniers : c´est une forme de parodie, il setrouve exagéré chez lui tout ce qui concerne l´amour.L´amour se retrouve au centre de la dérision parce qu´il est accueilli par un adorateur insensé, qui a refusé à accepter le statut de noble et les obligations qui endécoulent.

Les procédés d´exagération sont ainsi une conséquence du choix des personnages, de leur caractère et leurs contradictions inhérentes.La bouffonnerie du discours d´Aucassin transparaît plus dans ses réactions qui ne correspondent pas aux archétypes médiévaux.

Les opinions religieuses qu´ilmanifeste, pouvant être considérées comme hérétiques : le suicide serait, ce dit-il, une solution honorable.

Quand Aucassin prétend que, s´il apprenait qu´un hommeavait obtenu Nicolette, il se serait tué.

Les chevaliers pouvaient mourir pour leur dame dans une lutte ou dans une bataille, néanmoins, le suicide est un péché.« Aucassin est un insensé malencontreusement habité par l´amour, pour notre très grand plaisir ».

Il est écervelé par l´amour envers sa douce amie Nicolette, maisaussi insensé lorsque son père a refusé de tenir sa parole.

Après avoir perdu confiance en son propre père, il n´hésite pas à le trahir.

Le Sarrasin Bourgar de Valence,l´ennemi éterné, devait promettre à Aucassin de poursuivre la lutte contré !!!.

On perçoit une parole de Bougar, qui est absolument confus, puis tombe enfin d´accord.Tous mentent à Aucassin comme on ment à un malade ou à un fou qu´on voudrait consoler et rendre inoffensif.Les romans courtois exaltent l´amour qui vainc tout, qui s´empare d´un homme de bon sens, capable de tout sacrifier.

D´abord, Aucassin en jouit, puis il devient savictime : aveuglé, il perd la responsabilité en relation des valeurs prônées par son père.

Sans sa Nicolette, Aucassin préfère l´Enfer au Paradis : « […] je veuxseulement Nicolette, ma très-douce amie que j´aime tant ! D´ailleurs, en Paradis ne vont que les gens que je vais vous dire : les vieux prêtres, les vieux éclopés, lesvieux manchots, qui jour et nuit crachent devant les autels, sous les vieilles cryptes, mêlés aux porteurs de vieilles chapes et de vieilles amuses, tous ceux, enfin, quisont nus et déchaux, rongés d´ulcères, grelottant de fièvres, mourant de soif et de faim, de maladie et de misère ! […] C´est en Enfer que je veux aller parce qu´enEnfer vont les jeunes clercs et les beaux chevaliers, les francs hommes et les vaillants serviteurs qui sont morts dans les tournois ou sur les champs de bataille ! Avecceux-là seulement je veux aller, parce qu´aussi avec eux y vont, avec leurs amis et leurs barons, les belles et courtoises dames, toutes vêtues d´or et d´argent de gris etde vair […] et de leurs jongleurs, les rois du monde ! C´est avec ceux-là seulement que je veux aller, pourvu que j´y aille avec ma douce amie Nicolette… »Bien qu'inférieure à lui, Aucassin a sacrifié sa vie pour l´amour de sa femme.

Dans les descriptions des deux amours, une vision médiévale pleine de préjugéspatriarcaux se fait sentir montrant les différences principielles des manifestations de l´amours chez une femme et chez un homme : « […] il ne se peut pas que vousm´aimiez autant que je le fais pour vous.

Femme ne peut aimer l´homme autant que l´homme aime la femme ; car l´amour de la femme git seulement dans le boutonde ses mamelettes et dans le bout de son pied, tandis que l´amour de l´homme est dans son cœur, et si fortement planté que rien ne l´en peut déraciner.

»Même si le roman Aucassin et Nicolette relève d´un univers médiéval mentalement articulé autour des mêmes valeurs – typologie des personnages, l´intrique, l´amourcontrarié, les stratégies des amoureux - que nous trouvons aussi dans les autres œuvres de la littérature courtoise.

Il nous surprend par la fraîcheur et le charme durécit simple, absents dans ces dernières.Pendant les XVIIIe et XIXe siècles, ce thème a inspiré plusieurs compositeurs pour écrire des opéras. Bibliographie :Aucassin et Nicolette : roman de chevalerie provençal-picard, publ.

avec introd.

et trad.

par Alfred Delvau, Bachelin-Deflorenne, Paris 1866.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28244g/f24.imageAucassin et Nicolette, Odeon, Praha 1969.Jodogne, O.

: « La parodie et le pastiche dans "Aucassin et Nicolette" ».

In: Cahiers de l'Association Internationale des études francaises, 1960, N°12.

pp.

53-65.http://www.etudes-litteraires.comhttp://lettres-medievales.over-blog.com/. »

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