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Aucassin et Nicolette (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Aucassin et Nicolette (extrait). Unique exemple connu de « chantefable «, selon le terme générique dont se désigne l'oeuvre elle-même, Aucassin et Nicolette est constitué d'une alternance régulière de séquences en vers destinées à être chantées et de passages en prose destinés à être lus. Ce passage-ci, comme indiqué -- « Chanté « (« Or se cante «, en ancien français) --, est destiné au chant. S'il peut passer pour une sorte de pause lyrique, il n'en est pas moins -- comme la plupart des autres parties en vers -- intégré au récit, contribuant au même titre que les passages en prose à sa progression. Aucassin, sorte d'anti-héros, se lamente ici dans la prison où son père l'a enfermé, et évoque sa bien-aimée. Si Nicolette est pour lui, comme pour l'auteur, la femme « au cler vis « (« au visage lumineux «), expression convenue dans le langage amoureux de la littérature courtoise, Aucassin utilise aussi pour la décrire des comparaisons moins habituelles (un grain de raisin, une tranche de pain trempée). Sa beauté est si parfaite, si sainte, qu'elle peut guérir un homme. Aucassin et Nicolette (chant XI) CHANTÉ Comme le comte Garin voit maintenant que son enfant Aucassin ne pourra se détacher de Nicolette au visage lumineux, il l'a emprisonné dans un cachot souterrain fait de marbre gris. Dès qu'Aucassin y arriva, il éprouva la plus grande douleur de sa vie ; il commença à se lamenter ainsi que vous pourrez l'entendre : « Nicolette, fleur de lis, ma douce amie au lumineux visage, tu es plus douce qu'un grain de raisin ou qu'une tranche de pain trempée en une écuelle de bois. L'autre jour, je vis un pèlerin, natif du Limousin, et qui était atteint de folie, et gisait au fond d'un lit, fort mal en point et gravement malade. Tu passas devant son lit, tu soulevas ta traîne, ta tunique fourrée d'hermine, ta chemise de lin blanc, si bien qu'il vit ta jolie jambe : guéri, le pèlerin recouvra une santé plus parfaite que jamais. Il se leva de son lit, retourna dans son pays, en bonne santé et complètement guéri. Ma douce amie, fleur de lis, si belle lorsque vous allez et venez ! si belle lorsque vous jouez et badinez ! si belle dans la conversation et le plaisir ! si douce dans vos baisers et vos étreintes ! Personne ne pourrait vous haïr. C'est pour vous que je suis emprisonné dans ce cachot souterrain où je mène grand tapage ; il m'y faudra maintenant mourir pour vous, mon amie. « Source : Aucassin et Nicolette, Paris, GF-Flammarion, 1984. Trad. par Jean Dufournet. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Source : Aucassin et Nicolette, Paris, GF-Flammarion, 1984.

Trad.

par Jean Dufournet. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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