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Chateau de Combourg-les mémoires d'outre-tombe-chateaubriand

Publié le 12/01/2011

Extrait du document

chateaubriand

ORAL DE FRANÇAIS

 

 

Après une brève introduction où je situerai le texte, je vais vous présenter le personnage de Chateaubriand en mettant en évidence les moments de sa vie qui ont pu influencer le texte d’analyse. Puis je vous lirai le texte pour le séparer par la suite en 4 parties. C’est alors que je pourrai procéder à l’analyse du texte qui aura comme axe de lecture l’importance du temps dans le texte. Enfin je procèderai à ma conclusion en rappelant les impressions dominantes du texte analysé.

 

Introduction

 

Le texte analysé se situe dans « les Mémoires d’Outre-Tombe » qui sont une autobiographie de François-René Chateaubriand et une œuvre romantique et qui seront publiée entièrement en 1849 après avoir été diffusé en feuilleton dans le journal « La Presse ». L’œuvre est d’abord appellée « Mémoires de ma vie » par Chateaubriand qui l’écrira sur une durée de 32 ans. Elle comporte 42 livres qui relatent l’enfance, la carrière de soldat, les voyages, la carrière littéraire et la carrière politique ainsi que la fin de la vie de Chateaubriand. Le titre donné à ce texte est « apparition de Combourg », écrit à Montboissier en juillet 1817 et situe dans le livre 3ième, chapitre 1. En effet Chateaubriand se trouve à Montboissier, invité par la comtesse de Colbert-Montboissier. Un soir il part se promener seul et se laisse envahir par des souvenirs d’enfance lorsqu’il entend le chant d’un oiseau. Mais sa crainte de l’avenir et ses questions refont vite surface et l’écriture de ses Mémoires devient soudain pressante.

 

Chateaubriand

 

François-René Chateaubriand nait en 1768 à Saint-Malo. A partir de 1777 il vécut dans le château familial de Combourg en Bretagne racheté par son père et on dit qu’il y vécut une enfance morose. Cette vie à Combourg est décisive dans la formation du caractère de Chateaubriand. Il y tente de s’y suicider, y tombe malade, on précipite son départ. Il voyagera en Amérique, en Angleterre, en Orient, se mariera avec Céleste Buisson de la Vigne avec qui il n’aura aucune descendance mais des maîtresses. Il sera aussi engagé politiquement dans la mouvance royaliste au moment du Premier empire et de la Restauration. En 1817, il écrira le livre III des  « Mémoires de sa vie ». Il cesse de se montrer en public vers la fin de sa vie et se retire à la campagne où il finira les Mémoires d’Outre-Tombe. Il meurt à l’âge de 80 ans à St-Malo.

 

Le texte

 

Je suis maintenant à Montboissier, sur les confins de la Beauce et du Perche. Le château de cette terre, appartenant à Madame la comtesse de Colbert-Montboissier, a été vendu et démoli pendant la Révolution ; il ne reste que deux pavillons séparés par une grille et formant autrefois le logement du concierge. Le parc, maintenant à l’anglaise, conserve des traces de son ancienne régularité française : des allées droites, des taillis encadrés dans des charmilles, lui donnent un air sérieux ; il plait comme une ruine.

 

Hier soir, je me promenais seul ; le ciel ressemblait à un ciel d’automne ; un vent froid soufflait par intervalles. A la percée d’un fourré, je m’arrêtai pour regarder le soleil ; il s’enfonçait dans les nuages au-dessus de la tour d’Alluye, d’où Gabrielle avait vu comme moi le soleil se coucher il y a deux cent ans. Que sont devenus Henri et Gabrielle ? Ce que je serai devenu quand ces Mémoires seront publiées.

 

Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d'une grive perchée sur la plus haute branche d'un bouleau. A l'instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel. J'oubliai les catastrophes dont je venais d'être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j'entendis si souvent siffler la grive. Quand je l'écoutais alors, j'étais triste de même qu'aujourd'hui. Mais cette première tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu'on est sans expérience ; la tristesse que j'éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l'oiseau dans les bois de Combourg m'entretenait d'une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable.

 

Je n'ai plus rien à apprendre, j'ai marché plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de la vie. Les heures fuient et m'entraînent ; je n'ai pas même la certitude de pouvoir achever ces Mémoires. Dans combien de lieux ai-je déjà commencé à les écrire, et dans quel lieu les finirai-je ? Combien de temps me promènerai-je au bord des bois ? Mettons à profit le peu d'instants qui me restent ; hâtons-nous de peindre ma jeunesse, tandis que j'y touche encore : le navigateur, abandonnant pour jamais un rivage enchanté, écrit son journal à la vue de la terre qui s'éloigne et qui va bientôt disparaître.

 

Séparation du texte

 

Le texte se sépare en 4 parties distinctes.

La première partie contient le premier paragraphe où Chateaubriand explique sa situation lorsqu’il écrit le texte, c’est donc le présent qui domine.

La deuxième partie commence par « hier au soir », relate un évènement qui s’est déroulé la veille donc l’écrivain utilise  du passé récent, et se termine à la fin de ce paragraphe,

où la troisième partie commence car Chateaubriand est tiré de sa rêverie par le gazouillement d’une grive. Il est alors transporté par ses souvenirs et le passé lui refait face jusqu’au mot « insaisissable ». Là j’ai encore séparé le texte pour laisser la place à la dernière et quatrième partie où Chateaubriand revient sur terre et se laisse hanter par le futur et la peur de l’avenir.

 

Nous avons pu donc voir que le texte est construit selon le temps utiliser. Le temps et plus précisément la fuit du temps sera mon axe de lecture principal.

 

Analyse

 

Tout d’abord, Chateaubriand parle de Montboisssier où il est invité. Ce château se situe dans la région du Centre de la France dans le département d’Eure-et-Loir dans l’actuelle commune de Montboissier. Je vais vous faire un petit historique de ce lieu. Montboissier se nommait tout d’abord le domaine de Houssay et un château y fut construit au XVe siècle. Il fut remplacé par un nouvel édifice en 1630 tandis que le domaine passe de famille en famille pour finalement appartenir à la vicomptesse de Montboissier. Elle put obtenir l’autorisation du roi pour changer le nom de la seigneurerie de Hussay en compté de Montboisssier-les-Alluyles, puis elle entreprit de faire construire un nouveau château tout en brique et en pierre dans le style néoclassique par l’architecte du roi, Nicolas Marie Potain.

Sous la Révolution Française, le Baron de Montboissier après avoir été élu député à l’Assemblée National émigre et son château est saisi comme bien national. On le détruit alors pour vendre les matériaux qui serviront à construire des maisons de la région. En 1805 la baronne de Montboissier rachète se qui reste du domaine, c'est-à-dire les pavillons d'entrée – le pavillon de Flore et le pavillon des Roses, la grille, les douves, un arc de triomphe et quelques fabriques dans le parc.

 

Chateaubriand passa un mois dans ce château en 1817 alors que sa femme a la rougeole. Il était l’hôte de la baronne de Montboissier et de sa fille aînée. Dans le premier paragraphe, il décrit ce lieu brièvement mais précisément, il fait office d’introduction à son texte. Il y utilise 2X le terme « maintenant » et le présent car c’est une situation actuelle et initiale qui se déroule au moment où il parle. Le paragraphe se termine par une proposition comparative très courte qui donne l’avis de Chateaubriand sur ce qui reste du château de Montboissier, décrit auparavant.

 

Le deuxième paragraphe est narratif à l’imparfait. Chateaubriand relate sa soirée de la veille où il est parti se promener. Au vu de l’utilisation du « je » Châteaubriand est seul et solitaire. Il est face à la nature qu’il utilise comme confident et se laisse aller à la rêverie. Ici on peut rapprocher Chateaubriand à Rousseau qui voyait aussi la nature comme lieu de rêverie et de contemplation. Il regarde le soleil qui se couche derrière la tour d’Alluye, cadre romantique. C’était le domaine de Gabrielle d’Estrées, la maitresse favorite du roi Henri IV qui ont vécut il y un peu plus de 200 ans. Il utile alors le plus-que-parfait comme réalité historique. C’est une période où Chateaubriand n’est plus trop lié à la politique. Mais le déclin du soleil lui rappelle quand même l’histoire d’un roi de France après le déclin de la monarchie.

Le thème de la fin est aussi présent dans ce paragraphe : C’est la fin de la journée, à la percée d’un fourré, la fin d’Henri et de Gabrielle et enfin sa propre disparition lui vient à l’esprit. On apprend alors qu’il désire seulement publié ces Mémoires après sa mort.

 

Le troisième paragraphe coupe le 2ème et revient à la forme narrative mais cette fois au passé simple. Le rythme s’accélère et la tension du texte devient crescendo. (Il parle de catastrophe et je l’ai compris comme un rapprochement à la maladie de sa femme.) La transition se forme par le gazouillement d’une grive qui contraste avec le texte mélancolique. Grâce à ce son, Chateaubriand est transporté dans ses souvenirs d’enfance malgré lui. Le mot qu’il utilise pour qualifié ce son, magique peut être aussi prit dans le sens où le phénomène qui lui arrive est inexplicable. Il a la même perception du chant de la grive mais dans un contexte temporel et spatial différent. Chateaubriand revoit le domaine de Combourg que son père a racheté lorsqu’il était enfant. La transition se passe très vite. Ce sont les mots  « à l’instant », « subitement » qui nous le montrent. Le texte est riche en description de sensation : Chateaubriand fait référence à la vue et à l’ouïe.

Puis il fait des parallèles entre le passé de son enfance et « aujourd’hui » avec la conjonction « de même ». Il compare la tristesse de son enfance qu’il qualifie de désir de bonheur. On voit donc que lorsqu’il était jeune il était déjà pessimiste et morose. Tandis que la tristesse qu’il éprouve actuellement est le faite que l’humanité et les choses qu’il a vues durant sa vie l’aient déçu, et aussi une tristesse nostalgique de vieillard. On reconnait ici son pessimiste et sa vision sévère. Lorsqu’il était jeune il avait quand même de l’espoir d’être heureux alors qu’aujourd’hui Chateaubriand dit que la félicité est inatteignable et que lorsqu’il essayait de l’obtenir, c’était du temps perdu. C’est une pensée terriblement dénudé d’optimiste.

 

Ici commence la 4ième partie car le domaine de Combourg quitte l’esprit de Chateaubriand. Il devient encore plus mélancolique et voit sa fin arriver. On peut remarquer sa vanité dans sa phrase où il dit tout savoir et dépasser les autres. Mais il a pourtant des incertitudes pressantes car 2 interrogatives se suivent et il utilise une négation. Le son de la grive lui redonne l’entrain pour continuer l’écriture des ses Mémoires. Il ne veut pas être oublié et il sait que le meilleur moyen c’est d’écrire : l’impératif qu’il utilise, «  mettons à profit le peu d’instant… », montre à quel point il veut garder ce qui est beau et qu’il sait que la meilleur solution est l’écriture. On voit aussi qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps et qu’il craint l’avenir et cette fuite ininterrompue du temps. En effet, le champ lexical du temps est omniprésent dans ce texte ainsi que le changement fréquent du temps des verbes. Il fait un va et vient entre le temps du récit et l’énonciation. Son regard sur le passé lui annonce sa mort. Il est pressé d’écrire son journal et sa métaphore de la fin montre qu’il croit vraiment qu’il erre et qu’il quitte la vie petit à petit. Sa prose montre parfaitement la fuite irrémédiable du temps et que l’écrivain prend conscience de sa finitude.

 

Conclusion

 

Pour conclure, grâce à l’épisode du chant de la grive, Chateaubriand reprit l’écriture de ses Mémoires. La magie du souvenir le fait avancer dans ses réflexions. Ce texte est une méditation sur le temps qui fuit et sur la crainte de l’avenir. Il prend ainsi conscience de l’importance de l’écriture qui analyse les sentiments, sauve de l’oubli et redonne vie au passé.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Montboissier_(Montboissier)

 

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