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Le désir rend-il nécessairement malheureux ?

Publié le 19/03/2011

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Cependant, l'ambivalence du désir nous amène à le considérer sous un autre angle. Outre améliorer l'existence, il peut nous amener à développer des sentiments en contradiction avec notre épanouissement.  En effet, le désir est par définition une envie démesurée, un souhait qui dépasse les limites de notre conscience, d'obtenir un objet. C'est la dimension de cette envie qui est à craindre. La première souffrance qu'est susceptible de nous imposer le désir est la dépendance envers l'objet de notre désir. A ne vivre que pour celui-ci, on en devient presque soumis. D'où un sentiment de mal-être, mais surtout de souffrance psychique.

« souffrance ayant pour mobile le manque.Pris dans ce sens, désirer s'oppose donc à la souffrance.

Il est l'espoir, la jouissance, ce dont on ne peut êtreaffecté.

On constate alors, qu'ici, le désir n'est pas souffrir, il est vivre au contraire. Cependant, l'ambivalence du désir nous amène à le considérer sous un autre angle.

Outre améliorer l'existence, ilpeut nous amener à développer des sentiments en contradiction avec notre épanouissement.En effet, le désir est par définition une envie démesurée, un souhait qui dépasse les limites de notre conscience,d'obtenir un objet.

C'est la dimension de cette envie qui est à craindre.

La première souffrance qu'est susceptible denous imposer le désir est la dépendance envers l'objet de notre désir.

A ne vivre que pour celui-ci, on en devientpresque soumis.

D'où un sentiment de mal-être, mais surtout de souffrance psychique.

Comment accepter dedépendre d'un objet, d'y soustraire sa vie, sans ne rien pouvoir y faire ? Quand on ne vit plus que pour que pour uneautre personne, qu'en vue d'obtenir satisfaction, comment prétendre à une existence sereine, comment ne passouffrir, ne serait-ce que parce l'objet de notre désir devient plus important à nos propres yeux que nous-mêmes ?Mais le désir peut aussi nous amener à développer une souffrance ayant comme origine le doute.

En effet, désirer,c'est vivre dans le doute.

Et ce à plusieurs niveaux.

Il y a tout d'abord l'incertitude quant à notre propre vie.

Eneffet, désirer, c'est attendre d'obtenir l'objet de nos désirs.

Et cette attente est inquiétante.

Car, durant tout cetemps, la vie ne nous attend pas.

On donne de notre vie, de notre temps sans savoir si nous serons récompenser, sinous comblerons notre manque.

Qui peut être sûr, qu'au bout du compte, il obtiendra ce qu'il désire.

Personne.

D'oùune inévitable souffrance intérieure, l'incertitude quant à la manière dont on vit notre vie pendant l'acte même dudésir, qui n'est pas toujours en accord avec nos projets de départ.

Il y a également l'incertitude face à l'obtentionmême de notre désir.

Avant même de savoir si nous l'obtiendrons, nous souffrons.

En nous projetant dans le futur,dans le cas ou notre désir n'aboutirait pas, on souffre nécessairement d'avoir à imaginer la vie sans l'objet de notreattente.

On met déjà fin à l'espoir en un sens.

Et c'est alors chaque évocation de l'avenir fait mal.Un autre sentiment très douloureux que le désir peut engendrer, est la sensation d'être inférieur.

La remise en causede soi fait souvent mal, nous obligeant à admettre nos propres failles.

En effet, on désir, la plupart du temps, ce quiest susceptible de se produire, ce qui existe déjà, mais ce qui nous manque sur le moment.

On peut alors se poserdes questions sur le fait que certains détiennent déjà l'objet de mon désir.

Pourquoi eux et pas moi ? Suis-jeincapable, malhabile ? Seule l'obtention de nos désirs pourrait interrompre cette souffrance.

C'est pour cela que lapeur de l'échec est elle aussi très angoissante, car le désir, c'est un poids supplémentaire, en particulier pour lespersonnes soucieuses de parvenir à leur fin.Le désir est également susceptible de briser les liens sociaux entre la personne désireuse et autrui.

Le désir est unsentiment que l'on ne partage pas.

Il est personnel.

Or, comment, en désirant, et donc en ne vivant que pour unobjet, peut-on entretenir les liens sociaux « normaux » avec le reste du monde ? Comment s'intéresser à autrui,alors que nous délaissons déjà notre propre personne ? D'où la nécessité d'essayer de s'imposer une mesure dansnos désirs, afin qu'il ne détruise pas ce qu'on possède déjà.Mais le sentiment le plus fort que peut engendrer le désir reste certainement la jalousie.

En convoitant un objet, onest nécessairement jaloux de quiconque a cet objet.

On imagine difficilement vivre sans, alors comment imaginer unêtre autre que moi en sa possession ? La souffrance est évidente.

Elle quasiment indissociable de la jalousie.

Cetaspect du désir en particulièrement visible en Amour ou l'objet de notre désir, à savoir l'être convoité, estfréquemment déjà possédé par quelqu'un d'autre.

Comment alors admettre qu'un individu qui n'est pas moi puissedétenir l'objet de mon désir si tel est le cas ? Notre désir est tellement intense que nous ne sommes pas assez fortpour lui faire face sans souffrir.Pris dans ce second sens, le désir apparaît alors être une source de souffrance irrévocable.

Il s'accompagneparticulièrement de souffrances psychologiques, puisque ce sentiment semble engendrer un certain « jeu de l'esprit» auquel nous pouvons difficilement nous sortir indemnes.

L'objet de notre désir, lorsque désir il y a, tourne presqueinévitablement en obsession, nous éloignant de nos repères, détournant ainsi le bien être auquel nous aimerionsprétendre.

C'est ce qui paraît paradoxale : en voulant améliorer notre existence, en la détruit à petit feu. Outre la considération du désir sous deux angles nettement différents, on peut se poser la question du désir dans letemps.

C'est-à-dire en ne considérant plus le désir comme un simple acte quasi instantané, mais comme un longprocessus s'échelonnant sur une période dont les limites sont souvent mal définies.

En effet, suite à la naissanced'un désir en nous, deux alternatives sont envisageables quant à l'issue possible du piège auquel nous sommes pris.Car désirer n'est pas un choix, c'est davantage une fatalité.On peut tout d'abord distinguer le cas ou l'on obtient pas ce que l'on désir.

Il paraît évident que cet échecs'accompagnera d'une grande déception.

Mais c'est plus que cela.

C'est aussi une frustration, une impression d'avoiréchoué, qui s'accompagne d'un inévitable vide en nous, un manque.

Et le fait de ne rien obtenir, c'est presque lamort d'une vie éphémère, pendant laquelle la souffrance n'était pas présente.

Elle refait surface sur le planpsychique.

On souffre nécessairement d'un échec personnel, lorsque notre ego est blessé.

Cette souffrance, c'est lasolitude à tous les niveaux : une solitude physique souvent, mais également la sensation d'être seul intérieurement,sans projet pour nous redonner l'espoir d'un bien être, la sensation d'être encore « vivant ».On pourrait ensuite penser que, lorsque l'on obtient l'objet de nos désirs, on éloigne la souffrance, le Mal.

Or, si l'onressent bien une impression de bien-être et un certain bonheur lorsque l'on arrive à ses fins, cette sensation nedure qu'un instant.

La réjouissance n'est qu'éphémère.

En effet, lorsque j'obtiens l'objet de mon désir, j'achève lapériode de doute, d'attente, et je pourrais alors espérer prétendre à une vie satisfaisante.

Mais je mets égalementfin à tout un processus de satisfaction, de considération de ma personne.

Je n'ai plus de but imminent, et lasensation de devenir soudain inutile prend le dessus.

On souffre de ne plus jouer de rôle, de regagner la « touche »en quelques sortes.

Et à ce moment, on se sent abandonné.

C'est le plus terrible probablement, ce qui fait le plusmal.

Notre projet nous a lâché, notre raison de vivre aussi.

C'est le vide.

Vide qui peut s'avérer encore plusdouloureux lorsque l'obtention de notre désir s'accompagne d'une déception.

Et cette déception est assez fréquente. »

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