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La destinée humaine - LAMARTINE. Nouvelles méditations

Publié le 30/11/2011

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lamartine

 

1-

Cependant la nuit marche, et sur l'abime immense

Tous ces mondes flottants gravitent en silence.

Nous-mêmes, avec eux emportés dans leur cours

Vers un port Inconnu nous avançons toujours.

Souvent pendant la nuit, au souffle du zéphire,

Soleil, mondes errants qui voguez avec nous,

On sent la terre aussi flotter comme un navire ;

D'une écume brillante on voit les monts couverts

Fendre d'un cours égal le flot grondant des airs ;

Sur ces vagues d'azur où Je globe se joue,

Dites, s'il vous l'a dit, où donc allons-nous tous ?

Quel est le port céleste où son souffle nous guide ?

Quel terme assigna-t-li à notre vol rapide ?

Allons-nous sur des bords de silence et de deuil,

Echouant dans la nuit sur quelque vaste écueil,

Semer l'immensité des débris du naufrage ?

Ou, conduits par sa main sur un brillant rivage,

Et sur l'ancre éternelle à jamais affermis,

Dans un golfe du ciel aborder endormis ?

On entend l'aquilon se briser sous la proue,

Et du vent dans les mots les tristes sifflements,

Et l'homme, sur l'abîme où sa demeure flotte

Vogue avec volupté sur la foi du pilote !

 

 

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