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Erik Orsenna, Voyage au pays du coton, Petit précis de mondialisation, fiche de lecture

Publié le 20/08/2012

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Le coton génétiquement modifié est aujourd’hui produit par la plupart des grands pays producteurs : en Chine, en Australie, en Inde, au Brésil... Aux Etats-Unis, c’est le groupe Monsanto, pionnier en matière de commercialisation de traits OGM, qui réalise le premier «coton génétiquement modifié à l’aide d’un gène du microbe Bacillus Thuringiensis capable de tuer les chenilles et les larves, et qui sera inséré dans le cotonnier lui-même dès la fin du XXème siècle. Au total, le coton génétiquement modifié représente aujourd’hui presque la moitié de la production mondiale de coton.  Et pour survivre dans une économie mondialisée, l’innovation devient la nécessité pour faire face à la concurrence. Dans ce contexte, la recherche et développement dans le domaine des OGM se développe partout dans le monde et devient le nerf de la guerre : Au Brésil la recherche en transfert génétique se développe pour introduire des gènes d’araignée dans le coton

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« l’environnement et pour la santé.L’Ouzbékistan, deuxième exportateur de coton, est l’exemple le plus flagrant de la dégradation de l’environnement liée à la production massive de coton.

Car laconsommation d’eau nécessaire à la culture du coton peut varier du simple au double en fonction de son lieu de production.

Ainsi, pour un hectare de coton produit,ce sont plus de dix mille mètres cube d’eau qui sont utilisés malgré les menaces de la Banque mondiale qui, sans jamais être entendue, impose aux autorités de fairepayer l’eau aux paysans.

Et la principale conséquence de ce gaspillage réside dans l’assèchement de la mer d’Aral, véritable catastrophe écologique avec l’extinctiond’une dizaine d’espèces, la stérilisation de milliers d’hectares de terre…, mais aussi économique puisque la disparition de cette mer a entrainé la fermeture denombreuses pêcheries et conserveries, et enfin sanitaire avec le développement des cancers, hépatites ou affections respiratoires ces dernières années.Au Brésil, comme dans de nombreux autres pays producteurs, la « course au coton » est responsable d’une augmentation fulgurante de la déforestation,particulièrement destructrice puisqu’elle affecte aujourd’hui la forêt Amazonienne. • Conclusion et critiques. Finalement, l’œuvre d’Orsenna nous décrit un monde interdépendant où tout est lié mais qui tend parallèlement à privilégier les plus riches et les plus puissants,principaux gagnants de cette mondialisation, et à désavantager les pays les moins développés condamnés à être soumis aux aléas du marché et aux multiplesdétournements des règles du libéralisme par les pays industrialisés.

De même, l’auteur nous montre comment la mondialisation a entrainé à la fois une course àl’innovation et à la recherche nécessaire face à la concurrence (à l’image du développement des OGM) et une course à la production de masse qui a pu entrainer desdégâts environnementaux et sanitaires considérables. L’œuvre d’Eric Orsenna apparait donc tout à fait originale dans la mesure où elle permet d’apporter de véritables pistes de réflexion quant au problème de lamondialisation.

Au-delà des aspects purement théoriques, elle nous permet de mieux comprendre certains enjeux, conséquences et aspects sociaux de ce processusmondial.

A travers ce voyage, l’auteur fait ainsi, de manière tout à fait objective et sans réel parti pris, un véritable état des lieux de la mondialisation dans cedomaine particulier qu’est le coton, montrant ainsi comment l’apparition d’un monde globalisé et unifié a bouleversé l’ensemble des pays et des acteurs mondiaux.Cependant, si son ouvrage reste très pédagogique, le fait qu’il ne soit axé que sur la production cotonnière empêche d’envisager tous les aspects de la mondialisation,et en particulier certains aspects économiques importants.

Ainsi, il ne traite pas du développement rapide des délocalisations dans les pays où la main d’œuvre est peuchère, et qui ont en grande partie favorisé l’émergence des nouveaux pays industrialisés d’Asie ou d’Amérique du Sud dans le jeu concurrentiel mondial.

De même,certains aspects de la mondialisation financière comme la montée en puissance des marchés financiers et les risques qui en découlent et qui sont désormais en mesured’affecter l’ensemble du monde, à l’image de la crise financière de 2007, auraient mérité d’être développés.

Quant au rôle des nouveaux acteurs transnationaux, s’ila été évoqué dans cet ouvrage, il ne semble pas non plus avoir été assez mis en évidence : principaux bénéficiaires de la mondialisation, les organisationsinternationales (FMI, OCDE, Banque mondiale, G8…) et les organisations non gouvernementales ont en effet acquis une place prépondérante dans le monde àl’heure actuelle.

Enfin, la mondialisation a aussi permis une prise de conscience mondiale quant au problème des ressources et écologiques, caractéristique duXXème et du XXIème siècle : le développement des politiques de développement durable comme le club de Rome, protocole de Kyoto, ou plus récemment le sommetde Copenhague, montrant ainsi les effets positifs de la mondialisation sur l’environnement, effets positifs qui ne sont pas ici mis en valeur par l’auteur.. »

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