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Faut-il avoir peur de la vérité ?

Publié le 16/06/2010

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Dans le Protagoras, Platon explique bien en quoi c'est bien de la fausseté que nous devons avoir peur. Les sophistes sont comparés à ces négociants qui vendent de la nourriture sans s'y connaître, et risquent d'empoisonner ceux qui en achètent. En réalité les sophistes vendent une nourriture spirituelle, c'est-à-dire un savoir qui permet de réussir dans les affaires de la cité. Ainsi ils enseignent à faire de beaux discours pour gagner au tribunal, ou convaincre dans toutes sortes d'affaires. Mais ils ignorent en réalité la vérité, et ressemblent en cela aux négociants qui ne savant pas si leur nourriture est bonne. Socrate explique qu'avec les Sophistes le danger d'empoisonnement est encore plus grand, parce que l'âme assimile tout de suite les fausses vérités que les sophistes enseignent. Ceux qui louent les services des sophistes n'ont alors aucune marge de choix, et prennent donc un gros risque dans la conduite de leur vie. Dès lors on voit que c'est la fausseté qu'il faut craindre. La vérité au contraire, permet toujours de choisir ce que l'on veut faire étant donné ce qui est, il ne faut donc pas avoir peur de la vérité, car elle laisse toujours le choix à celui qui la connaît, de prendre un parti plutôt que l'autre.      II.

 

 

La vérité désigne ce qui a le caractère d’être vrai, soit que la chose en question soit un fait, soit que la chose soit une proposition. Dans le premier cas, découvrir la vérité serait donc découvrir ce que les choses sont en elles-mêmes, dans le second cas, ce serait accéder à une adéquation de la pensée et de la réalité. D’un point de vue théorique, la vérité ne peut représenter aucun danger, puisque ce que l’on cherche à connaître ce n’est jamais le faux mais toujours le vrai. Mais d’un point de vue pratique, c'est-à-dire relativement à la manière dont nous réglons nos vies, la vérité peut-elle représenter un danger dont il faudrait avoir peur ? A première vue on serait tenté de dire que non, puisque l’homme qui se représente bien ce que sont les choses sera mieux s’adapter que celui qui est dans l’illusion à leur endroit. De plus la vérité produit un accord universel entre les esprits, de sorte que l’on peut penser que d’un point de vue social elle permet aux hommes de trouver un terrain d’entente pour vivre en harmonie. Mais il y a pourtant des choses que l’on préfèrerait ne pas savoir pour ne pas souffrir (qu’un ami ou femme aimée nous ont trompé par exemple). Pourtant dans ce cas est-ce la vérité en tant que telle qui fait peur, ou bien la souffrance qui est attachée à cette vérité ? Et lorsque nous croyons avoir peur de la vérité, n’est-ce pas toujours en réalité non pas de la vérité, mais de la souffrance que nous avons peur ?

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