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La formation du moi n'est-elle que sociale ?

Publié le 15/05/2012

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Si l'homme est capable de réfléchir sur lui-même, et par là cte se rendre

compte de son attitude personnelle dans les diverses conjonctures de

son existence, de sa façon habituelle d'agir et de réagir, c'est qu'il est

né aveC ce pouvoir; mais ce pouvoir n'était pas développé; en dehors de

la société, il serait presque resté à l'état de pure puissance.

Nous le savons, l'introspection n'est pas aisée. Observer les autres est

plus facile. Aussi, le plus souvent, c'est une réflexion faite sur nous par

quelqu'un de ceux avec qui nous vivons, et non un retour sur nousmême,

qui nous fournit l'éclair illuminateur sur le mystère de notre

pensée ou de notre vouloir profonds

« de la vie spirituelle de la collectivité; en définitive, si nous sommes des personnes, ce ne serait que gràce à cette participation à 1 'affectivité, à la pensée et au vou.Joir de l'âme collective.

Contre cette conception, il a été facile de faire valoir tjue la vie en société ne suffit pas à humaniser : les fourmis el les abeilles menaient, bien avant 1 'apparition de 1 'homme sur la terre, une vie collective qui fait 1 'admiration des entomologistes, et nous ne voyons pas que ce mode d'existence ait ~té plus favorable à leur développement individuel qne Je régime de 'ie plus indépendant des mammifères ou des oiseaux.

On est bien obligé de reconnaître à J'homme une faculté ou un pouvoir oongénital qui le différencie' essen tiellemenl de 'l'animal : ce pouvoir, c'est la raison; on l'attribue à l'esprit, uont la fonction essentielle e-st ,la pensée, alms que les animaux n'ont qu'une \une par laquelle ils vivent et sentent, mais ne peuvent prendre une conscience réfléchie de ce qu'ils éprouvent ou de ce qu'ils font.

Il n'en reste pus moin~ vrai que la vie collective joue un rôle de pre­ mière importance dans la formation de l'homme, dans 1 'apparition et le développement des facultés qui font de lui une personne.

* * * Et d'abord, que faut-il entendre par les mots personne et personnalité P Dans le théùtrc romain, persona désignait le masque des acteurs.

Ce masque servait à désigner la condition sociale ou même le caractère moral du personnage qui était en scène : esclave ou affranchi, ivrogne ou avare, veuve ou courtisane ...

C'est cette fonction elu masque ries acteurs romains qui a déterminé le sens elu mot personne.

Dans le langage courant, le mot personne est réservé aux êtres pensants et étendu avec le qualificatif de « moral " aux groupements humains : un "Ynclicat ou une amicale ont une personnalité morale.

Le philosophe n'a fuit qu'approfondir la notion du sens commun en déterminant les carac­ tères distinctifs de l'homme, et, par suite, les rléments constitutifs de la personnalité.

On peut les ramener à deux : la réflexion, qui permet de prendre conscience de soi; et la liberté, qui donne la maîtrise de soi et entraîne la responsabilité.

Ainsi non' pouvons donner de la personne lu définition suivante : un être conscient de lui-même et maître rie ses actes.

La personnalité sera clone le caractère de l ïncliviclu en qui sont réa­ lisées les conditions essentielles it la constitution de la personne : et c'est bien le sens de ce mot dans la langue philosophique.

Mais lians le \'OCabulaire muel, l'acception de ce mot est sensiblement autre : on elira tl 'tm in divitlu m~diocre qu'il n'a aucune personnali1 é; ne sont considérés comme personnels, que ceux qui émergent, qui o:e distinguent des autres par des traits marquants et sont tout autre chose que la simple repro­ duction cl 'un type courant.

Ilref, au sens usuel du mot, la personnalité est le caractère de 1 'individu qui l'emporte sur la moyenne par des qua­ lités supérieures ou par une originalité de bon aloi.

C'est sur l'homme tout entier que la société exerce son influence.

Elle contribue à former en nous la personne et à nous donner une personna­ lité au sens philosophique.

Mais elle contribue aussi à développer f'TJ. »

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