Gaxotte, Pierre

Gaxotte, Pierre (1895-1982), historien de la France moderne et journaliste français.

Né dans la Meuse, Pierre Gaxotte est un étudiant brillant : élève de khâgne au lycée Henri IV à Paris, il entre à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm où il rencontre notamment Georges Dumézil, qui sera toute sa vie l’un de ses plus proches amis. Reçu premier à l’agrégation d’histoire en 1920, Pierre Gaxotte entreprend une carrière d’enseignant, qu’il abandonne bientôt pour vivre de sa plume. Par l’intermédiaire de l’éditeur Arthème Fayard (voir Fayard, Éditions), il devient secrétaire de Charles Maurras, puis prend la responsabilité des célèbres hebdomadaires de la droite antiparlementaire de l’entre-deux-guerres : Candide, puis Je suis partout. Son refus d’une collaboration active l’éloigne en 1940 de ses amis politiques ; il poursuivra après la guerre son activité journalistique au Figaro et à Ouest-France. Mais c’est avant tout sa qualité d’historien qui lui vaut d’être élu à l’Académie française en 1953 (voir Institut de France).

À l’écart tout autant de l’académisme que des approches novatrices, l’œuvre historique de Pierre Gaxotte a connu un très large succès populaire : la Révolution française (1928), le Siècle de Louis XV (1933), la France de Louis XIV (1948), l’Histoire des Français (1951) en constituent les principaux titres. Très soucieux de la qualité du style, l’historien s’attache au détail et au quotidien d’une histoire qu’il veut « vivante «. Il n’hésite pas à prendre parti : c’est ainsi, par exemple, que son livre sur Louis XV est bel et bien une réhabilitation du monarque. Mais ces parti pris, joints à ses prises de position politiques contestées dans l’entre-deux-guerres, s’ils furent gages de succès éditoriaux (et rares sont les historiens qui en ont connu de tels avant les années soixante), lui ont aussi valu la réserve de ses pairs et une certaine mise à l’écart de l’histoire universitaire et savante. Son influence sur des historiens comme François Bluche ou Michel Antoine est pourtant manifeste, tout comme, plus généralement, sur certains travaux historiques liés à la Révolution française ou à l’Ancien Régime.