L'homme n'est-il que ce qu'il se fait ?

« des qualités particulières, une certaine nature.Enfin, n'est-il pas naturel pour l'homme de se sentir membre d'une société ? Le sentiment d'appartenance a uneespèce est tout à fait naturelle , un homme français a le sentiment d'appartenir à la société française ,occidentale et se distingue par exemple d'un homme africain qui lui a le sentiment d'appartenir à la sociétéafricaine , tout comme le français à le sentiment d'appartenir à l'espèce des hommes " blancs" et l'africain à celledes hommes "noirs" ; ceci est naturel dans la mesure où on l'observe dans la nature avec les animaux , lesdifférentes espèces animales ne se mélangent pas et ont chacune des particularités différentes .

Après avoir développé des éléments soutenant la thèse de Sartre puis d'autres la réfutant, une question se pose par conséquent : y a t-il alors une nature humaine, une essence ou plussimplement une condition humaine ? Que " l'existence précède l'essence " (Sartre), cela signifie que l'hommecommence à exister avant d'être ceci ou cela, qu'il est toujours au delà del'essence et qui, n'étant pas déterminé par elle, il est liberté.

La culture estla sphère où se manifeste la liberté , l'activité de l'homme est comme lesouligne Marx consciente et libre en un triple sens : tout d'abord car l'homme n'y est pas porté par lacontrainte de l'instinct , d'autre partparce que l'homme a le pouvoir del'organiser comme il le veut , et enfinparce que le but visé est déterminépar l'homme .Cette activité estdétachée de toute exigence vitale àla différence de l'animal qui ne produitque parce que c'est nécessaire à sasurvie .La liberté peut alors se concevoirselon trois figures , selon trois formess'exerçant sur trois sortes d'objets :tout d'abord la maitrise de soi , de ce qui m'est propre ayant comme forme de pouvoir le moral et s'exerçant sur lecorps , le caractère , les besoins , les désirs ..., ensuite la maitrise de lanature grâce aux sciences , techniques , au travail qui transforme le milieuen exerçant leur pouvoir sur les choses , le donné extérieur , et enfin lamaitrise du développement économique et social grâce à l'état , la politique, s'exerçant sur la société qui travail et qui échange .L'homme est donc un être conscient, libre mais également conditionné.Selon Sartre, " s'il est impossible de trouver en chaque homme une essenceuniverselle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition «.

Sartre refuseune idée, celle d'une humanité inscrite dans une essence, donnée à la naissance, il faut plutôt parler de conditionuniverselle de l'homme.

" L'homme peut naître esclave dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire.Ce qui ne varie pas , c'est la nécessité pour lui d'être dans ce monde , d'y être au travail , d'y être au milieud'autres et d'y être mortel (...) Et bien que ces projets puissent être divers , au moins aucun ne me reste tout àfait étranger parce qu'ils se présentent tous comme un essai pour franchir les limites ou pour les reculer ou pourles nier ou pour s'en accommoder " , selon Sartre la condition humaine ne tient pas à des situations historiquesparticulières mais à une situation universelle dans la mesure où tout homme rencontre des limites comme le travail, autrui , la mort ..., chaque homme par son projet tente d'assumer ses limites en les refusant , les acceptant oules dépassant .

Au terme de cette argumentation au service de la thèse de Sartre, il en ressort qu'il n'y a pas une nature humainemais un mouvement par lequel l'homme décide et réalise son essence : c'est à dire que l'homme ne nait pas hommemais le devient, comme s'il était son propre créateur, l'homme ne devient pas ce qu'il est mais est ce qu'il devient.Cependant, la définition selon laquelle la culture est ce que l'homme ajoute à la nature montre l'impossibilité deséparer les deux notions puisque la définition les réunit.L'homme est un être de culture en ce sens qu'il construit sa propre nature qui n'est pas naturelle mais artificielle,elle est façonnée, fabriquée.La nature n'est pas une base fixée une fois pour toute, mais un ensemble de dispositions modelé par la culture, lanature est le donné initial et la culture est sa transformation.. »