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Les hommes sont-ils des êtres de la nature ?

Publié le 27/02/2008

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Du fait qu'ils sont des êtres conscients et libres, doués d'intelligence, les hommes semblent occuper une place à part dans la nature: ils peuvent la comprendre et l'exploiter, et donc s'extraire du déterminisme qui la régit. Cependant, les hommes sont eux-mêmes des êtres vivants, inscrits dans l'évolution des espèces, même s'ils semblent en être l'aboutissement. Ils sont donc au moins en partie des êtres naturels, contraints de satisfaire un certain nombre de besoins et d'instincts.

« adapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité.- Dès lors, l'homme semble se démarquer de la nature par ce qu'il crée, par ce qu'il fait.

Si, comme nous l'avons diten introduction, la nature est ce qui existe spontanément et indépendamment de l'homme, alors l'homme est plutôtun être de culture, un être qui vit, non plus dans la nature, mais dans ce qu'il a construit lui-même.

Dire que nous sommes des êtres de culture, c'est aussi dire que nous sommes sortis de la nature pour constituer la société civilequi est la nôtre.

Dans Le Contrat social, Rousseau présente cette opposition sous la forme suivante : « Cepassage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant danssa conduite la justice à l'instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant ».

En résumé,dans l'état de nature il n'y avait pas encore « d'homme » il y avait seulement un animal avantageusement organisé.Le passage à la société opère une véritable conversion qui fait de l'animal humain un être humain à part entière.Ainsi, l'homme est un être de culture et non pas un être de la nature.

La nature comme base biologique est modelée par la culture Cependant l'existentialisme distingue nature et liberté radicalement.

L'idée de nature humaine n'est pourtant pasdépourvue de toute signification.

Elle ne renvoie plus de nos jours à une base biologique rendant compte de l'unitéde l'homme, qu'à une forme de raison commune.

" Croire qu'on ne peut parler de l'homme qu'en excluant son êtrebiologique est un délire." Edgar Morin"Ce n'est pas une légère entreprise de démêler ce qu'il y a d'originaire etd'artificiel dans la nature actuelle de l'homme et de bien connaître un état quin'existe plus, qui n'a peut-être point existé, qui probablement n'existerajamais et dont il est pourtant nécessaire d'avoir des notions justes pour bienjuger de notre état présent" Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalitéparmi les hommes.Il est en effet très compliqué de démêler ce qui est naturel de ce qui estculturel.

Cela tient peut-être au fait que tous phénomènes, tous actes tientun peu des deux.C'est pour cela que Edgar Morin élabore une pensée complexe concernantl'homme.

Il le conçoit de manière trinitaire : biologique( comme produit d'uneévolution de l'espèce), individuelle( l'homme en tant qu'il est penséepersonnelle) et sociologique( en tant que déterminé par la société).

Mais loind'être déterminée et délimitée, ses trois aspects inter-agissent entre eux etse mélangent.En effet, pour Edgar Morin, l'homme a bien une base biologique, naturelle maistout ce qui fait de notre essence biologique s'accomplit par la voie de laculture.

Et il est impossible de dissocier ce qui relève de la nature de l'hommeet de la culture.

Il faut dès lors concevoir que les deux s'entremêlent etévoluent.- Il ne faut en effet pas renier et oublier l'origine naturelle de l'homme.

Celapeut créer des conséquences dangereuses.

En reniant la nature, les hommesmettent en danger leur propre subsistance et l'illusion de toute-puissance peut entraîner des catastrophes.

L'hommea en effet besoin de la nature pour vivre et survivre.

En ne ménageant pas les sources d'eaux ou les sols, parexemple, il se coupe la possibilité future de pourvoir à ses besoins.

L'homme est certes donc un être de culture quis'appuie et à besoin de la nature, puisqu'il tire son origine de celle-ci.

Ainsi, l'homme est au départ un être biologique, une espèce particulière animale qui est soumis aux lois de la nature.L'homme fait partie de la grande famille des êtres et des choses créées par la nature et qui vivent spontanémentsans besoin d'une intervention divine ou humaine extérieure.

La reproduction en est un exemple flagrant.

Pourtant,l'homme n'est pas réduit à son être naturel.

Grâce à sa raison et à la faiblesse de ses instincts, il peut se détacherde la nature et créer ses propres comportements, objets,… Il crée son propre monde qui n'a plus rien à voir avec lanature.

Il ne faut cependant pas tomber dans l'illusion que l'homme peut maintenant survivre en dehors de la nature.Il reste un être biologique que la culture actualise mais qui ne peut survivre sans la nature et ce qu'elle lui apporte.Il ne faut pas dénigrer ni oublier la nature et essaie de la préserver comme étant la mère de l'homme.. »

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