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l'imagination s'oppose-t-elle à l'esprit scientifique ?

Publié le 27/02/2008

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L'imagination ne devient-elle pas la faculté par excellence du scientifique précisément parce qu'elle lui permet le double mouvement aller-retour, dans l'observation du déroulement concret des choses ? Il est nécessaire alors de se pencher sur le statut de l'imagination dans un esprit scientifique pour en juger sa fonction et sa valeur dans la formation  des connaissances scientifiques.     Développement   . [ I) OUI, ] L''imagination se révèle comme le pire ennemi et opposant de la science           [ A) ] En effet, selon sa définition classique, l'imagination est la faculté de se re- présenter ce qui est absent, et même ce qui n'existe pas. En usant de cette faculté, nous risquons perpétuellement de confondre l'inventé et le perçu, le fictif et le réel. Comment l'imagination pourrait-elle alors nous préserver de l'erreur ? Ainsi l'exprime PASCAL : « L"imagination, cette maîtresse d"erreur » Toute une tradition philosophique et scientifique partant de PLATON considère que la source de l'erreur est l'imagination, en ce qu'elle forme des choses et des êtres qui ne sont pas réels et qui égarent mon esprit, empêchant ou trou- blant l'exercice normale de ma raison, soucieuse, quant elle, de véracité, de rapport adéquat à la réalité objective, c'est-à-dire extérieure au sujet. Alors l'opposition entre 'imagination et 'esprit scientifique et rationnel est beaucoup plus qu'un cliché populaire. La science procède tout d'abord à l'éviction de toute production ima- ginative Je peux me figurer un être à tête de femme et à corps de lion, l'appeler « sphinx » l'inclure dans un récit et faire croire à son existence, comme SOPHOCLE dans son oedipe Roi. Le scientifique tente au contraire de produire une connaissance vraie, c'est-à-dire conforme à la réalité.
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« entière souffrirait.

C'est dire à quel point la culpabilité doit peser sur ses épaules. Mais n'est-ce pas un peu trop réducteur de ne penser à Œdipe qu'en termes freudiens ? C'est oublier en effet ladétermination de cet homme qui a voulu échapper à une mauvaise fortune édictée par des instances supérieures.C'est oublier l'équité dont ce roi fait preuve dans sa vie et dans l'exercice de ses fonctions.

En effet, c'est au nomde la justice qu'il cherche le meurtrier de Laïos, sans savoir encore que ce dernier est son vrai père.

Et c'est aucours de cette enquête qu'il découvre donc toute la vérité à son sujet.

D'une certaine façon, Œdipe, c'est à la foisle premier flic ou détective de l'histoire mais c'est aussi le premier héros à faire une introspection.

On en revient àl'analyse, mais au sens littéraire, car c'est le propre de tout grand personnage : être à la fin du livre différent decelui qu'on a connu au début. Et c'est aussi la signature des mythes : donner naissance à un symbole, ici celui d'un homme qui a été trompé, quis'est trompé, mais qui reprend en main son destin (car s'il se punit, il ne se suicide pas) pour l'assumer aveccourage.

Le scientifique tente au contraire de produire une connaissance vraie, c'est-à-dire conforme àla réalité.

Il doit se défier et se méfier au plus haut point de son imagination : appellerait-on « biologiste » l'homme qui prétendrait étudier le système nerveux des sphinx ? [ B) ] la science a alors sa particularité propre de procéder qui est celle d'une méthode universelle et non celle d'un vagabondage solitaire Cette dernière façon d'évoluer qui est celle de l'imagination se développe selon un ordre extrêmement différent de celui qui préside à la découverte scientifique.

Celle-ci procède par induction et déduction, elle suit une méthode rationnelle qui consiste à se conformer sur unordre de représentations ( concepts ) reliées entre elles de façon nécessaire.

La nécessité m'im-pose un ordre à respecter de telle sorte que l'on ne peut pas supposer ou conclure n'importe quoimais une seule et même chose, reliée elle-même à une unique autre chose.Les règles de la progression méthodique suivent donc la nécessité de poser telle ou telle repré-sentation en fonction de telle ou telle autre, si bien que le raisonnement est balisé et qu'il cons-titue un seul cheminement méthodique possible.

Si la science n'a qu'un seul cheminement métho-dique possible, elle est valable alors pour tout homme doué de raison : la méthode scientifiqueest donc universelle.Nous comprenons alors l'enjeu de la science pour COMTE : celle-ci permet de réunir les hommeset de permettre l'existence d'une humanité soudée ; alors que l'imagination était stérile puisqueexerçant hors de l'efficacité sociologique et servant à faire apparaître des êtres fictifs n'expliquant finalement rien (si l'ons'en tient à la loi des 3 états du Cours de philosophie positive) C'est pourquoi, en revanche, l'imagination se soucie peu de constructions rationnelles et de nécessité logique.

Pour créer des monstres fabuleux, elle associe à sa guise des éléments incompatibles.Et lorsqu'une odeur ou un bruit me fait croire à la présence d'un être cher, aujourd'hui disparuje recompose, à partir de souvenirs et de bribes perceptives, une image de la réalité conformeà mon seul désir.

L'imagination vagabonde selon une logique propre à chacun en toute liberté etsans aucune obligation ni aucune prévention : elle est donc irréductiblement singulière et impré-visible.Mais pour enchaîner des représentations les unes les autres, le chercheur scientifique ne doit-il pas d'abord se les imaginer ? Même s'il opère son raisonnement sur des concepts abs-traits, ceux-ci ne proviennent-ils pas de son activité intellectuelle de synthèse prenant pourmatériaux les images du monde ? Le scientifique ne doit-il pas être fidèle à la réalité en étanttout d'abord fidèle aux images qu'il reçoit de cette réalité extérieure à lui, seuls moyens del'appréhender ? Il semble aussi que le scientifique doit avoir en tête, pour connaître les hommeset les situer, les images de leurs corps.

[ II) NON ] L'imagination sert, en fait, l'élaboration de la science en phase avec la réalité [ A) parce que ] L'imagination est une faculté de l'esprit qui, non seulement me rattache au monde extérieur par ses images qu'elle me renvoie, mais aussi elle. »

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