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Les Innovations romanesques

Publié le 09/09/2011

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Depuis la guerre de 1914, on sait que toute civilisation est mortelle (Paul Valéry). La crise économique mondiale, la montée des fascismes, bref le fracas de l'histoire, résonnent aux oreilles des romanciers comme autant de rappels au monde réel qui leur interdisent désormais de s'en détourner.

Un nouveau réalisme se développe en prenant des visages très divers.

« l'exotisme comm e dans l'Allan/id e ( 19 1 9) de Pierre Benoit ( 1886- 1962) ou l'Homm e /roqu é (1922) de Fran cis Carco (1886- 195 8); ce lui de la fantaisie et d e l'humour dans la Jum enl verle ( 19:33) de Marcel Aym é (1902- 1967); ce lui du monologue int éri e ur dans Aman l s, heur eux amanls ( 192:3) de Val éry Larbaud (1881-1957 ).

L 'im aginair e s urr éalist e, s urt out , à la suite d 'A ndré Breton ( 189G- 19GG) dont Nad ja ( 19208) accomp lit la fusion du r êve et de la vie: Breton ab ho rrait le genre romanesque , au point d 'y remplacer l es descriptions par de simp l es photo­ graph i es.

Refus du réel, ouverture du monde à l'irrationn e l, c'es t ce qu 'acco mplissent les romans cie Jean Coc t eau ( 188 9-19G3) et cie Ray­ monel Radiguet (1903-1923).

Dans Thomas /'lm­ pos/eur ( 1922) ou les Enfanls le rribl es ( 1929) du premier, les h éros font le mal avec une in génuité perverse e t n e se plient qu 'aux capr i ces cie leur imagination.

L'univ e rs de Cocteau poss èd e ses propres règles , ce ll es du r êve et du merveilleux, qui n'o nt rien à voir avec la l ogiqu e des conve n­ tions romanesques .

D 'un e é to nn ante maturité juvénile , Radigu et a donn é au lend emain de la guerre un roman, le Diabl e au corps (192 3), qui "écla te co mm e un dernier coup de cano n dans le cie l de l'armistice ».

Marqu ée par un immora­ lism e cyniqu e, l'hist oire de la lia ison d'un adoles­ cent et d'une je un e fe mm e dont le mari combat sur le fro nt té m oign e du désarroi d'un e généra­ tion qui voit da ns l'évas ion, fût-elle celle d'un lib ertina ge irresponsabl e, la seule vraie vie.

Le foisonnement des années 1930 Depuis la g uerr e de 1914, o n sait que to ut e c ivili­ sation est m ort elle (Pa ul Valéry).

La cris e éco no­ mique mondiale , la mont ée des f asc ism es, bref le fracas de l'histoir e, résonnent aux oreilles des romanciers comm e autant de rappels au mond e réel qui l eur int erdi sen t désormais de s'en détour­ ner.

Un nouveau r éalisme se développe en pre­ nant des visages tr ès div ers.

Menac ée par l es périls qui ont succédé à la période enthous i aste des années foll es, un e no uv elle génération d' au­ teurs apparaî t, e n qu ête d'un idéal dans une société qui a perdu ses points de r epè re .

C'est le moment d'affirmer l es valeurs d 'un hum anism e univers el, que l'homme est fait pour le bon heur e t qu 'il peut s'harmoniser avec le monde.

L'enga­ gement politique paraît alors nécessa ire aux écr i­ vains : à gauche de l' échiqui er politique , co mm e André Malr aux, Paul Nizan , Lo ui s Aragon, Saint­ Exupéry; à droite , co mm e R obert Brasillach , Céline ou Pierr e Dri eu La Roch ell e.

La réflexion sur la société deman de à ce que ce lle-c i soit saisie dans son ensemb l e.

Ou du m oins , dans le lieu privil égié de l'exp r ess ion r o man esqu e de l'e ntr e-de ux- gu err es, c'es t-à-d ir e ce lui de la famill e.

Elle appelle un roman plus vaste, celui des cycles romanesques qui t enten t d e saisir , à trav ers les générations, la réalité d'une épo qu e.

Déjà en 1904 -1912 , Romain Roll a nd (1866- 1944) avait re tracé la destinée individu elle de J ean- C hri s loph e.

Dans la C hroniqu e des Pas­ quier (193:3-1945), Georges Duhamel (1884 -1966) dresse le portrait d'une fa mill e mod este e t l'as cen­ sion sociale de ses m e mbr es.

Jul es Romains (1885-1972) brosse un e fresqu e de la vie sociale dans les Homm es d e bonne uolonlé ( 1932 -1947) : ~ Page manuscrite de À la recherche du temps perdu.

Marcel Proust affectionnait les longues phrases sinueuses , riches en comparaisons poétiques , mais rigoureusement construites.

l' œuvre n 'est plus centrée sur un individu mais elle évoq ue un vas te e nse mbl e hum ain dont k's c!Ps­ tins individu els n'é mergent qu'un instant: elle recou rt à la techni que" simu ltanéiste n qui consiste à s 'int éresse r à plusieurs intrigu es ou à plusieurs p e rso nn ages à la fois.

lcs 771ibaull ( 1922- 1940) de R oger Martin du Gard (188 1- 1958) peignent , en recourant à une techniqu e' d'éc ritur e trad itionnelle mais dotée d'un e grande profondeur psycholo­ gique, la soc ié té e t un e fami lle au début du xx siècle, à trav ers les aventures du fils , Jacques.

L'inquiétude des consc iences (mais aussi l'évo lution du roman) se reflète dans l'œuiTC' dt' romancie rs co mm e Fran ço is Mauriac ( 1885- 1970) qui situe ses drames humains dans l'uni­ vers de la bourgeoisie parisienne ou dans la p esa nt eur paysanne des gra ndes fam illes borde­ la ises.

Son styk' est classique , mais l es con tradic­ t ions indi cibles de ses personnages dt'chirés entre l eur foi chr é tienne et le ur sensualit{' .

il's cli­ mat s poétiques qu'il cr('e vont dans le Sl'ns du roman modern e.

À l'indi cibl e se r('ft'rent éga le­ ment l es romans de Geo r ges Bernanos ( 1888- ~Colette en compagnie de son premier mari Henry Gauthier ­ Villars (dit Willy) , dont elle divorça en 1906.

C'est avec lui qu'elle débuta dans l 'écriture en collaborant à plusieurs romans marqués par la mode • 8 elle Époque • : la série des Claudine.

' Tombé au champ d 'honneur pendant la Grande Guerre , Henri Alban Fournier , dit Alain­ Fournier, a décrit dans son roman autobiographique et poétique le Grand Meaulnes la réalit é merveilleuse du quotidien qui abolit les frontiè res entre le rêve et la vie.. »

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