Lettre d'un instituteur à un père de famille pour l'engager à envoyer exactement son fils à l'école. Il fera ressortir les avantages de l'instruction primaire

« RELATIFS A LA TENUE D'UNE ÉCOLE.

75 Il serait urgent, monsieur, d'apporter un prompt remède à ce désordre que vous tolérez, j'en suis sûr, bien plutôt que vous ne l'autorisez; car la conduite de l'enfant se ressentira toujours de l'irrégularité avec laquelle il aura suivi le cours de ses études.

Il con­ tractera l'habitude de ne rien faire avec ordre et per­ sévérance, et se rendra ainsi incapable de toute occu­ pation qui demande de la suite et de l'application.

Pour le moment, du reste, s'il continue à manquer aussi fréquemment à l'école, ou à s'y présenter à des heures si peu convenables, je serai obligé de demander son renvoi; car non-seulement son exemple est nui­ sible au reste de ses camarades, mais encore il occupe bien mal une place qui serait un véritable bienfait pour un autre.

Réfléchissez-y donc, monsieur, et voyez si vous voulez priver votre fils des précieux avantages de l'instruction primaire.

Dans quelque position qu'il se trouve un jour, il regrettera amèrement de n'avoir pas été tenu avec plus de sévérité, quand il se verra au milieu d'hommes qui n'auront pas négligé comme lui d'acquérir les connaissances qui étaient à leur portée.

Vous-même ' monsieur, quels regrets n'éprouverez-vous pas, si vous êtes obligé de reconnaître que l'excès de votre indul­ gence a porté de tristes fruits, et que la carrière de votre enfant se trouve entravée par l'ignorance des élé­ ments de sa langue et des premières notions du calcul? car je ne parle même pas de son écriture, si mauvaise en ce moment, mais qu'il pourra réformer plus tard, ne fût-ce que par un sentiment d'amour-propre.

Con-. »