Un instituteur écrit à un père de famille pour l'engager à ne pas retirer son fils de l'école après sa première communion

« munion.

Il m'a annoncé cette nouvelle avec quelque regret, et l'attachement qu'il m'a montré pour ses classes et pour ses camarades m'a donné la mesure des bons résultats de nos efforts.

Je ne me serais pas permis de blâmer devant l'enfant le parti que vous jugez à propos de prendre; mais j'ai cru qu'il serait de mon devoir de vous présenter quelques observa­ tions à ce sujet, avant que votre détermination ne füt trop arrêtée.

Le moment est-il bien choisi pour le priver tout à coup des bonnes directions qu'il recevait à l'école, et, parce qu'il a fait sa première communion, parce qu'il commence à connaître les vérités de sa religion et les règles d'une conduite sage et chrétienne, pensez­ vous qu'il ait assez de force et d'énergie pour savoir les appliquer et pour résister aux tentations nombreuses dont il va être environné? Je crains, monsieur, qu'il n'en soit pas ainsi, et que ses principes, encore tout récents et mal affermis, ne soient au contraire bientôt ébranlés, sinon entièrement détruits.

Dans quels dés­ ordres ne peut pas être entraîné un enfant livré de si bonne heure à lui-même, et, ce qui est plus dangereux encore, exposé aux mauvaises suggestions de ses cama­ rades d'apprentissage et de ses compagnons d'atelier? Devant des considérations aussi graves, il est pres­ que inutile de vous parler des inconvénients inévita- supposé diriger l'instituteur, et, comme il m'a paru que le ton de la lettre devait varier si elle était écrite par un instituteur public ou par un instituteur libre, j'ai pensé à présenter deux modèles de lettre traitant le même sujet à deux points de vue différents.. »