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La passion romantique est habituellement présentée comme destruction, ravage, catastrophe. Vous vous demanderez dans quelle mesure le romantisme n'envisage pas tout autant, et même davantage, la passion comme une base pour édifier un monde nouveau.

Publié le 08/02/2011

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3 Le couple et l'humanité. C'est que le couple romantique ne se referme par nécessairement sur lui-même et sur son bonheur. On peut même dire que, s'il a brisé pour son compte les obstacles sociaux, c'est ensuite pour se retourner vers l'humanité et lui apporter un message d'espérance. C'est la grande idée de Vigny dans Les Destinées et notamment dans La Maison du Berger. Certes il y a aussi chez Vigny la malédiction contre Dalila, mais ce n'est qu'un accident provoqué par un mauvais choix. En fait, la femme idéale, l'Éva de La Maison du Berger, se retire seule avec son poète dans la nature, mais afin de méditer sur les destinées de l'humanité. On étudiera de ce point de vue toute la troisième partie de La Maison du Berger. Éva est près du poète le symbole de l'humanité, l'amour d'une femme est comme le commencement et le signe de l'amour de tous les hommes, amour que Vigny oppose à l'amour vain de l'Éternel impassible (Dieu, nature, etc.) «Aimez ce que jamais on ne verra deux fois.» Aimer la femme, c'est donc aimer l'humanité dans sa grandeur précaire et menacée, et, du reste, la principale occupation du poète avec Éva est de méditer sur les morts et sur l'avenir, bref sur le destin de l'humanité : «Viens du paisible seuil de la maison roulante / Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront.»

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« et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime : c'est l'union de deuxde ces êtres si imparfaits et si affreux.

On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ;mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : J'aisouffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.

C'est moi qui ai vécu, et non pas un être facticecréé par mon orgueil et mon ennui»). 3 Le couple et l'humanité.

C'est que le couple romantique ne se referme par nécessairement sur lui-même et sur sonbonheur.

On peut même dire que, s'il a brisé pour son compte les obstacles sociaux, c'est ensuite pour se retournervers l'humanité et lui apporter un message d'espérance.

C'est la grande idée de Vigny dans Les Destinées etnotamment dans La Maison du Berger.

Certes il y a aussi chez Vigny la malédiction contre Dalila, mais ce n'est qu'unaccident provoqué par un mauvais choix.

En fait, la femme idéale, l'Éva de La Maison du Berger, se retire seule avecson poète dans la nature, mais afin de méditer sur les destinées de l'humanité.

On étudiera de ce point de vue toutela troisième partie de La Maison du Berger.

Éva est près du poète le symbole de l'humanité, l'amour d'une femme estcomme le commencement et le signe de l'amour de tous les hommes, amour que Vigny oppose à l'amour vain del'Éternel impassible (Dieu, nature, etc.) «Aimez ce que jamais on ne verra deux fois.» Aimer la femme, c'est doncaimer l'humanité dans sa grandeur précaire et menacée, et, du reste, la principale occupation du poète avec Évaest de méditer sur les morts et sur l'avenir, bref sur le destin de l'humanité : «Viens du paisible seuil de la maisonroulante / Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront.» Conclusion La vision conventionnelle de l'amour romantique est donc tout à fait fausse.

Certes dans le romantisme «élégiaque»,celui de 1820, celui du «mal du siècle», il est peut être assez difficile de découvrir cet envers constructif de lacatastrophe (encore que les Méditations de Lamartine fassent apparaître tout un plan de «constructions»métaphysiques : Elvire guide le poète vers un ciel plus ou moins platonicien).

Mais, à partir du moment où leromantisme devient libéral et humanitaire, à partir de 1827 et surtout de 1830, l'amour romantique constitue unebase pour la construction d'un monde nouveau, et l'on n'oubliera pas qu'à peu près à la même époque les saint-simoniens et les positivistes cherchent à placer à la source de tout progrès humain et à la base de leur religion del'humanité une sorte de femme symbolique représentant cet aspect constructif de l'amour (cf.

Auguste Comte etson égérie, Clotilde de Vaux).

Or saint-simoniens et positivistes ont beaucoup influencé Vigny, Hugo, G.

Sand, etc.Ainsi, à travers des hésitations (surtout visibles chez Musset) et d'inévitables naïvetés, s'inaugure à l'époqueromantique une conception très moderne de l'amour, d'un amour où l'homme et la femme, loin de se complaire en undouble et mutuel narcissisme, regardent l'un et l'autre avec espoir vers des temps meilleurs (Saint-Exupéry, Aragon,Éluard, etc.).. »

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