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Peut-on faire la paix ?

Publié le 17/12/2005

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Recherche du problème: comme absence de guerre, la paix reste conçue négativement. Elle doit être comprise comme ce qui non seulement peut, mais aussi doit être recherché et fondé. La paix en ce sens est une vertu qui, comme la justice, est le fruit d'un long effort.
Pour faire la paix, il faut déjà que la paix ne soit pas donnée sous forme d'un point de départ, mais existe comme point d'aboutissement. Pour faire la paix, il faut donc être dans la guerre ou dans le conflit, que ce soit du point de vue individuel ou collectif. La question est alors de savoir si cette sortie de la guerre, de la violence ou du conflit est possible, dans les faits, et légitime, en droit. S'agissant des faits, on sait bien qu'il est possible de faire la paix et les traités de paix internationaux le prouvent qui ont mis fin à de longues périodes de guerre. Pourtant faire la paix n'est jamais la faire à perpétuité et les traités de paix sont parfois fragiles, le mal que l'homme est capable d'infliger à l'homme revenant sans cesse de façon cyclique. Mais ce n'est parce que la paix est factuellement fragile et historiquement précaire que nous devons renoncer à l'idéal moral qu'elle représente. Il faut donc examiner cet idéal ou cette valeur. Doit-on faire la paix ? Oui, à chaque fois que la guerre nous empêche de nous réaliser comme être humain de conscience et de raison. Mais si la paix est un impératif inconditionnel, faut-il faire la paix si la paix nous conduit à renoncer à ce à quoi nous croyons, alors qu'il nous faut parfois nous battre pour voir triompher certaines valeurs. Le problème est alors de savoir s'il faut faire la paix lorsque la guerre est juste.
 
I. La paix comme absence de guerre. 1. La guerre et la paix. 2. La guerre comme fatalité. 3. Une paix fondée sur la crainte mutuelle. II. La paix comme réconciliation. 1. Le souci de réconciliation. 2. L'accord. 3. La paix comme justice. III. Paix et uniyersalisme. 1. La paix des États. 2. La société des nations.

« La raison (...) énonce en nous son veto irrésistible : Il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moidans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouvent intérieurement dans unétat légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapport réciproque) dans un état dépourvu de lois - carce n'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit.

Aussi la question n'est plus de savoir si la paixperpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dansnotre jugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devons agir comme si la chose quipeut-être ne sera pas devait être, et en vue de sa fondation établir la constitution (...) qui nous semble laplus capable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut vers laquelle tous lesÉtats sans exception ont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême.Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un voeu pieux, nous ne nous tromponscertainement pas en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir. Emmanuel Kant, Métaphysique des moeurs, Première partie : Doctrine du droit. L'analyse de Kant repose sur l'opposition du fait et du devoir, de la théorie et de la pratique.Elle fait valoir que la paix est l'horizon de l'histoire : les conflits armés que l'on observe ne doivent en aucuncas nous conduire à renoncer à cet idéal.Dès lors, cet idéal apparaît comme ce qui doit guider de façon inconditionnelle nos choix et nos actions, etdéterminer sur le plan politique la constitution la plus conforme à cette fin suprême. A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION 1) "La raison [...] chercher son droit". Kant énonce ici un constat : la suppression de la guerre, celle qui règne à l'état de nature entre individus oucelle qui affecte les Etats -qui sont d'ailleurs les uns à l'égard des autres dans une situation comparable àl'état de nature puisqu'il n'existe aucune instance régulatrice pour régler les conflits- est un impératif de laraison.En effet, si la sphère du droit peut se développer, c'est à la seule condition de faire de cet impératif, leprincipe des décisions et des actions dans le domaine politique sur le plan des nations et sur le planinternational.La raison est ici présentée comme une voix ("énonce") qui dicte un refus de la guerre à laquelle la consciencene saurait se soumettre. 2) "Aussi la question [...] vers leur fin suprême." Kant tire une première conséquence de ce constat initial sur le plan politique : au lieu de s'interroger sur laréalité effective de la paix, il faut (c'est un impératif moral) agir comme si cette paix devait se réaliser etétablir la constitution, c'est-à-dire l'ordre des lois le plus conforme à l'établissement et à la réalisation de lapaix perpétuelle.Que les états se soient jusqu'ici davantage préoccupés d'établir leur hégémonie au prix de l'extension de laviolence, ne doit pas nous faire renoncer à cet idéal de paix.On voit ici que celui-ci n'est pas un vain principe mais qu'il peut influer sur le devenir de l'histoire humaine. 3) "Et si notre fin [...] puisqu'elle est un devoir." L'extrait s'achève sur une deuxième conséquence du constat qui se situe ici plus sur un plan moral.

En tantqu'elle est un devoir, la maxime "il ne doit y avoir aucune guerre" doit être le principe de toutes nos actions.Que cette maxime demeure une croyance ne supprime en rien sa légitimité : vouloir réaliser la paix perpétuellene saurait être considéré comme une erreur.C'est bien au contraire l'inverse qui constituerait une faute sur le plan moral.Il y a là un travail qui doit mobiliser tous nos efforts et auquel il faut se consacrer "sans relâche" nous ditKant. L'évolution de l'humanité conduit à une paix universelle"Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à uneunification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée comme possible..." KANT Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe allemand, est célèbre dans l'histoire de la philosophie pour avoir tentéune synthèse entre l'idéalisme et le réalisme.

Certes, la connaissance, pour l'homme, est possible, mais elleest limitée.

Tel est le sens général de la Critique de la raison pure, dont il publie la première édition en 1781,première des trois Critiques qui assureront sa gloire, et qui lui feront traiter la question de la morale (Critiquede la raison pratique, 1788) et la question du beau (Critique de la faculté de juger, 1791). A côté de ces oeuvres monumentales, Kant rédige plusieurs opuscules.

Ainsi, en 1784, une Idée d'une histoireuniverselle au point de vue cosmopolitique qui répond à une demande exprimée dans un journal littéraire :. »

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