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Est-il possible de concilier progrès technique et sauvegarde de l'environnement ?

Publié le 27/09/2010

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technique

Le progrès technique détériore l'environnement

- Une technologie en progrès constants : l'hypocrisie de la technique

- Du pollueur individuel aux pollutions industrielles

- L'environnement ne peut que pâtir du progrès technique

Les raisons de cette incompatibilité

- Des raisons économiques de productivité - Plus profondément un choix de société

- Pour chacun, une vision égoïste à court terme

Les moyens de concilier progrès et environnement

 

- Une pratique individuelle

- Une pratique législative et politique

- Une réflexion sur l'avenir de la planète

 

technique

« l'eau des substances nocives, quand elles ne sont pas bruyantes.

Les industries terrestres ne sont pas les seulesqu'il faille incriminer : les prouesses techniques ont permis la construction des « supertankers » qui transportent lepétrole ; mais elles ont ainsi entraîné des catastrophes du type de celle de l'Amoco-Cadiz au large de la Bretagne en 1978, ou celle de l'Exxon-Valdez qui, en 1989, a coûté la mort de plus de trente mille oiseaux en Alaska. Le progrès technique, parce qu'il nécessite un espace toujours plus important, détériore nécessairementl'environnement, le défigurant ou le dénaturant : on aplanit des collines pour y faire passer un T.G.V.

; on érige destours destinées à abriter les nouveaux salariés d'entreprises qui viennent de s'installer.

Au siècle passé déjà, Alfredde Vigny se plaignait, dans La Maison du berger, du tracé disgracieux des chemins de fer auxquels il préférait les chemins creux de campagne. L'incompatibilité entre progrès technique et sauvegarde de l'environnement remonte aux origines del'industrialisation.

En effet, en Angleterre ou en Amérique, les industries se sont installées au bord des cours d'eauqui récupéraient leurs déchets ou qui transportaient les produits finis ; l'environnement n'était que de la matièreinerte au service de la révolution industrielle. La technologie n'est pas à court de parades et de systèmes de sécurité pour éviter les catastrophes pétrolières oules rejets de produits toxiques dans les cours d'eau européens.

Mais faire circuler deux petits pétroliers au lieu d'ungros, ou construire une station d'épuration coûte cher, et c'est bien là que gît la raison principale de la pollutionindustrielle qui défigure, quotidiennement ou lors de scandales plus frappants, notre environnement. Par ailleurs, pour écouler la production toujours croissante de produits toujours plus sophistiqués sur le plantechnologique, la publicité massive coûte des fortunes et contribue aux déforestations.

Ce gaspillage est organisé àtous les échelons puisque la technologie a aussi permis de construire des objets moins solides, comme les voitures, dont les carcassessont un réel problème aux États-Unis en particulier, mais aussi en France où 750 000 véhicules par an sont portésen décharge. Plus profondément, la dégradation de notre environnement relève d'un choix de société.

On nous a appris que lapossession de biens de consommation était essentielle à notre bien-être, que sans ces produits nous serions desattardés et que, surtout, les attardés ne gouvernent pas le monde.

Or, chaque nation se doit d'être une puissanceinternationale et il semble que l'on puisse mesurer cette force politique à la dégradation de l'environnement.

Ce n'estplus la technique qui empêche la sauvegarde de l'environnement, mais des impératifs de politique internationale ouélectoraux. La pensée qui se trouve au fondement de ce tableau est que l'on a privilégié le quantitatif aux dépens du qualitatif.Le progrès n'est plus qu'une notion numériquement définissable : nombre d'hectares, d'emplois, de produitsfabriqués.

Les hommes modernes veulent les avantages de la croissance économique sans en subir lesinconvénients. A l'échelle individuelle, nos contemporains ne sont pas prêts à passer de l'aisance matérielle à une forme derégression de leur confort : pourquoi se priver des sacs en plastique ou des tissus synthétiques ? A cela s'ajoutel'accoutumance : nous finissons par ne plus voir les H.L.M., les cheminées d'usines, les plages noires de pétrole, lesautoroutes. Ce qui est plus grave, c'est que notre myopie face aux dégradations progressives de l'environnement se doubled'une cécité totale quant aux conséquences à long terme de notre technologie triomphante.

Les déchets nucléaires,par exemple, dont on se demande bien quoi faire et qui font l'objet de scénarios parfois farfelus (comme les envoyerdans le Soleil), seront à la charge de nos enfants.

Pour le moment, ces déchets défigurent des régions seulement,comme le Cotentin où se trouve l'usine de retraitement de La Hague, et nous laissons le soin à nos descendants degérer ce patrimoine empoisonné ; ce sera à eux de descendre nos poubelles ! Car polluer, en définitive, ce n'est quetransférer ses propres déchets sur le territoire d'autrui. Ce n'est donc pas un hasard si le mot d'« écologie » date de 1866, au moment de la révolution industrielle.

Cettescience s'est largement politisée après mai 68 et elle a proposé des alternatives au progrès aveugle.

Car lasauvegarde de l'environnement ou sa restauration est encore possible à un certain nombre de conditions. La sauvegarde de l'environnement ne consiste pas, comme le dénonce Bernard Vaudour-Faguet, à se gargariser deparoles sentimentales.

Mais chacun, par sa pratique individuelle, peut contribuer à protéger son environnement.

Ilpeut limiter directement sa destruction (propreté dans les campagnes, limitation de l'utilisation d'appareils polluants,ralentissement du gaspillage).

Il peut aussi, indirectement, boycotter les produits tout droit sortis d'usines réputéespour leur atteinte à l'environnement, ou ne pas se laisser séduire par les publicités.

Des associations deconsommateurs sont désormais bien en place pour nous aider dans le dédale des discours officiels, comme parexemple l'U.F.C.

et le journal Que choisir ? La limitation du gaspillage domestique enfin est sans doute plus efficace à long terme que tous les recyclages possibles qui nécessitent à leur tour de l'énergie qui va détériorer. »

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