Pouvons-nous juger la responsabilité d'autrui ?
Publié le 27/02/2004
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Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre). Les autres hommes, mon prochain. C’ est à la fois l’autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). Juger : Du latin judicare, «porter un jugement«, «émettre une opinion«. 1. Pouvoir ou faculté de bien juger, de distinguer le vrai d'avec le faux (synonyme de bon sens ou de raison). 2. En logique, affirmation ou négation d'un rapport entre un sujet et un prédicat. 3. En droit, décision rendue par un juge. 4. Chez Kant, faculté de penser l'individu sous l'espèce, le cas particulier sous la règle. RESPONSABILITÉ: Obligation de répondre de ses actes devant une autorité. On distingue la responsabilité morale (je réponds de mes actes « en mon for intérieur «, c'est-à-dire devant le « forum «, le tribunal intime de ma conscience morale) et la responsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile). « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre !« – Cet avertissement de Jésus aux bien-pensants qui veulent lapider une prostituée vient poser de façon provocante la question du jugement d'autrui : un homme peut-il en juger un autre ? Nul n'étant parfait, qui peut prétendre avoir le droit de juger son prochain ? Et pourtant juger est un acte habituel et souvent nécessaire. Il est donc important de préciser le bien-fondé et les limites du jugement de l'homme par l'homme. Il faudra réfléchir à ce qui pourrait empêcher, interdire, rendre illégitime ou vain le jugement d’un homme (ou d’une communauté -Nous-) sur un autre. Mais, en même temps, il faut se demander s‘il n’y a pas un devoir de juger : ma responsabilité envers autrui m’impose de décider qui est la victime à secourir et qui est le bourreau à châtier.
«
Parce que je traite autrui comme un égal libre:
La responsabilité, dit le dictionnaire, c'est l' obligation de répondre de ses actes, de ceux des autres ou d'une chose confiée.
La responsabilité est inséparable de l'acte lui-même.
Elle implique nécessairement la liberté, en mêmetemps qu'elle détermine celle-ci.
Cf Kant, Critique de la raison pure : « (...) l'action est attribuée au caractère intelligible de l'auteur : il est entièrement coupable à l'instant où il ment ; par conséquent, malgré toutes lesconditions empiriques de l'action, la raison était pleinement libre, et cet acte doit être attribué entièrement à sanégligence.
»
Même si l'on peut trouver des excuses à une action immorale, nous devons tenir pour libre de ces circonstancesl'individu qui l'a commise, sans quoi nous serions à la merci des menteurs.
III ] Mais des limites sont à établir :
La responsabilité est dans l'intention autant, sinon plus, que dans l'acte :
Pour Kant , la morale édicte des obligations concernant l'intention, alors que le droit règlemente seulement les actes extérieurs
La justice ne peut pas juger toute responsabilité, la morale de chacun doit lui permettre de juger lui-même de sesactes :
La responsabilité morale suppose deux conditions : 1° la connaissance du bien et du mal; 2° la liberté.
On peut distinguer deux notions de responsabilité : juridique et l'autre relevant de l'éthique personnelle (ex : si je nedonne pas d'argent à un pauvre, suis-je responsable et devant qui ? Ex : une femme qui accouche sous X est dansson droit même si certains penseront que l'action est immorale et irresponsable).
Limites pratiques : je ne peux juger que les actes d'autrui.
La responsabilité pénale est liée à la responsabilité morale (on cherche à punir l'intention délictueuse).
Cependant,on ne peut jamais être certains des intentions des gens.
Il faut donc, en amont d'un système pénal, inculquer auxcitoyens des notions de bien et de mal, et surtout, il faut prendre garde à créer des lois en accord avec la morale(si une loi me disais de tuer celui qui me vole, et si j'appliquais la loi, ne me sentirais-je pas malgré tout coupable ?).
Conclusion :
Nous pouvons tirer de l'étude que nous venons de faire l'idée que le « nous » de l'énoncé ne peut être qu'unepersonne civile, c'est-à-dire une communauté entière.
D'autre part cette communauté ne peut pas mais DOIT jugerde la responsabilité d'autrui afin de garantir au maximum la paix.
Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il faut desrègles pour pouvoir juger le plus justement possible, or la responsabilité d'une personne se trouve davantage donsses intentions que dans ses actes.
Or, nous ne pouvons témoigner (et donc juger) que des actes.
Ainsi, il faudrachercher au maximum à connaître les intentions, la vraie responsabilité de chacun, sachant que cette tâche seratoujours soumise à une incertitude.
Le meilleur des tribunal reste encore celui de notre conscience, à condition qu'ilsoit régit par une morale pure de tout intéressement personnel..
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