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Sait-on seulement ce qu'on désire ?

Publié le 27/02/2008

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Sait-on seulement ce qu'on désire

Si nous avions des désirs dont nous ne sachions rien, pourrions-nous seulement les appeler des « désirs « ? Il semble inepte de tenter de penser un désir en faisant abstraction de la « conscience de ce désir «. Toutefois, si l’on pouvait réellement toujours savoir ce que l’on désire, commettrions-nous tant d’actes manqués ? Le fait que nous puissions désirer quelque chose et constater a posteriori que nous avons tout mis en place pour passer à côté de ce quelque chose ne peut que nous pousser à constater qu’il y a parfois quelque chose qui nous échappe dans notre propre désir. Finalement, toute la question consistera à savoir si notre inconscient nous leurre totalement, ou si nous restons malgré lui des sujets rationnels.

« consistant principalement en des désirs primaires qui peuvent être contradictoires les uns lesautres, mais qui subsistent tant qu'ils ne sont pas parvenus à leurs buts.

C'est pourquoi lespulsions qui ne peuvent s'exprimer directement auront tendance à ressortir tôt ou tard par le biaisde l'acte manqué, du lapsus ou du symptôme névrotique. - Ainsi, l'inconscient est bien porteur de désirs qui lui sont propres et que ne s'avoue pas forcément la conscience.

Ces désirs sont suffisamment forts pour influer sur la vie de l'individu etla déterminer malgré lui.

Ainsi, les découvertes de Freud permettent « de montrer au moi qu'il n'estseulement pas maître dans sa propre maison.

» (Freud, Introduction à la psychanalyse , chapitre 18) - De la sorte, on peut retrouver Spinoza qui affirmait déjà que les hommes sont « conscients de leurs actions et inconscients des causes qui les déterminent.

» (Spinoza, Ethique , II, proposition 35, scolie) - Ainsi, lorsque nous avons conscience d'un désir, celui-ci peut cependant toujours être déterminé par un désir inconscient.

De la sorte, ce que nous croyons désirer n'est peut-être qu'unmoyen qu'utilise notre inconscient pour parvenir à assouvir un autre désir, un désir inconscient. - Ainsi on peut considérer qu'on ne sait jamais vraiment ce qu'on désire, puisque notre inconscient nous pousse vers des désirs pour assouvir d'autres désirs dont on ne sait rien.

Transition : Cette situation est-elle inextricable ? Si on ne sait pas ce qu'on désire, on peut toutefois l'apprendre.

3. - Il faut remarquer ici que si Freud a mis en avant la superficialité de la conscience, il n'en a pas pour autant abandonné tout pouvoir à l'inconscient.

Reconnaître la puissance de l'inconscientest une chose, mais dénier toute valeur à la conscience en est une autre. - Ainsi Freud affirme que « Où était le Ça, le Moi doit advenir », ainsi qu'il l'écrit dans ses Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse (trente et unième conférence) . - On peut schématiquement considérer que le « ça » est le nom par lequel Freud rebaptise l'inconscient dans sa deuxième topique et que le « moi » correspond dans cette nouvelle topiqueau conscient. - Aussi, ce que Freud veut nous dire, c'est que la conscience doit parvenir à s'imposer à l'inconscient.

La conscience incarne l'instance capable de faire advenir au monde un sujetcohérent en prenant le dessus sur l'inconscient.

C'est d'ailleurs en partie pour remplir cettefonction que la psychanalyse est née. - De la sorte, on peut considérer que si la conscience ne représente quantitativement qu'une faible partie du psychisme humain, « la partie émergée de l'iceberg », du point de vue qualitatif,elle constitue l'apogée de ce psychisme, elle est ce qui permet à l'individu de parvenir à la maîtrisede soi.

Vecteur du principe de réalité, elle est pour le psychisme humain le principe même de laréalité. - A l'aide de la psychanalyse, la conscience peut ainsi parvenir à découvrir ce qui se cache sous ses désirs conscients. - De la sorte, en faisant retour sur soi et en parvenant à explorer l'inconscient, l'individu peut découvrir ses désirs inconscients. - Par conséquent, on peut considérer que l'homme, dans un premier temps, ne sait pas ce qu'il désire puisque ses désirs sont dominés par les désirs inconscients. - Mais dans un second temps, les individus capables de faire retour sur eux-mêmes peuvent découvrir ce qu'ils désirent réellement. - Dans les faits, on ne sait donc généralement pas ce qu'on désire, mais en puissance, on peut savoir ce qu'on désire si on a le courage et la patience de l'apprendre. Conclusion : Dans une première partie, nous avons défini le désir comme étant « l'appétit accompagné de la conscience de lui-même.

» Nous avons ensuite montré dans une seconde partie que cette définition posait problème puisque l'hommeétait pourvu d'un inconscient et que cet inconscient avait des désirs propres.

Nous avons enfin présenté dans unetroisième partie que l'homme pouvait tout de même être conscient de ses désirs inconscients s'il s'en donnait lapeine.. »

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