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Satire IV – v. 1-34 de Nicolas Boileau

Publié le 18/08/2010

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• Introduction : Ce texte s’inscrit dans les sept premières satires de Boileau qui s’inspirent de l’Antiquité. L’auteur se qualifie de Classique (tout comme La Fontaine, Molière, Racine..), en s’opposant aux Modernes dans la querelle de son siècle ; jeune, il appartenait au mouvement libertin dans une idée d’épicurisme (héritage familial) et il rejoint plus tard les jésuites. La satire est une entreprise d’imitation classique qui s’inspire d’Horace et Juvénal. Boileau dénonce un des thèmes suivants par satire : les travers de la société, l’universelle folie humains, les femmes et la noblesse. Chaque satire comporte une dédicace. Le vers utilisé est celui de l’alexandrin (conformément aux traditions latines) et il emploie les registre de l’ironie, l’humour et de la caricature. Il y dénonce les excès de la vie : il cherche à démystifier les fausses valeurs. Boileau s’adresse à Monsieur l’abbé le Vayer au début de sa satire mais le destinataire semble s’effacer au fil de la progression du texte (Attention, bien qu’elle en reproduise le thème générale, il ne s’agit pas d’une épitre). L’abbé le Vayer est un contemporain de Boileau, son père philosophe se prénommant : la Motte le Vayer (il pourrait donc s’agir d’un de ses oncles : schéma de communication). • Analyse Le libertinage philosophique présent dans cette satire permet de convaincre le lecteur pour qu’il s’y reconnaisse et apprenne à être un être plus raisonnable. Il cite au début de la satire les noms de deux de ses contemporains pour faire comprendre au lecteur l’actualité et la vérité de son propos (Guinaud et le Neveu). Cette attaque sociale fait référence à l’Antiquité. Boileau s’emploi à démontrer la folie universelle des hommes et la vanité humaine, à l’image d’Erasme dans Eloge de la Folie : « tous les hommes sont fous et malgré tous leurs soins, ne diffèrent qu’entre eux que du plus ou que du moins «, ou comme Pascal « tous les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou, par un autre tour de folie, que de ne pas être fou «. Pour son entreprise, Boileau a recours à la forme du portrait stéréotypé (moral et non physique), dans un souci d’universalité de son propos : - De la ligne 5 à 10 : le pédant (= qui fait étalage de sa science, de son savoir ; très conservateur) - De la ligne 11 à 18 : le galant (= inspiré par de courtois sentiments amoureux) - De la ligne 19 à 22 : le bigot (= qui est d’une dévotion exaspérée) - De la ligne 23 à 28 : le libertin (= qui est de mœurs très libre, qui mène une vie dissolue : hypocrite et peu charitable) Ces portraits marchent par doubles opposés: le galant s’oppose au pédant et le bigot au libertin. Différents états d’esprit sont présentés au fil de la satire, s’inscrivant dans le registre de la moquerie : tous les hommes sont fous et les folies sont en nombres incalculables ; à une folie correspond l’opposé en terme de folie concernant des questions fondamentales telles que le religieux qui s’oppose au scientifique pour le premier couple. On peut donc relever : Que le fou croit à la sagesse à la ligne 2 : « l pour le premier couple. On peut donc relever : - Que le fou croit à la sagesse à la ligne 2 : « l’homme le moins sage croit toujours seul avoir la sagesse en partage « - Que le pédant croit qu’un livre représente la science infuse au vers 9 : « croit qu’un livre fait tout « - Que le galant juge le savoir inutile vers 16 : « blâmant tout écrit croit qu’en lui l’ignorance est un titre d’esprit « - Que le bigot a le pouvoir de persuader qui conque au vers 20 : « croit duper jusqu’à Dieu « - Que le libertin se passe des préceptes des religions au vers 24 : « sans âme et sans fois « Boileau analyse leur comportement qu’il juge idiots. On peut lui attribuer le terme Scolastique qui signifiait dans l’Antiquité : faire cours, tenir école. Il avait des connotations religieuses, bibliques, mais avec le temps se transforma en informations sur les fondements de la nature humaine. 1) Satire et comique Ces rapides portrait péjoratifs et dévalorisant, qui renvoient au fâcheux du XVIIIe siècle, représentent l’objet de la satire ( : au vers 5, on relève « enivré de vaine science « et au vers 23 : « sans âme et sans fois «). Boileau peint l’exposé de ce qu’attend le lecteur de l’homme du XVIIe siècle : la figure de l’honnête homme (figure idéale sociale, religieuse, politique…) Boileau présente les différents vices des figures :  Le défaut du galant est sa vanité et son attitude coquette, à l’inverse de la vanité grotesque du pédant : il ne se veut qu’esprit. On relève des figures de rhétorique notamment dans les oxymores : « finement gros « et « froid de douceur « de plus Boileau présente des rimes dites « choquante « notamment avec « Aristote « rimant avec « radote «.  Le principal défaut du Bigot est la problématique de la tromperie. Il se fonde sur une idée d’hypocrisie dans laquelle l’Eglise peut se sentir visée au vers 25 avec « démons et flammes « qui renvoie à la conception de Lucres. Celui-ci soutient la conception atomique de l’univers.  Enfin il présente une vision satirique du libertin, fondé sur des hyperboles et des figures d’exagération (« mille odeurs « ou « tous les humains «). Par un procédé d’humour et d’ironie, Boileau transgresse la sexualité et l’idée de mort dans la fin du passage. Ainsi une la satire est un pot pourri qui permet de mêler la parodie du style du classicisme en y faisant apparaître le procédé latin de Docere et Placere. Conclusion Boileau croît à l’intemporalité de la Nature humaine. Sa morale et sa vision de l’honnête homme est donc universelle.

 

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