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La science est-elle un discours sans illusions ?

Publié le 08/03/2004

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discours

Le discours scientifique est un discours objectif, sans illusion. Contrairement à la croyance qui prend ses désirs pour la réalité, la science désenchante le monde pour n'y voir que des rapports physiques et quantitatifs. Mais, le discours scientifiques n'échappe pas lui-même aux illusions et aux préjugés idéologiques de son époque.

  • I) La science est un discours rationnel et objectif.

a) L'illusion est une erreur en droit réductible à la connaissance scientifique. b) La science dissipe les chimères de la croyance. c) La science a débarassé l'humanité des illusions du géocentrisme, du fixisme, etc.

  • II) La science n'est pas un discours sans illusion.

a) La science a génère sa propre illusion: le SCIENTISME. b) La science est idéologique. c) L'épistmologie selon KUHN.

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« surmonte les obstacles qui nous en interdisaient l'accès. [Le discours scientifique n'échappe pas à l'illusion.

Des hypothèses erronées peuvent être considérées pendant longtempscomme des vérités scientifiques.

En outre, l'établissement dela vérité peut être parasité par des préjugés idéologiques.] La science crée des illusionsa.

En effet le positivisme n'est pas seulement une option épistémologique qui juge de la pertinence d'undiscours sur la base des procédures qui ont fait leurs preuves scientifiquement, il est aussi un projet social etpolitique de réorganisation de la société sur des bases rationnelles qui fixe à la science l'objectif de fairedisparaître toutes les causes de conflit dans l'homme comme dans la société. b.

Par suite il engage la science dans le scientisme c'est-à-dire dans la mission de réaliser ce que ni la politique, qui est le lieu des passions, ni la religion qui est le lieu de l'irrationnel, n'avaient la puissancenécessaire de maîtriser et d'accomplir à savoir les aspirations et les idéaux séculaires de l'humanité. c.

Mais s'il en est ainsi on voit mal ce qui distingue la science d'un mythe eschatologique, avec cettecirconstance autrement sérieuse qu'à la différence des croyances et des prophéties la science dispose desmoyens techniques pour précipiter l'avènement de ce qu'on lui prête ce qui ne manque pas d'avoir des effetspervers tant il est vrai qu'un projet libérateur peut s'accomplir par des moyens destructeurs.

Du mythe, lascience adopte l'ambivalence qui le caractérise. d.

Ambivalence puisqu'elle peut être indifféremment porteuse d'un âge d'or ou promesse de régressiongénéralisée ce qui est bien le signe pour Freud ou Cournot qu'elle joue le rôle de religion pour ceux dont lebesoin de croire peut investir n'importe quel objet pourvu qu'il suscite des espoirs ou apaise des craintes. e.

Mais en ce sens la science n'est mythique que parce qu'on lui confie le soin de réaliser des idéaux ou desfins qui ne sont pas les siens, car la fin de la science est le savoir et non le bonheur ou la puissance, et c'estdu désir de lui voir réaliser l'un ou l'autre que de savoir la science se transforme en science fiction. f.

Comment en serait-il autrement puisque la science est d'abord savoir et non réflexion sur les valeurs et lesfins qu'elle rend possible.

On comprend dès lors l'urgence d'une clarification philosophique de son concept si onveut en démystifier la représentation. Science et idéologieOn prendra ici « mythe » au sens que lui donne R.

Barthes dans Mythologies : une représentation idéologique,historique, qui se donne faussement comme vérité naturelle, et est par là mythifiée. a) Les sciences sont mythifiées, prises pour le savoir.

Or, elles ne satisfont pas notre désir de savoir: Platon (voir La République, 6, La ligne divisée, 510b-511d : les sciences correspondent à la première sectionde l'intelligible) montre que les sciences ne sont pas en réalité ce qu'elles prétendent être, à savoir le seulaccès possible au savoir.

Elles souffrent en effet d'une triple limitation :- elles procèdent « à partir d'hypothèses pour aboutir à une conclusion », tout en posant ces hypothèses «comme si elles en avaient un savoir» : loin de rencontrer la réalité même des essences, elles font l'hypothèsede leur existence.

Leur démarche hypothético-déductive ne rencontre que le possible, pas le réel;- si le raisonnement scientifique se contente d'hypothèses, c'est en fonction de son impuissance à pensersans image, sans appui sensible : le scientifique ne se représente la réalité que dans ce prisme qu'est l'ordredu mesurable et du figurable.

Il ne s'agit encore que d'un reflet du réel;- les sciences sont donc de l'ordre du savoir-faire opératoire (c'est-à-dire technique).

Le savoir, l'intelligencedirecte des essences, sont réservés à la dialectique.

Étudiées séparément, elles constituent d'ailleursdavantage des connaissances que l'unité d'un savoir.. »

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