Le sens est-il un besoin ?

« L'homme n'a pas besoin de sens j L'horhme peut vivre sans savoir pourquoi.

De toute façon, il ne peut connaître le sens des choses, les fins dernières.

La science suffit à expliquer le monde, il n'est pas besoin de le comprendre.

La vie n'a pas d'autre sens qu'elle-mêmè.

Le sens s'est perdu N ietzsche est le pen ­ seur de la perte du sens.

Pour lui, toutes les valeurs par lesquelles les hommes donnaient traditionnellement un «On est arrivé au sentiment de la non-valeur de l'exis­ tence quand on a compris qu'elle ne peut s'interpré­ ter dans son ensemble ni à l'aide du concept "fin•, Cr> ni à l'aide du concept "vérité• .• Friedrich Nietzsche, La Volonté de puissance sens au monde se sont effondrées au XIXe siècle.

«Dieu est mort», il n'y a plus ni bien, ni vrai, ni juste , ni bien en soi.

Mais ce constat ne doit pas forcément nous faire sombrer dans le nihi­ lisme.

Au contraire, l'homme peut décou­ vrir que la vie a un sens en elle-même, et qu'il n'est pas besoin de le chercher ailleurs.

Il ne faut pas craindre la mort ((L e sage ( ...

) ne fait pas fi de la .vie et ne craint pas la mort, car la vie ne lui est pas à charge et il ne consi­ dère pas la non-existence comme un mal.» Selon Épicure (Lettre à Méné­ cée), la sagesse consiste à ne pas considérer que la vie est absurde parce que l'on doit mourir, et à savoir jouir loyalement de son être (comme le dit Mon­ taigne) sans chercher un sens qui nous dépasse.

La vie a un sens en soi N ous ne pouvons pas savoir si la vie a un sens ou pas.

La raison et la science sont impuis­ santes sur ce point.

Aussi ne sert-il à rien de se tourmenter en se po­ sant des questions métaphysiques.

L'hom­ me serein se contente de vivre sa vie, qui suit son cours, naturellement, selon sa propre néces­ sité.

Il est impossible de savoir si le monde et l'existence ont un sens supérieur.

Il faut donc considérer la vie comme ayant sa fin en elle-même.. »