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Le Soulier de satin

Publié le 31/03/2013

Extrait du document

« Jette tout ! Donne tout afin de tout recevoir « : telle est la maxime de dona Prouhèze que l'on peut retenir comme étant le thème annonciateur du Soulier de satin. C'est avec cette oeuvre qu 'éclate l'art mystique de Paul Claudel, chantre du credo de l'Église catholique et poète de très grande psychologie qui mêle la recherche de Dieu à l'art lyrique. Jouée en 1943, cette pièce fut qualifiée de collaboration culturelle.

« ~--- -- -- EXTRAITS « -Je ne veux que dormir près de toi en te donnant la main ...

» (Le vice-roi à doiia Prouhèze) Doiia Prouhèze lutte contre son amour pour Rodrigue DONA PROUHÈZE.

-Ah ! si vous voulez m 'em­ pêcher d'aller à lui.

Alors du moins liez­ moi, ne me laissez pas cette cruelle liberté! Mettez-moi dans un cachot profond der­ rière des barres de fer! Mais quel cachot se­ rait capable de me retenir quand celui même de mon corps menace de se déchi­ rer? Hélas! il n'est que trop solide, et quand mon maître m 'ap­ pelle, il ne suffit que trop à retenir cette âme, contre tout droit, qui est à lui.

Mon âme qu'il appelle et qui lui appar­ tient! En retrouvant Rodrigue, Prouhèze lui demande de l'abandonner LE VICE-ROI.

-( ...

) Et maintenant est-il vrai que tu vas me quitter ainsi sans aucun serment? le paradis que la femme a fermé, est -il vrai que tu étais incapable de le rou­ vrir ? ces clefs de mon âme à toi seule que j'ai remises, est-il vrai que tu ne les em­ portes avec toi que pour fermer à jamais les issues de cet enfer pour moi en me révélant le paradis que tu as fait? DONA PROUHÈZE.

-0 Rodrigue, c'est pour cela que je suis venue, s'il est vrai que j'ai pris quelque engagement envers toi, c'est pour cela que je suis venue, cher Rodrigue, pour te demander de me le remettre.

LE VICE-ROI.

- Tel était donc cet appel in­ lassable jour et nuit qui depuis dix ans me recherche à travers la terre et la mer et qui ne me laissait point de repos ! DO NA PRO UHÈSE .

-Cher Rodri gue, de cette promesse que mon corps t'afaiteje sui s im­ puissante à m'acquitter.

Rodrigue se détache du monde matériel et se tourne vers Dieu DON RODRIGUE.- Le Ciel, ça n, est pas un mur! Il n'y a pas d'autre mur et barrière pour l'homme que le Ciel ! Tout ce qui est de la terre en terre lui appartient pour marcher dessus et il est inadmissible qu'il en soit d'au­ cune parcelle forclos.

Là où son pied le porte il a le droit d'aller.

J e dis que Tout lui est indispensable.

Il ne peut pas s'en passer.

Il n'est pas fait pour marcher avec une seule jambe et pour res­ pirer avec la moitié d'un poumon.

Il faut l'ensemble, tout le corps.

C'est autre chose que d'être limité par Dieu ou par des choses qui sont de la même na­ ture que nous et qui ne son t pas faites pour nous contenir.

Gallimard, 1929 «On m'a montré sur la carte cette coupure que vous avez eu l'idée de pratiquer entre le s deux Amériques ; ingénieu se petite chose dont les talents de don Ramire ont su tirer de merveilleuse s conséquences.

» (Le roi d'Espagne à don Rodrigue ) NO TES DE L 'É DIT EUR Pour Michel Autrand, Le Soulier de satin est une œuvre à la fois sacrée et profane : «Pour être juste avec l'œuvre testamentaire de Claudel, cet impudent Soulier - 9 heures au moins de sp ectacle, plus de 80 personnages -qu'il publie à plu s de jusque dans les effo ndreme nts de la Quatrième Journée , restent les cou leur s inaltérables de cet univers en marche.

Le sacré n'y est pas d'hier mais de notre aujourd'hui, c'est-à-dire de demain.

» Michel Autrand, Le Soulier de satin, étude dramaturgique , Librairie Honoré Champion, collection Unichamp, 1987.

v ue , deux fois trahi : la première , par la vie qui a fait de dofia Prouhèze l'épouse du vieux et sévère juge Pélage , contrairement à l'ordre naturel ; la deuxième, de manière plus cruelle et plu s injuste encore, par la vo lont é de Prouhèze même, pour ce tte incroyable mi ssio n qu 'elle a reçue de son premier époux et acceptée presque avec allégresse, de surveiller s on cousin Camille , éper dum ent amoure ux d 'elle et traître par vocation, au point de l'épou ser, une fois Pél age mort.

»Jean-Bertrand Barrière , Claudel: le destin et l'œuvre, Sedes, 1979.

60 ans au beau milieu du tapage surr éaliste, il ne faut pas l 'aborder avec un regard rétrospectif.

Rien n'y ressemble à la no stalgie d'une Espagne et d'une Europe chrétiennes .

Conquête, victoir e, espoir, La trahi son est éga lement un aspect important de l'œuvre: «Tout comme le poète lui-mêm e, Rodri g ue, qui se nourrit de ses passions, peut s'estimer , dans une courte 1 Sip a-lco no 2 , 3, 4, 5 bo is g ravés de Gé rard A ngio lini d 'a pr ès Yve s Brayer , éd.

Coulouma, 1951 CL AUD EL 02. »

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