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Sous quel signe le temps place-t-il notre existence ?

Publié le 11/02/2004

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temps
Si les apparences changent, l'Essence, ou Idée, est éternellement identique, donc hors du temps.VI - Le temps, milieu indéfini analogue à l'espaceA côté du temps irréversible, lié à la condition précaire de l'homme, il est un temps objectif, conçu comme milieu indéfini analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Le temps est alors une forme divisible, appréhendée sur le modèle de l'espace. C'est le temps spatialisé. Dans une analyse célèbre, Bergson a montré que le temps spatialisé n'a rien à voir avec la durée concrète de notre existence. C'est un temps abstrait et homogène, alors que notre durée concrète est hétérogène. Elle représente la succession qualitative de nos états de conscience. VII - Le temps chez KantLe temps kantien est, lui aussi, un milieu homogène, une forme pure, la forme de toute expérience possible : c'est une forme a priori de la sensibilité, qui ne saurait être tirée de l'expérience. Selon Kant, le temps est, avec l'espace, un cadre nécessaire et a priori, qui sert à structurer l'expérience sensible. C'est une sorte de prisme à travers lequel se donnent à nous les choses.

Non seulement le temps place notre existence sous le signe de l'irréversible, mais il éveille en nous la possi­bilité d'une conscience morale : je me reproche mon passé parce que je ne peux rien faire pour annuler les erreurs que j'ai commises. Parce que le temps est irré­versible, je crains mon avenir et je porte le poids de mon passé ; parce que mon présent sera bientôt un passé sur lequel je n'aurai aucune prise, je suis amené à me soucier de ma vie.

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« V — Le désir d'éternité Ainsi le temps est-il saisi comme principe de corruption et de mort.

Qui plus est, il semble s'opposer à toute forme deconnaissance réelle, comme le remarquait Platon dans le Cratyle, car ce qui s'écoule sans cesse ne saurait êtreappréhendé par la pensée.Au spectacle de cette fugacité décevante, la pensée humaine va, dès lors, aspirer à l'éternité.

Or, cette notion serévèle double.

L'éternité, ce peut être d'abord une durée indéfiniment continuée, un temps sans fin et sans limite.En un deuxième sens, l'éternité est intemporalité absolue.

Ainsi le rationalisme platonicien s'est-il précisémentconstitué en opposant à la dissolution du sensible l'éternité de l'immuable Idée'.

Si les apparences changent,l'Essence, ou Idée, est éternellement identique, donc hors du temps. VI — Le temps, milieu indéfini analogue à l'espace A côté du temps irréversible, lié à la condition précaire de l'homme, il est un temps objectif, conçu comme milieuindéfini analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.

Le temps est alors une forme divisible,appréhendée sur le modèle de l'espace.

C'est le temps spatialisé.

Dans une analyse célèbre, Bergson a montré que letemps spatialisé n'a rien à voir avec la durée concrète de notre existence.

C'est un temps abstrait et homogène,alors que notre durée concrète est hétérogène.

Elle représente la succession qualitative de nos états deconscience. VII — Le temps chez Kant Le temps kantien est, lui aussi, un milieu homogène, une forme pure, la forme de toute expérience possible : c'estune forme a priori de la sensibilité, qui ne saurait être tirée de l'expérience.

Selon Kant, le temps est, avec l'espace,un cadre nécessaire et a priori, qui sert à structurer l'expérience sensible.

C'est une sorte de prisme à travers lequelse donnent à nous les choses.

Notons que le temps kantien, forme pure, n'inclut pas l'irréversibilité, puisque c'estsimplement un milieu homogène.« Le temps n'est pas un concept empirique ou qui dérive de quelque expérience...

Le temps est une représentationnécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.

On ne saurait supprimer le temps lui-même par rapport auxphénomènes en général, quoique l'on puisse bien les retrancher du temps par la pensée.

Le temps est donc donné apriori.

Sans lui, toute réalité des phénomènes est impossible.

On peut les supprimer tous, mais lui-même (commecondition générale de leur possibilité) ne peut être supprimé.» (Kant, Critique de la raison pure) VIII — Retour de l'irréversibilité : la causalité kantienne Néanmoins, la notion d'irréversibilité ne peut jamais être éliminée del'expérience du temps.

Les analyses de Kant témoignent de cetteimpossibilité.

Ainsi, dans la Critique de la raison pure, Kant, qui présented'abord le temps comme forme pure indépendamment de tout avant et detout après, est conduit, quand il analyse la causalité, à introduire l'idée d'unavant et d'un après.

Ainsi, dirai-je, par exemple, que l'eau bout à 100 °C :pour saisir le rapport entre la température et l'ébullition, il faut bien quej'énonce l'irréversibilité de l'avant et de l'après; la croissance de latempérature précède obligatoirement l'ébullition.

Autrement, mon rapportresterait inintelligible.

Par conséquent, pas de causalité vraie sans successionirréversible.

Mais alors surgit dans notre analyse une face du temps liée audestin de l'homme.

Kant retrouve ici ce temps qui nous défait et nousmeurtrit, le temps de l'irréversibilité qui est la marque de mon impuissance.

Letemps n'est pas seulement, pour lui, un instrument dans la construction dumonde : il me renvoie aussi à mon irrémédiable contingence.« Si dans un phénomène contenant un événement, j'appelle A l'état antérieurde la perception, et B le suivant, B ne peut que suivre A dans l'appréhension,et la perception A ne peut pas suivre B, mais seulement le précéder.

Je vois,par exemple, un bateau descendre le courant d'un fleuve.

Ma perception dulieu où le bateau se trouve en aval du fleuve, succède à celle du lieu où il setrouvait en amont, et il est impossible que, dans l'appréhension de cephénomène, le bateau soit perçu d'abord en aval, et ensuite en amont.» (Kant, op.

cit.)En liant l'espace et le temps, la théorie de la relativité' a montré que l'ordre de succession des événements dépendde la position et de la vitesse des observateurs par rapport à ceux-ci.

La notion kantienne d'irréversibilité,construite sur l'ordre de succession, ne peut être soutenue par la science moderne. IX — Le temps historique : Hegel Si le temps représente un principe de dégradation.

il est aussi ce en quoi l'homme se réalise : il est le temps del'histoire et du projet humain.La saisie de l'historicité du temps est la grande découverte de Hegel.

L'homme est un être historique : son tempsvrai n'est ni le temps biologique, ni le temps cosmique, mais le temps du travail humain, celui par lequel l'homme. »

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