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Spinoza: La servitude passionnelle

Publié le 05/01/2004

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spinoza

« C.

Joie et tristesse, les deux passions fondamentales Mais il y a passion et passion.

Toute passion n'est pas mauvaise : si les choses extérieures ont un effet positif surmoi, augmentent ma perfection, ma puissance, j'éprouve une joie.

Si elles restreignent ma puissance, ma capacitéde penser et d'agir, j'éprouve une tristesse.

Toute joie, signe d'un perfectionnement, est bonne, toute tristesse,signe d'un amoindrissement, est mauvaise.

Le sage s'efforce donc de favoriser les passions joyeuses et de chasserles passions tristes.

Toute passion dans l'âme est passion dans le corps, et toute action dans l'un est aussi action dans l'autre.

Il estdonc absurde de penser que l'âme pourrait se perfectionner au détriment du corps. D.

Amour et haine Chacun est naturellement poussé à rechercher la cause de sa joie, à s'unir à elle, et à éloigner, à détruire celle desa tristesse.

De là naissentles passions de l'amour et de la haine : aimer quelqu'un, c'est se le représenter comme la cause de sa joie, le haïr,se le représenter comme celle de sa tristesse.

Mais nous verrons qu'entre ce que l'on se « représente comme » lacause et la cause véritable, il peut y avoir une différence : autrement dit, nos amours et nos haines peuvent êtreinsensées.

De ces passions fondamentales se déduisent toutes les autres.Toutes les passions naissent des relations entre le désir et l'imagination : l'envie, par exemple, naît de ce que l'onimagine le bonheur d'autrui nous frustrant du nôtre.

Idée fausse, mais conforme aux lois de l'imagination, maîtressede l'affectivité. 2.La servitude des passions A.

Mécanisme des passionsC'est en effet l'imagination qui préside au développement des passions.

Elle procède par rapprochements,associations, ressemblances vagues, causalités illusoires, — loin de tout rapport conforme à l'ordre réel des choses.Subir des passions, c'est avoir l'âme passive, c'est-à-dire ignorante des causes.

Voyons à l'oeuvre la logique passionnelle.

Si j'ai vécu mon plus grand chagrin au printemps, cette saison sera causede tristesse, sans raison qui tienne au printemps lui-même.

De même, si je subis un outrage d'un homme membred'une communauté quelconque, je garderai une méfiance irrationnelle envers tous les membres de cettecommunauté, par simple généralisation.

Si une chose qui m'agace a une ressemblance avec une autre que j'aime, jela haïrai et l'aimerai en même temps : c'est le flottement de l'âme, ou ambivalence. B.

L'homme passionnel Entraînés par ces associations automatiques, nous sommes réduits en esclavage par nos passions.

Passifs, noussommes séparés de notre puissance, rendus étrangers à nous-mêmes.

Les passions tristes en particulier nousamenuisent, nous détruisent.

Nous pensons, par exemple, à la mort, ce qui est contraire à toute sagesse, car la mort est une idée inadéquate,étrangère à notre nature qui n'implique qu'affirmation d'elle-même dans le conatus.

En ce sens, le sage doit vivrecomme s'il n'allait jamais mourir.. »

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