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TPE SUR LES PHYTOSANITAIRES

Publié le 05/09/2012

Extrait du document

Les produits phytosanitaires sont spécialement conçus pour s'attaquer à des organismes vivants. Ils ont donc inévitablement un impact plus ou moins important sur l'environnement et sur ceux qui les manipulent. Une intoxication aiguë peut entraîner l'apparition de troubles cutanés, digestifs, respiratoires, nerveux ou cardiovasculaires. Mais une exposition prolongée à de faibles doses est à priori encore plus dangereuse...

« phytosanitaires, un certain nombre de règles de précaution, de transport, de préparation et d'application ont été établies .

Tout traitement inutile est à proscrire d'autant que les traitements de précaution peuvent mener à l'apparition de résistances aux produits.

Les conditions climatiques doivent aussi être prises en compte afin d'éviter par exemple les perte s par dérive en cas de vent.

Il est également demandé aux utilisateurs d'éviter de traiter les abords de points d'eau pour prévenir la pollution des nappes ou encore de ne pas traiter durant la floraison afin de préserver les insedes polliniSIIfeurs .

Avant tout traitement les applicateur s doivent bien sûr prendre connaissance des risques toxicologiques et des conseils de prudence mentionnés sur l'étiquette .

Ils doivent se protéger les mains et le visage et éviter tout mélange de produits .

Depuis quelques temps, l'attention se porte aussi sur les pulvérisateurs défectueux ou mal réglés et la collecte des déchets phytosanitaires, emballages vides et produits périmé s essentiellement.

Outre ces recommandations, des mesures destinées à inciter les utilisateurs à la prudence sont mises en place.

La réforme de la Politique agricole commune incite par exem ple au respect de bonnes pratiques en matière de traitement phytosanitaire, par le biais d'aides financières.

Les agriculteurs cultivant des céréales sont aujourd 'hui contraints à l a mise en place d 'un couvert végétal de 5 mètres minimum le long des cours d'eau afin de limiter les risques de pollution diffuse .

Dan s le même esprit, des zones pouvant s'étendre jusqu'à 100 mètres des cours d'eau, selo n les produits employés, sont interdite s au traitement.

En cas de fraude , le Code rural prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 30000 euros d'am ende et 6 mois d 'empri sonnement.

LA MISE SUR LE MARCHt Dan s la plupart des pays, l'obtention d'une autorisation préalable est indispensable à la mise en vente d'un produit phytosanitaire.

Depui s 1993, l'Union européenne est la première à évaluer la substa nce active.

Puis, chaque État est chargé de juger la formulation du produit fini.

En France, c'est l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa ) qui, depui s 2006 , se charge de l'examen .

l'homologation d'un produit est dépendante de son innocuité.

Lorsqu 'une firme agro-pharmaceutique d épose une demand e d'homologation, c'est tout d'abord un dossier biologiqu e qui doit être établi.

Il pointe la sélectivité et l'efficacité du produit et assure l'absence d'effets secondaires inacceptables sur les produits végétaux, les produits transformés, les autres cultures et la faune .

Les dossier s toxicolo gique et écotoxicologique sont destiné s à certifier l'absence d'impact aussi bien sur l'homme que sur l'envi ronnement.

Ils sont rédigés en fonction de tests non seulement sur la toxicité aiguë, due à une absorption unique , mais aussi sur la toxicité chronique, due à une exposition régulière.

Suite à son inspection, I'Afssa remet un avis.

S'il est favorable , le produi t phytosanitaire pourra être autorisé pour un ou plusieurs usages précis, sur une plante et un parasite cibles e t pour un certain type de traitement.

l'homolo gation du produit phytosanitaire peut aussi être reportée ou tout bonnement refusée .

C'est le Ministre de l'agriculture qui détient la décision finale d'autoriser la mise sur le marché pour une durée de 10 ans.

Une fois homologués , les produits doivent porter une étiquette indiquant l 'usage qui peut en ê tr e fait et la classe de danger de la molécule .

L'APRÈS COMMERCIALISATION La réglementation européenne en matière de contrôle post­ commercialisation fixe une Limite maximale de résidus (LMR) de produits phytosanitaire s pour chaque denrée alimentaire .

Des tests réguliers sont effectués depui s la réco lte de cultures traitées jusqu'aux r11yons des gr11ndes surf11ces afin de s'assure r que cette limite n 'est pas dépassée .

Sur les plus de 50 000 échantillons analysés chaque année , seuls 5 % présentent un dépassement de cette LMR et les alime nts concernés sont alors retirés de la vente.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, rattachée au Ministère de l'économie, et la Direction générale de l'alimentation , rattachée au Ministère de l'agricultur e effectuent en France leurs propres contrôles sur des écha ntillons de fruits et légumes mais aussi sur des produits transformés comme les jus de fruits , les vins ou les bières .

LA GESTION DES DtCHETS À l'orée du XXI' siècle, la réglemen tation en matière d e produits phyto sanitaires concerne non seulement l'homo logatio n des substances actives et des formulations mais a ussi la gestion des déchets .

En France , la société Adivalor (Agriculteurs, distributeurs , industriels pour la valorisation des déchets agricoles) est en charge, depui s 2001 , de la collecte et de la destruction des emba llages et résidus de phyto sanitaires.

Elle est égaleme nt responsable de la collecte des produits phytopharmaceutiques non utilisables, ceux dont l'autorisation d'utilisation a été retirée .

Car une directive européenne datant de 1991 a lancé un programme de rééva luation des substances actives exista ntes.

Chaque année , plusieurs dizaines d 'entre elles sont interdites à la vente .

ATRAZINE ET GAUCHO , AMIS OU ENNEMIS l.'atra zine est un bon exemple d e produit encore massivement utilisé il y a quelques année s, en France comme ailleurs, comme herbicide efficace et peu coûteux principalement pour le désherbage du maïs .

Aujourd'hui, elle est reconnue responsable de pollutions majeure s des nappe s souterr aines et des eaux de surface .

En Breta gne, dans le Sud-Ouest et en Île-d e- France par exem ple, les prélèv ements d'eau potable peuvent révéler des taux d'atrazine jusqu 'à dix fois supérieurs au -------------...1.------------~ seuil autorisé .

Une dizaine d'année Autorisation de mise sur le marché des phytosanitaires dossier toxicologiq ue et écotoxicologique dossier biologique dose d'emploi EN FRANCE limite max imale de résidus 0 EN EUROPE inscription lis te positive dé lais d'utilisation avant récolte 0 AUTORISATION DE VENTE conformit é après son interdiction au début du xxi' siècle , la molécule est encore le phytosanitaire le plus présent dans les eaux de pluie.

L e cas du Gaucho, marque d'insecticide déposée par le groupe Bayer CropScience, a également été largement débattu après que les apicu lteurs l'ont accusé d'être respon sable de la diminution des populations d '11beilles .

Ce produit est part iculièreme nt toxique .

D 'une grande rapidité d'action, il persiste longtemps dans les cultures.

En France , il est emp loyé depuis 1994 et, durant l'été 1997, de véritables hécatombes sont observées chez les abeilles de plusieurs régions.

Mais , l'étude menée par I'Afssa en 1998 n'a pas permis de conclure à une relation entre le traitement au Gaucho et un changement de comportement des abeilles, leur mortalit é, l'évolu tion des ruche s et les récol tes de miel.

Le principe de précaution a malgré tout entraîn é une suspension de l'usage du produit en 1999 .

En 2001 , après de nouvelles expertises , la Commis sion européenne des toxiques conclut qu'il n 'y a aucune indication suggérant un danger potentiel du Gaucho pour les abeilles.

En 2003 , le Ministre de l'agric ulture prolonge malgré tout la suspen sion de l'utilisation en France avant de l'interdire en 2004 .

Une interdiction qui n'a toutefoi s pas enrayé la baisse s ignificative des effectifs apicales ! Une observation peut-être due à la durée de persistance du produit dans les cultures .

DÉVELOPPEMENT DURABLE Avec la récen te prise de conscience de l 'impact écologique de l'homme, il apparaît aujourd'hui évident que l'utilisation de produits phytosanitair es doit se faire dans un plus grand respect de l'environneme nt.

Des rec herches sont notamment menées pour élabor er des molécules moins dangereu ses et des techniq ues alternative s voient le jour.

Car les phytosanitaires sont susceptibles de contaminer tous les compartiments de l'environnement , l'air, les eaux et les sols.

Ils peuvent aussi bien entendu avoir des effets négatifs sur la faune et sur la flore.

LA LUTTE INrtGRtE Face à ces considérations, les différ ents acteurs du monde phytosanitaire ont mis en place un nouveau mode d 'action , la lutte intégrée .

Selon une directive europée nne de juillet 1991, la lutte intégrée est« l'application rationne lle d'une combinaison de mesures biologique s, biotechnologiques , chimiques, physiques , cultura les ou intéressa nt la sélection des végétaux dans laque lle l'emploi de produits chimiques phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en­ dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économique inacceptable.

» Dan s la pratiqu e, la lutte intégr ée con siste en trois grandes étapes, l a première é tant la prévention.

La sélection de variétés résistantes , tolérantes ou peu sensibles, la rotation des cultures et le labou r permettent , entre autres d 'éviter le développement de bon nombre d'ennemi s des culture s.

Vient ensuite la phase d'ob servation régulière des parc elles.

Une surveillanc e étroite du nombr e de parasites présents p a r f e uille ou encore un suivi des condi tion s climatique s influençant l'arrivée de maladies permettent en effet de traiter à bon escient.

Et, lorsque le traitement ne peut effect ivem ent plus être évité, l'usage de méthod es biolo giques est recommandé.

l'introduction de coccinelles peut ainsi aider, sans domma ge pour l'environnement ni pour l'homme , à éradiquer une attaque de puceron s.

DES MESURES DRASTIQUES Le plan interm inistériel de réduction des risques liés aux pesticides 2006- 2009 vise à limiter l'utilisation de produits phytosanitaire s en France et donc les risques inhérents .

l'un des object ifs de ce plan est de réduire de 50 % l'emploi des substances actives les plus dangereuses .

l'indicateur de fréqu ence de traitements phytosanitaires (1FT) sera utilisé pour le suivi de l'évolution de la consommation de pesticides.

Il fournit le nombre de « doses homologu ées >> appliqué sur une parcelle pendant une campagne .

La « dose homolo guée » est définie comme l a dose efficace d 'application d'un produit sur une culture et un organisme donnés.

l'1FT représente donc un meilleur indicateur de la press io n phytosanitaire exercée que la quant ité de substance s actives vendue.

Ainsi, le véritable objectif est de réduire progr essivement le nombre de doses hom ologuées utilisé.

UN MARCHÉ FRUCTUEUX De nos jours, l'agriculture consomme, sous forme de fertilisants et de phyto sanitaires , 10 à 12 % des produits chimiques vendus dans le monde.

Le marché des phytopharmaceut iques est dominé par six grands industriels que sont Syngenta, BASF Agro, Aventis , Monsanto, Dupont et Bayer.

Ils contrôlent 97 o,u des échanges mond iaux.

Depuis le début du siècle, la consommation mondiale de produ its phyto sanitaires s'est s tabilisée bien que des évènements climatique s comme les séchere sses ou au contraire de fortes pluies puissent la faire ponctuellement osci ller.

Sous nos latitudes, les principa u x produits utilisés sont les herbi cides.

Sous les tropique s, 50 % des phytosanitaires sont des insecticides .

l'utilisation combinée de phyto sanitaires et d'engrais a permis de multiplier la productivit é par trois depui s les années 1960 .

Depui s l'an 2000 , la tendance est clairement en France à la diminution de la consomma tion d e phyto sani taires du fait notamment de la baisse des usages de produits soufrés et cuivrés, de l'interdiction d 'usage de certaine s molécu les et de l'apparition de molécu les plus puissantes .

Pourt ant, notre pays caracole toujours en t ête des pays europ éens utilisat eurs de phyto sanitaire s.

R apporté e au nombre d 'hecta res cultiv és, l a consommation française est à peine plus raisonnable puisqu'elle se place au 3' rang européen avec 5,4 kg de phytopharmaceutiques répandu s par hectare et par an.. »

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