VIERGE EN MAJESTÉ DE Cimabue

« VIER GE EN MAJES TÉ V ers 1 285 Peint re italien Biographie On ignore la date de naissance de Cimabue, de son vrai nom Cenni di Pepe.

Le plus ancien document le concernant est un acte notarial rédigé à Rome le 18 juin 1272.

Les derniers renseignements nous sont four­ nis par trois documents pisans de 1301 et 1302.

On sait que, payé pour achever la mosaïque absidale de la cathédrale de Pise, Cimabue travaille par la suite à un tableau pour J'église de l'hôpital Sainte-Claire, tou­ jours à Pise.

L'activité du peintre - qui fut, rappelle Vasari, le maître de Giotto - se déroule dans ce laps de temps.

Les critiques s'accordent à reconnaître Je Crucifix de l'église Saint-Dominique à Arezzo, probable­ ment réalisé entre 1260 et 1270, comme la première œuvre célèbre de Cimabue.

Le Crucifix conservé au musée de Santa Croce, à Florence, est en revanche plus tardif (1280 environ) : encore prédominants dans le Crucifix arétin, les éléments byzantins cèdent ici la place à une peinture plus douce, cares­ sée par la lumière et empreinte d'une émo­ tion plus intense et plus humaine.

Les deux grandes Vierges en Majesté, celle de Florence (notre tableau) et celle de Paris (musée du Louvre), ont été datées entre 1275 et 1300, mais les différences stylistiques qui les opposent laissent penser que la Vzerge en Majesté de Florence est plus ancienne de quelques années.

Cimabue joua également un rôle important dans la décoration de la basilique Saint-François à Assise {1277- 1292) ; sans doute est-ill'auteur de La Vierge sur le trône entre les anges et saint François, dans l'église inférieure, et des fresques du transept, avec la célèbre Crucifixion, qui ornent l'église supérieure.

Cimabue a sans doute aussi fourni plusieurs idées et dessins pour la réalisation de la mosaïque de la .

coupole du Baptistère de Florence.

xm e sièc le École flo rentine Tempera sur bois 385 x 223 cm Analyse ....., Le tableau figure la Présentation de la Vierge et de Jésus aux fidèles par un groupe d'anges , placés de chaque côté du trône et regar­ dant en directio n du specta teur.

Le groupe divin est reconnu par les prophètes, qui avaient prédit la naissance du Christ.

Ils sont disposés sous trois arcades creusées dans Je socle du trône : on reconnaît au centre Abraham et David, à gauche Jérémie et à droite Isaïe.

L'élément central de la composition est le trône, vu de face ; ses dimen­ sions imposantes remplissent presque tout l'espace disponible.

Il s'agit d'une structure en bois, marquetée de petites pièces géométriques polychromes.

L'attitude de la Vierge et de l'Enfant Jésus est royale et majestueuse : pourtant, par la légère et douce inclinaison de sa tête, la Mère montre déjà un mouvement affectueux et humain envers l'En­ fant Jésus.

Cette douceur indique que l'on s'ach e­ mine désormais à grands pas vers la révolution picturale accomp lie - à la génération suivan t e - par Giotto , maître d'une peinture humaniste.

L' œuvre C Ce grand tableau fut commandé par des moi­ nes de l'ordre de l'abbaye de Val/ombreuse pour omer l'autel majeur de l'église de la Sainte- Trin ité, à Florence.

Le monastère fut détruit à l' époque napo­ léonienne et le tableau rejoignit en 1810 la galeri e de l'Académie .

L'œuvre est devenue en 1819la propriété défini­ tive des Offices , où elle est exposée dans la grande salle consacrée aux trois Vze~ges en Majestés : cell e de Duccio, provenant de Sainte-Marie -Nou velle ; c elle de Giotto, originaire d'Ognissanti ; et celle de Cimabue, la p lus ancienne des trois .

Du même peintr e : PICTO 2 et 3 Photo Scala, Florence.

Cl Nardini Editore , 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 22-01. »